28/02/2022
Le livre de Job
"COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND SUR LE LIVRE DE JOB
Job dans l'épreuve.
Saint Paul disait : Nous portons ce trésor dans les vases d'argile, quand il considérait les richesses de sagesse intérieure qu'il portail en lui, tandis qu'il se voyait extérieurement comme un corps voué à la corruption. Eh bien, chez le saint homme Job, le vase d'argile a éprouvé à l'extérieur les déchirures de ses ulcères, mais le trésor intérieur est demeuré intact. Au-dehors, il a craqué par ses blessures, mais intérieurement le trésor indéfiniment renaissant de la sagesse a jailli en des paroles de sainte connaissance comme celle-ci : Si nous avons reçu des biens de la main du Seigneur, pourquoi n'en accepterions-nous pas des maux ? Ce qu'il appelle les biens, ce sont les dons de Dieu, temporels ou éternels : ce qu'il appelle les maux, ce sont les épreuves qu'il subit, dont le Seigneur a dit, par la bouche du prophète : Je suis le Seigneur, et il n'y en a pas d'autre ; je façonne la lumière et je crée les ténèbres, je fais la paix et je crée le malheur.
Il façonne la lumière et crée les ténèbres, car lorsque les ténèbres de la douleur sont créées à l'extérieur par les épreuves, à l'intérieur la lumière de l'âme s'allume par la connaissance. Il fait la paix et crée le malheur, car la paix avec Dieu nous est rendue lorsque des choses qui étaient bonnes en tant que créées, mais non pas en tant que désirées, sont mauvaises pour nous en devenant des épreuves. En effet, par le péché, nous sommes en désaccord avec Dieu ; il est donc juste que nous revenions à la paix avec lui par les épreuves. Ainsi, lorsque toute chose créée bonne nous cause de la douleur, l'âme de celui qui est ainsi corrigé est rétablie par l'humilité dans la paix avec son Créateur.
Mais ce qu'il faut surtout considérer dans ces paroles, c'est avec quelle sagesse dans la réflexion Job se ressaisit contre les objurgations de sa femme : Si nous avons reçu des biens de la main du Seigneur, pourquoi n'en accepterions-nous pas des maux ? Certes, c'est un grand réconfort dans l'affliction de rappeler à notre mémoire les biens reçus du Créateur, au moment où nous endurons l'adversité. On ne se laisse pas briser par la rencontre de la douleur, si l'on se hâte de se rappeler un bienfait qui nous réconforte. C'est pourquoi il est écrit : Au jour du malheur, n'oublie pas le bonheur ; au jour du bonheur, n'oublie pas le malheur.
Celui qui reçoit des bienfaits, mais qui, à l'époque des bienfaits, ne redoute aucunement l'épreuve, se précipite dans l'orgueil sous l'effet de la joie. Celui qui est broyé par les épreuves mais qui, à l'époque des épreuves, ne trouve aucun réconfort dans les bienfaits qu'il a eu le bonheur de recevoir, voit s'anéantir son équilibre spirituel par un désespoir total.
Il faut donc joindre les deux, pour que l'un vienne toujours soutenir l'autre, de telle sorte que le souvenir du bienfait reçu atténue la peine causée par l'épreuve, et que l'éventualité et la crainte de l'épreuve refrènent la joie du bienfait. Le saint homme Job, pour calmer son âme écrasée par les coups, doit apprécier, dans les douleurs causées par l'épreuve, la douceur des bienfaits en disant : Si nous avons reçu des biens de la main du Seigneur, pourquoi n'en accepterions-nous pas des maux ?
Répons
R/ Le Seigneur avait donné,
le Seigneur a repris : que son nom soit béni !
De tout mon cœur,
c'est toi que j'ai cherché :
apprends-moi tes volontés.
Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit :
tu m'éprouves sans rien trouver,
aucun murmure en moi.
Oraison
Seigneur notre Père, nous en appelons à ta providence qui jamais ne se trompe en ses desseins : tout ce qui fait du mal, écarte-le, et donne-nous ce qui peut nous aider."
AELF
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27/02/2022
Claudie, communauté de prière Hozana ♣ "Jusqu'aux extrémités de la condition humaine"
La prière ce jour :
Va mon Frère, va ! Dis à tous la bonne nouvelle. Dis le Dieu qui t'habite. Le Dieu qui tout au long de ton histoire t'a appris la patience et la sagesse, le respect des autres et de leurs différences. Va, mon Frère, va ! Dis la parole de celui que personne, ni aucune institution, n'a pu récupérer, ni l'argent, ni le pouvoir, ni le savoir. Dis ce Dieu qui n'en peut plus d'être pétrifié sur nos autels. Dis ce Dieu qui n'en finit pas de prendre chair, la chair des pauvres, la chair des exclus, la chair des exilés et de ceux qui sont en dettes. Va, mon Frère, va ! Dis au monde qu'au cœur de la folie des hommes, un rameau d'olivier peut encore germer. Viens, on le plantera sur une terre de paix. Viens, mon Frère, ouvre ta terre au monde de l'amour. Amen. Monsieur l'Abbé Robert Riber (1935-2013), Prêtre et aumônier de l'Enseignement Public Strasbourgeois, poète, et psychanalyste
♣♣♣
COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE D'AGRIGENTE SUR L'ECCLÉSIASTEJoie et lumière. |
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25/02/2022
Nourriture spirituelle ♣
COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE D'AGRIGENTE SUR L'ECCLÉSIASTE
« Tu as mis la joie dans notre cœur »
Va, mange ton pain dans la joie et bois de bon cœur ton vin, car déjà Dieu a agréé ta conduite. Que tes vêtements soient blancs, et que l'huile ne manque pas sur ta tête.
Si nous voulons expliquer cette parole dans son sens immédiat et naturel, nous dirons que c'est une exhortation judicieuse, par laquelle l'Ecclésiaste nous invite à délaisser et à mépriser les ornières tortueuses et perverses des hommes mauvais et ennemis de la vérité. Si nous vivons avec droiture, si nous sommes attachés à la doctrine d'une foi pure envers Dieu, nous mangerons notre pain dans la joie et nous boirons notre vin de bon cœur. Alors nous ne tomberons pas dans des doctrines mauvaises ni dans une conduite perverse. Au contraire, nous aurons toujours des pensées droites et, de tout notre pouvoir, nous accorderons notre miséricorde et nos bienfaits aux malheureux et aux pauvres. Car, évidemment, Dieu se complaît en ceux qui ont de tels soucis et qui agissent de la sorte. ~
Mais l'interprétation spirituelle nous élève à des réflexions plus hautes. Elle nous fait penser au pain céleste et sacramentel qui descend du ciel et qui donne la vie au monde, de même, elle nous invite à boire de bon cœur le vin spirituel, c'est-à-dire celui qui a jailli du côté de la vraie vigne, lors de la Passion qui nous sauve. C'est à ce sujet que l'Évangile du salut nous dit : Jésus, ayant pris le pain, le bénit et dit à ses saints disciples et Apôtres : Prenez, mangez : ceci est mon corps, qui est rompu pour vous en vue du pardon des péchés. De même pour la coupe, il a dit : Buvez-en tous : ceci est mon sang, celui de la nouvelle Alliance, qui est répandu pour vous et pour la multitude en vue du pardon des péchés. En effet, ceux qui mangent ce pain et boivent ce vin sacramentel se réjouissent vraiment et pourraient s'écrier : Tu as mis la joie dans notre cœur !
En outre, à mon avis, c'est encore ce pain et ce vin que désignait, dans le livre des Proverbes, la Sagesse divine en personne, le Christ notre Sauveur, lorsqu'elle dit : Venez, mangez mon pain et buvez le vin que j'ai préparé pour vous, ce qui suggère notre participation sacramentelle au Verbe.
Ceux qui ont accès à cette participation doivent en être dignes : en tout temps, ils doivent porter des vêtements blancs, c'est-à-dire des œuvres de lumière, ainsi que le Seigneur dit dans l'Évangile : Que votre lumière brille devant les hommes ; alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. Quant à l'huile que l'on verra sans cesse baigner leur tête, c'est l'Esprit de vérité qui les protège et leur épargne toute atteinte du péché.
Répons
R/ Heureux qui prendra part au festin
dans le royaume de Dieu !
Notre Dieu donne un grand repas :
il invite tous les hommes.
Venez, tout est prêt :
mangez le pain de Dieu, buvez le vin nouveau.
Oraison
Accorde-nous, Dieu tout-puissant, de conformer à ta volonté nos paroles et nos actes dans une inlassable recherche des biens spirituels.
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