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05/06/2021

Ouvriers acculés travaillant dans les abattoirs

Patrick a l'intention pour son prochain livre d'écrire  autour d'un personnage, ancien cadre au chômage travaillant pour survivre dans un abattoir. Il regarde donc le documentaire sur les abattoirs, diffusé par Public Sénat.

 

  J'ai entendu les premiers témoignages avant de monter à l'ordi. Tristesse des ouvriers en fait traumatisés.

 

L'un d'eux disait notamment qu'entrer dans l'abattoir, sur le lieu d'abattage est une vision de cauchemar. Il a décrit un cadre quasi, selon ses termes, d'asile d'aliénés. Tout est blanc partout et éclairé au néon, aucune lumière naturelle en ces lieux, disait-il, blancheur des murs et des combinaisons des ouvriers sur lesquelles on imagine  le contraste avec le rouge du sang des animaux. De quoi devenir fou affirme-t-il. Il estime aussi que les ouvriers de l'abattoir se mentent  à eux-mêmes. Ils  "s'enfument" pour tenir le coup, étant obligés de faire comme s'ils n'étaient pas impressionnés.

 

 

À quoi rime la poésie quand on mange du steak ? Question qui paraîtra ridicule à plus d'un mais que je pose quand même.

 

 

Hitler végétarien et sanguinaire à la fois, ça n'avait pas grand sens non plus. 

 

 

La souffrance des ouvriers que j'ai entendus témoigner par contre a du sens. Ils découvrent avec douleur leur empathie pour les animaux, ils se sentent coincés, désarmés. Meurtris pour tout dire, du moins ceux que j'ai entendus témoigner.

 

Le souvenir très personnel et pourtant très parlant de la vache meuglant durant toute une nuit comme si l'étable prenait feu me revient évidemment. Le fermier lui avait enlevé son veau pour le mener à l'abattoir. J'ai raconté à une docteure cette nuit blanche lors de mes vacances dans une ferme des Pyrénées, je me trouvais dans le gîte qui  jouxtait l'étable. Elle a ri. S'identifier à la vache en question avait été  d'un comique irrésistible pour elle. Je n'ai jamais oublié cette nuit-là, le chagrin de la vache, chagrin qu'elle me communiquait à grands renforts de meuglements, comme autant de larmes déversées autour d'elle. Elle avait allaité son veau m'expliqua le lendemain le fermier navré pour la peine causée à cette vache. Il n'aurait pas dû la laisser l'allaiter, disait-il.

 

Il m'arrive très rarement de cuire le steak de mon compagnon. Il n'en mange plus depuis un certain temps. Ce reportage va-t-il le transformer en végétarien ? Il m'arrive de prélever un bout de son escalope de dinde. J'ai beaucoup plus de jours sans bout d'escalope qu'avec. C'est une consolation.

 

 

22:33 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

04/06/2021

Impénétrable est le monde

"En quelques mots sertis par lui avec goût, une vérité est rendue sans être appauvrie ni figée – du grand art : « Dans l’histoire du monde, on ne relève aucun véritable progrès, ni métaphysique, ni esthétique, ni même éthique. Rien qu’un admirable et vertigineux progrès technique, à la disposition du bien comme du mal. Mais, quand il concerne le bien, ce n’est jamais que comme un remède au mal. »"

 

Je pense pour ma part qu'il y a quelques progrès en éthique, et aussi en esthétique en certains domaines.

 

Je regardais l'autre jour un Maigret où l'on parle de gens touchés par des crises d'épilepsie avec un mépris rentré qui me semble-t-il nous ferait honte aujourd'hui. Quand le génial rythmique et grammairien La Fontaine parle de sa morale érigée en sagesse laissant parfois à désirer du genre : il vaut mieux manger le petit poisson que ne pas attraper de poisson du tout, cela  semble presque amoral aujourd'hui.

 

Il y a eu du progrès, des prises de conscience mais elles sont sans cesse menacées. Quel catholique aujourd'hui oserait s'en prendre à un Indien,  kidnapper ses enfants, les obligeant à intégrer une école catholique et aussi parfois les lui tuer, comme en témoigne la découverte du charnier au Canada ? Quel musulman aujourd'hui lapiderait une femme ? Je pense quant à moi que nous progressons tous ensemble, mais que c'est fragile. À la grâce de Dieu.

 

Impénétrable est le monde, ici :

http://archaion.hautetfort.com/

 

02/06/2021

Le pré carré ♣♣♣ Le Daily Ray

Regardant les infos au fil des jours, il semble que désormais chacun défende âprement son pré carré, que ce soit dans les campagnes ou dans les villes. Cela témoigne à mes yeux d'une crainte de perdre un territoire, et qui dit perdre un territoire dit remise en cause de choses comme le sens, l'identité, la peur de perdre en légitimité. Cette peur  qui fait fantasmer et perdre pied.

 

Chacun des territoires devenus français il y a bien longtemps après moult batailles entre rois et "seigneurs de guerres", territoires finissant par former un espace homogène nommé pays, chacun d'eux, donc, semble vouloir se séparer du reste de cet espace. Espace  qu'une langue matérialise : le français, sur lequel flotte un drapeau et qui a pour hymne la Marseillaise, hymne dont le texte d'ailleurs laisse un peu à désirer. En France on est en passe de prioriser les "landers", les régions, avant le pays. La libre circulation des uns et des autres se fera plus difficile à mesure que les patois et langues vernaculaires reprendront le dessus. L'étranger ne pourra que mieux être identifié en tant que tel. Surtout l'étranger de la région d'à côté me semble-t-il, mais sans nul doute pas que.

 

Si l'audacieux.se  veut vivre sur un territoire autre que celui d'origine "ethnique", et ce sans passer par la case du fonctionnaire autorisé encore à le faire, on pensera qu'il ou elle veut s'imposer à toute force et il semble de plus en plus se préciser que ce sera à ses risques et périls. La soit disant peur de la violence engendrerait de la violence dans les campagnes également. Il faudrait donc éviter de se faire repérer comme n'étant pas du troupeau des administrés convenables....

 

les gens ont peur dirait-on, mais il s'agit d'une peur existentielle,  si existentielle, qu'ils deviennent potentiellement dangereux, les uns contre les autres.

 

Les femmes d'ailleurs le savent qui, dans cette société patriarcale d'un coup peuvent devenir aux yeux de "l'animal dominant", dérangeantes ou propriétés exclusive d'un "mâle". Les joggeuses notamment doivent faire attention de ne pas pratiquer seules leur sport.  Mais les femmes ne sont pas non plus exemptes de rejet de "l'étranger". Les choses n'étant pas si simples.

 

Ne pas déranger, attention gens peureux sous des aspects par ailleurs hyper normaux.

 

Réenchanter le monde, le débarrasser de sa peur viscérale touchant à la perte de sa propre  place au sein d'une communauté humaine, passe par l'initiation à une fraternisation possible via des supports comme la culture, religion ouverte sur autrui,  poésie, architecture, agriculture vertueuse... avant que tout le monde se fiche d'un monde qui ne le représente pas et ne fasse définitivement n'importe quoi.

 

Ne plus regarder les infos, faire l'autruche, prioriser une langue vernaculaire et donc se renfermer, les signes du rejet dangereux  d'autrui, de l'engrenage toujours plus huilé d'un cercle vicieux de la violence donc.

 

Sagesse, réflexion, prudence, respect de la vie d'autrui... tout cela n'a pas l'air d'être de mise ces temps-ci. 

 

Une idée de la complexité de la nature humaine  avec cette chronique sur Bacon, de l'auteur du blog nommé Uhlan :

 

"Bacon est le peintre de la métamorphose, de la mutation des corps, de la transmutation des visages. De figurative, sa peinture se fait défigurative ou transfigurative. Ni surréaliste ni hyperréaliste, elle représente généralement un être décharné selon une manière qui tient parfois de la radiographie, mais qui, le plus souvent, se situe entre l’anatomie et le dépeçage. Le monde selon Bacon est une vision d’abattoir plus que de cauchemar, qui peut être aussi effrayante que la réalité de l’équarrissage. Il touche par là au monstrueux plus qu’au merveilleux, à l’horrifique plus qu’au fantastique, et le spectateur indulgent cherche à en être fasciné, pour ne pas en être effrayé ou simplement dégoûté."

 

Il y a beaucoup d'efforts encore à fournir en direction du respect de la vie... Vivre et laisser vivre serait pourtant la bonne option.

 

Baume au cœur avec la photo d'Alexandra Carré, photo prise en Californie :

 

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Ainsi commentée par le Daily Ray of hope :

 

One is loved because one is loved. No reason is needed for loving.

Paulo Coelho

 

 

Mythologie comparée :

 

http://nouvellemythologiecomparee.hautetfort.com/