13/07/2021
La muscu mémoire
Avant d'aller dormir j'ai bu un bol de soupe, agrémentée d'une bonne trentaine de feuilles de basilic. Sommeil profond. La journée d'hier était tellement inhabituelle que le soir arrivé , une fois chez moi au calme, je me suis demandé quel était le sens de tout cela avec un peu d'angoisse à un moment donné. Car je suis tellement habituée à la solitude que tout ce monde d'un coup venu nous rendre visite c'était au fond étrange malgré le contentement quant au rétablissement de Martine.
Ce matin je me rebranche sur une nouvelle fable de La Fontaine à mémoriser, j'en suis à la bientôt dizaine et il y a deux jours, j'ai décidé que la prochaine serait Le Coq et le Renard. Je vis à peu près dans la région où naquit La Fontaine le terrible misanthrope. Avec Le Coq et le Renard, La Fontaine l'est plus que jamais (misanthrope). Le renard personnifie, le pauvre, l'insincérité et la convoitise. Du point de vue de ceux qui ne constituent pas une proie pour lui, le renard ne mérite pas d'être vu comme cela.
Les humains vus comme non humains la plupart du temps par La Fontaine qui voudrait renvoyer en miroir les prédateurs. Les enfants apprennent cela avec bonne humeur souvent. Je comprenais ses mises en garde, enfant, et je les trouvais quand même drôles... car les enfants ordinaires s'en fichent tant qu'ils ne se sentent pas pris pour cibles.
Le Coq et le Renard
Sur la branche d'un arbre était en sentinelle
Un vieux Coq adroit et matois.
"Frère, dit un Renard, adoucissant sa voix,
Nous ne sommes plus en querelle :
Paix générale cette fois.
Je viens te l'annoncer ; descends que je t'embrasse.
Ne me retarde de point, de grâce :
Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer.
Les tiens et toi pouvez vaquer
Sans nulle crainte à vos affaires ;
Nous vous y servirons en frères.
Faites-en les feux dès ce soir.
Et cependant viens recevoir
Le baiser d'amour fraternelle.
— Ami, reprit le Coq, je ne pouvais jamais
Apprendre une plus douce et meilleure nouvelle
Que celle
De cette paix ;
Et ce m'est double joie
De la tenir de toi. Je vois deux Lévriers,
Qui, je m'assure, sont courriers
Que pour ce sujet on envoie.
Ils vont vite, et seront d'un moment à nous.
Je descends : nous pourrons nous entre-baiser tous.
— Adieu, dit le Renard, ma traite est longue à faire :
Nous nous réjouirons du succès de l'affaire
Une autre fois." Le galand aussitôt etc. etc.
08:26 Publié dans Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
11/07/2021
La colère en question
L'expérience de la paralysie du sommeil racontée par l'auteure du blog dont j'ai mis la référence post précédent a fait son chemin dans mon esprit. J'avais un jour dit à cette jeune femme qu'elle prenait à mon sens trop sur elle, qu'elle n'était quand même pas responsable de certaines difficultés qu'à mes yeux des pervers peuvent vous créer comme on jette une peau de banane sous les pas de quelqu'un.
Dans la plupart des cas concernant la colère, diverses responsabilités sont engagées me semble-t-il. Il ne s'agit pas de rejeter toute la responsabilité sur quelqu'un d'autre et d'en faire un bouc émissaire : lâcheté dégoûtante il va sans dire, il s'agit de voir lucidement la situation afin de sauver son intégrité mentale, car il y va parfois de celle-ci comme le signifie cette paralysie décrite par l'auteure, qui menaçait aussi de la faire mourir de peur, elle le raconte très bien. La lisant régulièrement, je sais qu'elle est entourée d'une mère aimante, de charmants enfants, ami.e.s. etc.
Il y a des colères retenues qui pourraient donc revenir vers vous comme une sorte de boomerang, au risque, comme elle en témoigne, de vous étouffer pour de bon sinon et, cela pourrait confiner à l'absurde, vous faire mourir de peur.
Des gens m'ont fait ressentir de la colère récemment : ceux qui ont déposé le chaton derrière le conteneur, le faisant exploser en cris aigus de panique, et lui causant une paralysie momentanée à lui aussi car ce qui l'a sauvé de l'écrabouillement par les voitures, c'est cette paralysie momentanée. Quelqu'un l'a fait. Je crois savoir qui il est, et il a été téléguidé à mon avis par "une influenceuse" que j'ai surnommée depuis, à cause de cette colère, "patate pourrie". Puéril ? Pas tant que ça en fait, juste un soulagement pour reprendre sa respiration quand on est suffoqué. Aller la trouver et lui dire combien je trouve ce qu'elle a fait faire à une personne qu'elle devrait protéger moralement de ce genre d'action ne servirait qu'à la faire rire. Toujours est-il que le surnom donné (je l'espère momentanément) témoigne de ma colère qui, après une semaine, n'est pas revenue sur moi. Le fait de lâcher du lest, de dire mon mécontentement à son sujet à moi-même, me soulage pour de vrai. Sinon, pas envie d'aller plus loin, de faire preuve de violence à son encontre : ce serait devenir aussi navrante qu'elle.
Quelqu'un un jour m'a montré à son insu d'abord comment il gérait sa colère. J'étais dans l'église de Notre Dame des Sables et un homme vêtu d'un ciré jaune, exerçant sûrement le métier de marin est survenu dans l'église par l'allée centrale, s'est dirigé droit vers l'immense tableau, représentant Notre Dame des Sables dans un cadre dunaire et s'est arrêté devant l'autel. C'était il y a près de 7 ans. Il s'est mis à se plaindre de façon suffisamment sonore pour que je l'entende en dépit de l'orgue qui a fini d'ailleurs par s'arrêter. Sidérée, je sens les larmes couler sur mes joues. Le voilà qui arrête sa clameur, il fait un demi tour et vient sur moi qui me trouvais vers le fond de l'église, au bord de l'allée centrale. Il s'arrête à mon niveau, me regarde et me dit en quelque sorte avec ses mots à lui que l'heure viendra où nous serons si je l'ai bien compris "vengés", terme en fait très peu chrétien mais dans sa bouche ça passait. "Lui" (sous entendu le Seigneur Christ) ne passerait pas sur les préjudices que nous avions subis de la part d'immenses salopards en somme. Telle était à peu près la teneur de ses propos. Et il est reparti calmement. Dehors quand je suis sortie, des danseuses, infirmières de leur état, dansaient la zoomba pour la cause des handicapés d'une institution de Rang-du-Fliers. Si j'ai bien compris ce qui s'est passé, l'homme avait remis sa colère dans les mains de la maman de Jésus.
La foi pour toute réponse.
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10/07/2021
Ce matin
J'ai lu le dernier post à la date d'hier soir du blog intitulé Le jour où je me suis réveillée. La personne auteure de ce blog, on la sent honnête. Elle ne se cache pas d'écrire d'abord pour faire le point sur ses expériences.
Celle qu'elle raconte, dite de la paralysie du sommeil, est redoutable. Passant par des moments difficiles ces temps-ci une sorte de charge négative, une énergie faite de colère, s'est formée en elle, une boule d'énergie face à laquelle elle s'est retrouvée et qu'elle a vue et sentie sous la forme d'une ombre maléfique.
Je ressens l'ombre comme de l'eau la plupart du temps, elle rafraîchit à l'instar de celle que dispensent les feuillages des grands arbres en pleine canicule, mais cette ombre visualisée par elle était chargée de choses si oppressantes qu'elle en étouffait, en était paralysée.
Cette personne n'est pas pleutre, elle est même carrément dotée d'un courage plutôt hors norme à mes yeux, courage grâce auquel elle admet et explique à ses lecteurs que cette charge si négative qui se présente à elle, comme une sorte de démon (elle ne nourrit pas de croyance envers eux dit-elle), cette forme obscure donc, c'est sa colère. Dès qu'elle se rend compte de cela, disparaissent la vision et le malaise.
Je salue le courage de cette personne dont j'ai lu l'expérience avec intérêt. Socrate qui demandait à ses écoutants de se connaître eux-mêmes avant toute chose aurait salué lui aussi sa démarche. N'est-ce pas Socrate ?
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