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01/05/2021

La guerre entre pauvres initiée par quelle machine infernale ?

J'ai repris la lecture du polar Les passagers incertains.

 

À un moment c'est très technique, au niveau de la fraude aux péages, pour être précise. J'évite les autoroutes pour ma part, du coup, les marches arrière pour prendre un autre ticket à l'autre borne... je ne visionnais même pas vraiment les lieux où ces choses-là étaient possibles, carrément trop habituée "aux chemins de traverse" car il en reste malgré tout.

 

Mais les petits malins qui resquillaient, finalement dans leur élément dans tout ce béton, je veux bien croire. L'auteur connaît son sujet, très bien informé et beaucoup plus dans le coup concernant les autoroutes, que je ne le suis, sinon il n'aurait pas pu écrire ce livre.

 

Si je n'apprécie pas les autoroutes, j'apprécie par contre d'être informée sur ces choses qui existent avec ou sans moi. Sur le réel auquel se confrontent d'autres gens.

 

page 86, l'on sait une fois pour toutes que les deux personnages héros du livre sont normaux. L'auteur insiste là-dessus. Cette fameuse normalité dont parlait Monsieur Holland. Les enfants sont normaux et les parents, un gars qui travaille à la Sanef, sur l'autoroute donc, et la gendarme sont normaux. Je crois que, par là, l'auteur veut signifier que ces gens sont intégrés dans le système. Qu'ils s'y sont adaptés parfaitement, formatés comme il se doit et pourquoi y aurait-il de la honte à cela ?

 

Quand le gars de la Sanef a un grand coup au moral, il pense qu'aller voir un psychiatre le rabaisserait car les psychiatres sont censés soigner les fous, maladie honteuse entre toutes.

 

Jusque là, rien qui ne m'étonne concernant les personnages. Où je commence à m'intéresser à eux, c'est quand leur normalité est confrontée à la "folie", l'état d'esprit des migrants pouvant être vu comme de la folie. La guerre est tellement déstabilisante, celle que l'on voit à la télé, comme celle, bien moins évidente, qui se trame dans des systèmes bien lisses de formatage des esprits (t'es normal et je t'intègre ; tu l'es pas et tu vas chez les fous puis tu finis par crever dans la rue ou autres civilités ayant trait aux dons d'organes etc), ces guerres des dominants contre les non dominants (un peu trop libres dans leur tête au goût des autres ou simplement dézélés par les circonstances et la force des choses), toutes les formes de guerres donc, à terme rendent "fous". Les migrants sont en effet souvent pris pour des fous qui, au lieu de se battre contre l'ennemi chez eux, comme les résistants le firent en leur temps contre les nazis, fuient "tout courant à travers les pâtures", les pâtures en l'occurrence pouvant enfouir leur progéniture dans les abîmes de la mer Méditerranée. 

 

L'auteur dit que Calais les attire comme des papillons de nuit sont attirés par la lumière. Le Pas-de-Calais, Grand Pas définitif pour atteindre le paradis : l'Angleterre. D'aucuns se lancent dans les ténèbres de l'espace intersidéral, d'autres vers l'Angleterre.

 

Dans ce livre, des gens normaux, formatés eux aussi "par la force des choses", mais néanmoins intelligents et même malins car ce sont des maîtres resquilleurs à leurs heures, si on leur en donne l'occasion, comme si, ayant tout compris du système ils en tiraient en sus la substantifique moelle, ces hyper normaux donc sont confrontés à la folie des migrants.

 

Une folie dont ils finiront peut-être par comprendre les ressorts pour les deux héros normaux du livre. C'est pourquoi, ils m'intéressent et que le livre m'intéresse donc, outre les aspects techniques quand il s'agit de l'autoroute.

 

Par ailleurs concernant la folie, je pense que si le monde était encore assez riche pour proposer "aux fous" des apprentissages enrichissants comme le jardinage, la menuiserie, la couture, etc. ces dits fous guériraient. Le fait est, que les riches sont pauvres de cœur et gardent pour des privilégiés qu'ils nomment normaux, ces apprentissages. Les exclus deviennent par la suite à mon sens, hormis s'ils sont animés d'une foi solide envers un Dieu de bonté, réellement malades.      

06:19 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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