13/05/2009
Question du jour
Chez les gens qui vivent "loin de la civilisation", peut-il se produire des cas de ce qu’on appelle schizophrénie ?
Ce mal être n’est-il pas le reflet d’une société délétère du fait de ces mondes en vases clos qu'elle englobe, qui se côtoient sans jamais vraiment communiquer ? Plus concrètement, un enfant d’une famille dont les parents sont chrétiens ou d’une autre confession religieuse, dans une école proposant un tout autre idéal de société, plutôt porté sur l’hyper-consommation, le star-systéme etc. devra opérer un choix, rejeter l’un ou l’autre mode de vie que chaque « camp » propose. « Choisis ton camp » s’entend-il dire dans ces circonstances. Pour peu qu’il y ait chez lui certaines carences induites de difficultés familiales ou autres, il aura plus de mal qu’un autre à se lancer dans la réflexion politique. Ces failles qui peuvent alors se produire en raison du mal être qui en résulte, sont bien une forme de schizophrénie ou, plus simplement, de déchirement plus ou moins profond.
Plus grave, certaines institutions aux rouages administratifs complexes, au fonctionnement quasi en huit-clos à tel point qu’on s'y croit obligé d’organiser des « opérations porte ouverte » tant elle est fermée le reste du temps, et qui infligent à leurs "ressortissants" telle ou telle perception de certains citoyens « du monde extérieur » ( qui se trouvent parfois être leurs parents ), ne les mettent-ils pas dans une situation impossible, pour peu que ces perceptions soient mauvaises ?
Bref, une telle société ne fabrique-t-elle pas souvent ses schizophrènes ? Dans certains cadres institutionnels, un zeste d’isolement associé à un peu de fragilité et d’hostilité à l’encontre des proches, de la part de ceux dont ils se sentent plus ou moins dépendants (parce qu'ils représentent le pouvoir, par exemple), suffit parfois pour que des individus soient plongés dans une souffrance insurmontable, souffrance tristement étiquetée schizophrénie.
Je voyais hier le chanteur Antoine à la télévision. Il disait que les gens qui vivent trop les uns sur les autres, ne peuvent pas toujours prendre le recul nécessaire pour réfléchir. Je pense que s’ils vivent en harmonie la promiscuité n'engendrera pas chez eux de graves problèmes, mais c'est une autre histoire dès lors que les clivages sont importants au sein de la population.
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10/05/2009
... elle réside dans l'intention
J’aime les contes derviches parce qu’ils sont poétiques. De cette poésie qui transcende les étiquettes de toutes sortes, de même que les statuts sociaux, pour atteindre l’esprit. Poésie et spiritualité vont ensemble. Jésus m’interpelait, enfant, en tant que grand poète. Je m’en rends compte aujourd’hui. Pourtant il ne parlait pas beaucoup. La poésie réside peut-être dans l’intention. Les attitudes ne sont pas les mêmes en poésie parce qu’elle passe par une mentalité. Sinon, ce ne sont que des mots.
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08/05/2009
Cours d'eau
Tout à l’heure comme je marchais sur le chemin du halage, j’ai entendu le vol des cygnes avant de les apercevoir tous les deux, côte à côte, à quelques mètres derrière moi. Dans l’air calme les claquements d’ailes des deux oiseaux produisaient un son métallique assez fort, comme celui d’un petit engin à hélice. Ils passèrent à toute vitesse, dégageant une belle énergie, et survolèrent en un rien de temps la péniche Norway qui filait en sens inverse. Ce petit monde du canal, qui semble presque s’ignorer, se regarde en fait du coin de l’œil, se salue souvent. Les oiseaux avaient sûrement repéré la seule maison des environs. La dame qui en sortait, ils en avaient probablement fait la maîtresse des lieux. N’étant pas itinérante, elle jardinait ; et ce qui participe de cette façon à l’écosystème, ne pouvait leur échapper. J’admirais les iris, les lilas, les rosiers, mais les cygnes n’étaient déjà plus là.
Un kilomètre plus loin, des maisons se succédaient bien en retrait du chemin, entourées de pelouses sur lesquelles on pouvait souvent voir de petits toboggans et autres jeux. Néanmoins, il y avait de longues rangées d’arbres, dont certaines, de hauts peupliers. Ils vivaient en osmose ici avec la faune et les hommes qui semblaient tout petits sous les nuages.
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