23/01/2021
Pearl Buck ♣♣♣ Mathieu
J'ai entamé la lecture de La Terre Chinoise, de Pearl Buck. Pearl Buck est la fille d'un pasteur protestant ; elle est née en Chine. Le chinois fut sa langue maternelle avant la langue anglaise. On sent tout l'amour et le respect que l'auteure porte au peuple chinois. Mais elle ne veut rien cacher des dures réalités. La condition des femmes esclaves par exemple dans La Terre Chinoise est abordée dès les premières pages. Où il est raconté que les paysans pauvres, ne pouvant offrir aux femmes non esclaves les cadeaux qu'elles entendaient recevoir pour leur mariage, le riche propriétaire des environs offrait à ceux-ci une esclave dont il voulait bien se débarrasser du fait qu'elle ne l'attirait pas sexuellement, ni lui ni aucun de ses fils. Où il est aussi raconté que la riche épouse de cette sorte de seigneur (pourvu de concubines en plus de cette épouse), fumait abondamment de l'opium. Les faits se déroulent vers le tout début du vingtième siècle.
Le paysan vient chercher sa femme comme on prend livraison d'une marchandise. Heureusement pour l'ex esclave, il est à sa manière gentilhomme et fait juste semblant d'être bourru. Je n'en suis qu'à la page 85. Je suis captivée par Pearl Buck et par la Chine montrée par elle. Captivée par tout cet enseignement. Le silence notamment de l'ex esclave qui sait accoucher seule et qui sait qu'elle saura, si sûre d'elle-même. Et puis la chance lui souriant car le fils grandit en santé, voilà que le père devient ambitieux. Ambitieux sur le plan matériel, de la possession de la terre. Une ambition qui a un arrière-goût revanchard toutefois.
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À la date du 23 janvier 2021, lu à propos de Mathieu :
http://lafaceclairedelanuit.hautetfort.com/
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20/01/2021
Plaidoyer pour la condition humaine
À mon sens les responsabilités sont partagées dans la condition de la femme. Il existe des sociétés matriarcales où les femmes ne se sont pas "laissé faire" et je salue le caractère de ces femmes. Pour les sociétés dites patriarcales il me semble que beaucoup d'entre nous, femmes adultes, sommes inconsciemment ou consciemment complices de l'autoritarisme de certains hommes.
"Certains", car il existe aussi des hommes écrasés par leur conjointe (avec leur part de responsabilité dans cet état de choses). Nous avons tous, adultes, une part de responsabilité dans les problèmes que nous rencontrons dans la plupart des cas, à moins que d'être agressé(e)s par surprise par des criminels. Je parle d'adultes, je le précise encore.
Bakri a tourné des films qui font réfléchir, il formait avec sa compagne un couple qui faisait un travail de réflexion en exerçant leur métier. Bon Vent, Bakri, dans le sens noble de l'expression. Merci pour ce travail.
Dans la vidéo qui va suivre, madame Jaoui, compagne et amie de Bakri, parle de la condition de la femme. Je la rejoins sur certains points. Pas sur d'autres au vu des raisons invoquées plus haut. S'agissant aussi d'abus que des femmes peuvent commettre à l'égal des hommes, et parfois même pour complaire à un homme. On a beaucoup l'occasion de le voir dans les milieux médicaux, à mon sens.
Marilyn Monroe n'était pas une idiote mais faisait l'idiote, petit point de désaccord avec Agnès Jaoui, que j'ai trouvée par contre excellente dans le film Un air de famille où, malgré le respect et par respect peut-être pour sa mère, elle joue le rôle de la fille qui reprend celle-ci à juste titre lorsque la mère en question calomnie le fils d'une certaine façon maudit par elle. Par ailleurs on voit dans ce film Bakri, jouant ce fils maudit, devenu quelque peu consentant quant à la maltraitance qu'il subit de la part de sa mère car il entretient toujours avec elle des relations bien que ces relations soient destructrices pour lui.
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17/01/2021
Montréal
"De Michel David, je lis le tome 4 de La poussière du temps. Cela se passe à Montréal. Le français s'enrichit d'expressions étonnantes, stimulantes ; lire la vie d'une famille nombreuse (9 enfants) à Montréal : naissances, mariages, enterrements, noces d'or des jubilaires, n'a rien d'ennuyeux. On voit le tissu social à Montréal, le contexte politique, l'installation de la communauté italienne, la vie empreinte de la religion catholique qui a une place très forte dans ces années-là. Les parents envoient leurs enfants à la messe. Cependant, dans le même temps, en cette période charnière, ce sont les premiers divorces. Extrait :
"— Ben. Je voulais te dire que c'est fini entre Martin et moi. On divorce.
— Voyons donc ! s'exclama Jeanne, alarmée. Vous y pensez pas ! Et la petite dans tout ça ?
— Elle va rester avec moi, déclara Francine sur un ton sans appel.
— Qu'est-ce qui s'est passé ? Ça fait même pas dix ans que vous êtes mariés. Vous venez de vous acheter une maison. La petite a même pas cinq ans.
— J'aime plus Martin et il m'aime plus non plus. On a décidé de divorcer, c'est tout.
— Mais le mariage, c'est pour la vie, ma fille, protesta Jeanne.
— Ça, c'était bon de votre temps, m'man. À cette heure, on n'endure pas toute sa vie pour rien. Quand ça marche plus, on divorce et chacun prend son bord. Moi, c'est rendu que je peux plus sentir Martin Guérard et il le sait. "
Les expressions colorées sont nombreuses dans le livre. C'est vivant comme du Audiard. Années soixante-dix : on a l'impression de passer d'un monde dans un autre. On voit notamment le consumérisme s'imposer. À l'époque les gens de la classe ouvrière et de la classe moyenne étaient confondues à Montréal. Professeur, employé de banque et mécanicien font partie de la même fratrie sans qu'il y ait la moindre tension à ce propos. À un moment donné du récit du quotidien de la famille, c'est sujet à plaisanterie. Une plaisanterie bon enfant qui fait rire tout le monde de bon cœur.
De nos jours, du moins en France, cela peut créer des clivages au sein d'une fratrie.
Le livre ne raconte rien de particulier mais le quotidien de ces personnes, dans leur train-train même n'a bizarrement rien d'ennuyeux. Je lis le livre avec beaucoup de plaisir.
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