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06/05/2021

L'émotion canalisée ♣♣♣ Un verre de lait et cuit en 10 minutes

D'aucuns estourbissent un parent pour toucher un héritage, d'autres tuent un policier  pour continuer leur trafic, on rejoindrait presque la misanthropie de La Fontaine, qui voit partout des sots, à force d'écouter les informations.

 

Outre la gymnastique lente et thérapeutique du qi gong, j'ai trouvé récemment de quoi faire une autre gymnastique mentale, grâce à un livre France Loisir offert par la maison : l'édition intégrale des fables de La Fontaine. Amoureuse non de La Fontaine mais de sa façon de balancer les mots. Je concède aussi que sur le plan philosophique on rencontre quelques pépites. Elles m'amènent à ne pas lui tenir trop grief du fait qu'il ait fait jouer de très mauvais rôles à certains animaux qui ne lui ont rien demandé. Il les a sacrifiés symboliquement en somme, dans le but non avoué, l'infime espoir, de corriger les travers (c'est un euphémisme) d'humains pas très humains. Mais passons. La Fontaine balance tellement bien les rimes que j'en suis à la cinquième fable de lui, apprise par cœur.

 

Je me les récite tout bas souvent. Pourquoi cela ? Parce que Patrick n'apprécie pas La Fontaine. Il trouve qu'à cette époque, les gens "parlaient mal". Et pourtant,  bonjour les révisions de grammaire ! Je conçois que le langage puisse paraître  trop sophistiqué. Perso, je m'intéresse à tous les langages, l'argot et le patois me réjouissent aussi. Trop sophistiqué pour certains disais-je, concernant La Fontaine, tant et si bien qu'ils ne comprennent pas le sens. J'ai tiré cette déduction parce que l'éditeur lui-même a laissé passer des erreurs de ponctuation qui, si on ne les corrige pas, enlèvent le sens du propos et rendent donc la fable bancale, voire absurde là où l'erreur de ponctuation s'est produite.

 

J'aime quant à moi les expressions qui paraissent alambiquées sur le coup, mais une fois intégrées, elles se mettent à chanter.

Par exemple, dans L'ours et l'amateur des jardins, La Fontaine dit à propos de l'ours  :

"Et non moins bon archer que mauvais raisonneur,

Roide mort étendu sur la place il le couche."

 

La fable parle de ceux parmi les hommes qui, comme l'ours de la fable écrasent par ignorance et balourdise quelqu'un qu'ils considèrent pourtant comme étant leur ami. Tragique mais bien intentionné tout compte fait, envers les humains....

 

Quelques vrais ânes à quatre pattes ont pu souffrir indirectement de jouer ces mauvais rôles à répétition en raison du regard de La Fontaine qui aurait  autorité sur des esprits plus faibles... aux lecteurs de faire la part des choses.

 

♣♣♣

 

La recette que je ferai demain car ce jour une pâte est en train de lever pour la confection de pains plus gros qui cuisent en une demi-heure. Les jolis petits pains tressés, ici  :

https://youtu.be/pEp96iq2ezo  

 

Et cet autre pain :

 

https://youtu.be/gP8VPbTid0I

13:32 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

01/05/2021

La guerre entre pauvres initiée par quelle machine infernale ?

J'ai repris la lecture du polar Les passagers incertains.

 

À un moment c'est très technique, au niveau de la fraude aux péages, pour être précise. J'évite les autoroutes pour ma part, du coup, les marches arrière pour prendre un autre ticket à l'autre borne... je ne visionnais même pas vraiment les lieux où ces choses-là étaient possibles, carrément trop habituée "aux chemins de traverse" car il en reste malgré tout.

 

Mais les petits malins qui resquillaient, finalement dans leur élément dans tout ce béton, je veux bien croire. L'auteur connaît son sujet, très bien informé et beaucoup plus dans le coup concernant les autoroutes, que je ne le suis, sinon il n'aurait pas pu écrire ce livre.

 

Si je n'apprécie pas les autoroutes, j'apprécie par contre d'être informée sur ces choses qui existent avec ou sans moi. Sur le réel auquel se confrontent d'autres gens.

 

page 86, l'on sait une fois pour toutes que les deux personnages héros du livre sont normaux. L'auteur insiste là-dessus. Cette fameuse normalité dont parlait Monsieur Holland. Les enfants sont normaux et les parents, un gars qui travaille à la Sanef, sur l'autoroute donc, et la gendarme sont normaux. Je crois que, par là, l'auteur veut signifier que ces gens sont intégrés dans le système. Qu'ils s'y sont adaptés parfaitement, formatés comme il se doit et pourquoi y aurait-il de la honte à cela ?

 

Quand le gars de la Sanef a un grand coup au moral, il pense qu'aller voir un psychiatre le rabaisserait car les psychiatres sont censés soigner les fous, maladie honteuse entre toutes.

 

Jusque là, rien qui ne m'étonne concernant les personnages. Où je commence à m'intéresser à eux, c'est quand leur normalité est confrontée à la "folie", l'état d'esprit des migrants pouvant être vu comme de la folie. La guerre est tellement déstabilisante, celle que l'on voit à la télé, comme celle, bien moins évidente, qui se trame dans des systèmes bien lisses de formatage des esprits (t'es normal et je t'intègre ; tu l'es pas et tu vas chez les fous puis tu finis par crever dans la rue ou autres civilités ayant trait aux dons d'organes etc), ces guerres des dominants contre les non dominants (un peu trop libres dans leur tête au goût des autres ou simplement dézélés par les circonstances et la force des choses), toutes les formes de guerres donc, à terme rendent "fous". Les migrants sont en effet souvent pris pour des fous qui, au lieu de se battre contre l'ennemi chez eux, comme les résistants le firent en leur temps contre les nazis, fuient "tout courant à travers les pâtures", les pâtures en l'occurrence pouvant enfouir leur progéniture dans les abîmes de la mer Méditerranée. 

 

L'auteur dit que Calais les attire comme des papillons de nuit sont attirés par la lumière. Le Pas-de-Calais, Grand Pas définitif pour atteindre le paradis : l'Angleterre. D'aucuns se lancent dans les ténèbres de l'espace intersidéral, d'autres vers l'Angleterre.

 

Dans ce livre, des gens normaux, formatés eux aussi "par la force des choses", mais néanmoins intelligents et même malins car ce sont des maîtres resquilleurs à leurs heures, si on leur en donne l'occasion, comme si, ayant tout compris du système ils en tiraient en sus la substantifique moelle, ces hyper normaux donc sont confrontés à la folie des migrants.

 

Une folie dont ils finiront peut-être par comprendre les ressorts pour les deux héros normaux du livre. C'est pourquoi, ils m'intéressent et que le livre m'intéresse donc, outre les aspects techniques quand il s'agit de l'autoroute.

 

Par ailleurs concernant la folie, je pense que si le monde était encore assez riche pour proposer "aux fous" des apprentissages enrichissants comme le jardinage, la menuiserie, la couture, etc. ces dits fous guériraient. Le fait est, que les riches sont pauvres de cœur et gardent pour des privilégiés qu'ils nomment normaux, ces apprentissages. Les exclus deviennent par la suite à mon sens, hormis s'ils sont animés d'une foi solide envers un Dieu de bonté, réellement malades.      

06:19 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

20/04/2021

Lu et vu

J'ai commencé la lecture des Passagers incertains de Geoffrey Decoëne.

 

 

Les lecteurs et lectrices savent d'ores et déjà à la page 30 que Marc bosse avec un paresseux nommé Georges, collègue qui, lorsqu'il ne conduit pas sur l'autoroute pour la Sanef, laisse ses collègues faire le boulot difficile, déplacements d'objets lourds notamment. Lui reste alors le popotin vissé sur son siège et consulte son portable, couvert par un certificat médical certes, mais enfin il aurait pu regarder son collègue pour éventuellement lui venir en aide lorsque celui-ci s'aventurait sur l'auto-route, risquant d'être renversé. L'auteur critique à raison ces gens mordus de leur téléphone portable, l'œil rivé dessus dès que l'occasion se présente  comme si le monde n'existait qu'à l'intérieur de l'écran de celui-ci, oubliant les priorités de la vie.

 

 

C'est là que moi qui écris ces quelques lignes je me rappelle que j'ai mis au four des pains au sarrasin faits maison que j'avais oubliés l'œil rivé sur mon écran d'ordinateur.

 

Je viens d'aller en retirer un du four éteint par mon ami. Le pain était cuit à point.

 

Les portables donc, Georges en est mordu et utilise le sien pour suivre des courses de chevaux, espérant devenir millionnaire et définitivement oisif. L'hédonisme n'est pas toujours de mise pourtant dans un monde où malheureusement, l'heure est au combat. 

 

 

Puis j'ai visionné un film lui aussi combatif à sa façon. Il s'agit de Poulet au vinaigre, où Chabrol met en avant la dureté du monde, montrant notamment son flic, joué par Poiret, n'hésitant pas à utiliser la torture  du visage plongé dans l'eau jusqu'à bout de souffle, afin d'extorquer les aveux à une personne certes pourrie au niveau de son manque total de sens moral ; le notable ainsi malmené n'hésitant pas à harceler la veuve et l'orphelin, à les menacer sans répit. Le flic utilise des méthodes qui espérons-le n'ont plus cours. Force est de constater dans cette fiction que le flic en question sauve des vies en avançant dans son enquête par ses méthodes d'un autre âge.

06:26 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)