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11/08/2021

Contrariété, voire chagrin ♣♣♣ Bon dos ou mauvais dos ?

Nous voulions aller à Dainville pour rendre hommage à une personne qui vient de décéder, laquelle organisait des salons du livre et se montrait toujours avenante avec ses invités. Mais nous n'avons pas pu atteindre Dainville. Nous étions lancés sur les voies rapides ; bretelles après bretelles il nous a fallu constater que le panneau Dainville avait été enlevé.

 

GPS obligatoire, smartphone obligatoire. Le progrès tel que je le conçois serait le retour aux petites routes, aux  sentiers bordés de haies, de taillis, aux routes qui inspiraient des poèmes à Victor Hugo. C'est un paradis perdu, hélas ! Du moins pour un certain temps encore, tant que les hommes voient dans le bétonnage et tout ce qui semble aller avec, du progrès.

 

Arrivés à Arras nous avons fait demi-tour pour retourner à Béthune. Et, là, sur voies rapides de nouveau, ne trouvant plus les poétiques chemins d'antan pour rejoindre la ville de Germont et Gaulthier,   de l'âne de Buridan et du bourreau de Béthune (un acteur), ne nous était proposé que l'autoroute. Pour l'éviter nous avons fait un détour par Lens.

 

Il n'est plus temps de chanter "On the road again" aujourd'hui, lorsque nous voyons ce que les routes sont devenues. Kérouac en pleurerait comme nous ne sommes pas loin de le faire. Insulter la politique des ponts et chaussées, Fabrice Luccini l'a fait. C'est un peu d'oxygène dans le monde du tout béton que de se rappeler la scène du film. Mais la consolation reste maigre.

 

Quoi d'autre ? On ressort la prose inédite de Céline. Je n'ai pas le courage de lire Céline, alors tant pis. Je lirais plutôt des livres tournés vers les routes d'antan, des voyageurs d'antan, peu nombreux mais... encore que, de ce temps-là, il fallait faire attention car on était puni de vagabondage si l'on était qu'un simple "manant" faisant la route. Le paradis reste donc à venir. 

 

♣♣♣

 

Je fais désormais cinq kilomètres de marche chaque jour, mais ayant délaissé depuis une quinzaine de jours mes exercices de qi gong, malgré la marche le bas du dos est de nouveau douloureux.

 

Pour y remédier, juste après le repas du midi, j'invite Patrick à m'accompagner au parc qui se trouve juste derrière la maison. Nous y trouvons un banc où nous asseoir, Patrick ayant quant à lui des douleurs au ventre. Oh vieillesse quand tu nous guettes ! Et que voyons-nous un quart d'heure plus tard ? Deux hommes arrivent, à la silhouette svelte, vont vers les jolis cabanons de bois neuf, assez hauts, et en sortent des tables, des chaises longues, des transats, des bancs, des sièges plus petits, et petit à petit des gens arrivent, dont une sexagénaire, la mine souriante, qui a enfilé une belle tunique neuve, aux couleurs éclatantes... les gens se dirigent vers ces tables et s'y installent. Ce sont des gens du quartier. Des mères de famille et leurs enfants s'y installent. C'est une attention de la municipalité. Ils ont l'air d'y être très sensibles. On tient compte d'eux, ils apprécient. Ils se réunissent là comme en famille. J'ai quant à moi recueilli dans la boîte à livres un bouquin qui s'intitule : Associations Loi 1901 Gestionnaires ou citoyennes ? de Michèle Grandclaudon-Leblanc et de Michel Leblanc.

 

Je suis de plus en plus briffée sur les rouages de notre société avec ces boîtes à livres. Quand nous sortons du parc, arrive une équipe de jeunes gens aux tee-shirts dédiés à un club de sport. Ils viennent faire une démonstration sportive on dirait. Je retournerai voir tout à l'heure, par simple curiosité, certes, mais non dénuée d'empathie. Sentir les gens heureux fait du bien.

 

Pour l'heure, après avoir allumé l'ordi, une petite fenêtre en bas à droite de l'écran a proposé une vidéo du Temps du corps, et c'est justement ce dont mon dos a besoin. La vie est belle !

 

La vidéo :

 

   

 

 

15:57 Publié dans Note, vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)

09/08/2021

Lecture

J'ai commencé à lire Le pari français de Michel Albert. Il fait son analyse en 1981, voire 1982.

 

Pour lui Les trente glorieuses (pas de chômage à partir de la Libération jusque dans l'année 1974), les trente glorieuses se sont terminées peu après la guerre du Kippour en 1973, et avec le premier choc pétrolier qui s'en est suivi. Décision politique des pays arabes d'augmenter le prix du pétrole pour soutenir la Palestine ? 

 

Michel Albert raisonne à partir du système en place comme le font encore aujourd'hui les politiques. L'OCDE suit une même politique de croissance et l'on essaie d'éviter le protectionnisme.

 

 La France est pauvre en ressources naturelles dit-il, et surtout en source d'énergie, n'ayant ni le pétrole anglais, ni le gaz hollandais, ni le charbon allemand. Il estime que, à l'époque où le prix de l'énergie baissait en permanence ce n'était pas si grave, mais en revanche, à partir de 1974, les choses se sont gâtées (hostilité conséquente à cette guerre du Kippour notamment selon lui). Notre coefficient de dépendance énergétique dit-il page 34, en 1975, était le plus élevé avec celui de l'Italie pour les membres de la CEE.

 

Était-il possible d'imaginer d'autres modes de vie que celui dont il parle : "nos bureaux et nos usines", un monde  beaucoup moins compétitif, qui n'aurait pas été dans la course à la croissance ? On était dans le contexte de la guerre froide, des inimitiés donc, de la loi du plus fort ou du plus rusé et à partir de cette base qui n'en n'est pas une, rechercher avant toute chose une qualité de vie pour tous devait être compliqué.

 

La planète va sûrement nous obliger à devenir pacifiques et respectueux les uns des autres... cela passera par une nouvelle économie. Mais ça ne sera pas sans mal d'après la non préparation à d'autres paradigmes pour un monde meilleur. Comme si l'humanité intoxiquée, réclamait toujours et encore des modes de vie toxiques qu'elle sera pourtant bien obligée d'abandonner.   

12:28 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

07/08/2021

"Le monde du Moyen Âge est rejeté, la porte qui y donne accès est murée" ♣♣♣ La haine procède de la peur parfois

"« […] Don Quichotte commence comme une bouffonnerie, une dérision, qui n’est absolument pas œuvre imaginaire ou simple divertissement littéraire. Le plaisant autodafé des livres du pauvre hobereau, que font, au chapitre VI, le curé et le barbier, est un geste très réel : le monde du Moyen Âge est rejeté, la porte qui y donne accès est murée ; il appartient irrévocablement au passé. En la personne de Don Quichotte, une époque nouvelle persifle l'ancienne. Le chevalier est devenu un fou ; réveillée des rêves de jadis, une nouvelle génération se dresse en face de la réalité, sans déguisements ni embellissements. Dans la raillerie plaisante du premier chapitre, il y a quelque chose de l'entrée en scène d'une nouvelle époque, confiante en elle-même, qui a désappris le rêve et découvert la réalité, et qui en est fière. […] Quelle noble folie est-ce donc que celle que Don Quichotte s'est choisie comme vocation : « être chaste en ses pensées, honnête en ses paroles, vrai dans ses actions, patient dans l'adversité, miséricordieux à l'égard de ceux qui sont dans la nécessité, et enfin, combattant de la vérité, même si sa défense devait coûter la vie ». Les traits de folie sont devenus un jeu qui mérite d'être aimé car on perçoit, par-delà, un cœur pur. […] L'assurance orgueilleuse avec laquelle Cervantès avait brûlé les ponts derrière lui et s'était moqué du vieux temps, est devenue maintenant mélancolie sur ce qui était désormais perdu. Ceci n'est pas un retour au monde des romans de chevalerie, mais un éveil à ce qui doit absolument demeurer, et la prise de conscience du danger qui menace l'homme quand, dans l'incendie qui détruit le passé, il perd la totalité de lui-même. »

— Joseph Ratzinger, Les Principes de la théologie catholique, 1982"

 

 

Relire Don Quichotte 30 années après la première lecture que j'en ai faite change la perception que j'ai du livre. Je vois désormais plus un Cervantès qui se cherche à travers Don Quichotte et Sancho, à travers leur dialogue et qui sûrement aime en secret l'idéalisme de Don Quichotte, son sens de l'absolu fût-il jusqu'à la déraison. Ceux qui rient de lui, ont sans doute "bien raison" de rire. Mais n'a-t-on pas perdu la pureté en route... l'amour fou n'est-il pas à regretter ? Lla sagesse est-elle vraiment à ce prix ?

 

 

♣♣♣

 

 

Il faut savoir gérer sa peur tout le monde sera d'accord avec cela. D'autant plus que, concernant le virus Covid, pour d'aucuns, il y a de quoi avoir peur, mais il n'empêche, il faut se contrôler.

 

Hier je pense avoir eu affaire à un homme peureux, mais étant donné la colère soudaine qu'il a déversée sur moi, je ne l'ai pas compris tout de suite, ayant eu l'impression de recevoir un coup de bambou sur la tête.

 

 

 

Ce qu'il s'est passé : j'étais à la caisse, derrière un grand monsieur plutôt gros, j'avais l'air d'une épinoche à ses côtés en dépit de souffrir moi-même d'un surpoids. Ce client avait étalé ses quelques courses sur le tapis, prenant tout ce tapis pour lui. C'est rare qu'un client agisse ainsi. D'ordinaire on regroupe ses courses afin que celui ou celle qui arrive derrière ne soit pas obligé, de tout déballer au dernier moment face à la caissière, créant ainsi une sorte d'accumulation de travail pour le client qui se voit contraint de récupérer ses articles bipés à toute vitesse, à peine a-t-il déposé ses articles.

 

 

J'ai eu la mauvaise idée de déposer quelques articles sur le peu de tapis qui restait, croyant que le bonhomme du coup, comprendrait et regrouperait ses courses.

 

 

Pas de réaction de sa part. J'aurais pu donner des signes d'impatience, mais je reste zen. Évidemment il ne met pas de barre,  à laquelle je ne pouvais pas accéder de là où j'étais.

 

 

 

Le quidam d'un coup m'engueule. Manque d'égards absolu. Je n'ai pas eu peur de lui mais je me suis sentie trembler, en fait de fatigue.

 

 

 

Ensuite, le gars, droit dans ses bottes, salue la caissière, lui parle avec force amabilité comme pour marquer la différence de traitement qu'il faisait entre elle et moi. Je repère alors un atavisme. Certains villageois que décrit ma vieille mère en sont atteint. Les riches du coin, qu'elle nomme "les xxx", pratiquent le culte de l'odieux de cette façon.

 

 

Quand mon tour arrive, la caissière me dit : "j'ai rêvé ou ce monsieur vous a crié dessus ?" (il était parti quand elle a dit cela). 

 

Elle m'explique alors que depuis le début de la pandémie beaucoup de scènes de ce genre ont lieu. On est un peu dans Gorsland ou Gros land. Je comprends  alors, ("tilt !") que j'ai  eu simplement affaire à un peureux, si cela se trouve.

 

 

Consolation le soir quand je vais regonfler les pneus de mon vélo à la station essence. Un sportif athlétique arrive au même moment que nous pour gonfler les pneus de son cycle, il sourit, nous laisse passer. Physique agréable : cheveux gris argentés, œil rieur marron foncé sur visage harmonieux. Il prend gentiment le gonfleur en main pour nous aider car il estime que nous ne gonflons pas assez les pneus.

 

 

Sans mauvais jeu de mots, me voilà le moral regonflé à bloc.  

05:50 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)