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05/09/2009

Vu cet après-midi

Les deux pies de mer se trouvaient à une trentaine de mètres des chasseurs. Nous étions nous, assis au pied d’une dune, presque à côté d’elles. Elles étaient tellement immobiles, que nous pensions voir des appâts. Les deux tireurs d’élite là-bas, les avaient placés au bord de l’eau,  et reviendraient les reprendre plus tard. En attendant, ils canardaient des oiseaux, fusils pointés en direction de la mer, dans un boucan inquiétant. Cela nous avait incités à nous arrêter à cet endroit, c’était toujours mieux que de faire lâchement demi-tour. À cette heure il y avait très peu de monde ; quelques jeunes un peu plus loin, à notre droite, s’adonnaient au wind-surf ; il devait être tout au plus treize heures.

Les pies avaient esquissé quelques pas dans les vaguelettes de la marée montante avant de se figer à nouveau, regardant obstinément en direction des acolytes en pleine activité. Lesquels, à cette distance, ne devaient probablement pas voir ces deux petites statuettes.  Un quart d’heure passa. Nous observions la mer en silence, elle aussi faisait un certain vacarme, et nous avons entendu un petit bonjour poli qui nous était adressé. À son accoutrement, nous avons reconnu l’un des chasseurs : un grand jeune homme à l’allure frêle portant un large blouson de camouflage et des cuissardes de pêcheur. Son ami resté à son poste s’est mis à siffloter, tandis que lui, se plaçant derrière les oiseaux, les incitait à se rabattre du côté fatidique. Les pies de mer se sont envolées droit vers le prédateur les attendant fusil en main. Arrivées à son niveau, elles ont bifurqué vers la mer et se sont fait tirer dessus immédiatement après. Le rabatteur ayant rejoint son ami, les deux jeunes gens ont fait feu ensemble une dizaine de fois avant de les toucher. L'un des garçons alla ramasser un oiseau ; peu de temps s’écoula avant que l’autre volatile ne se retrouvât auprès de son frère d’infortune dans la gibecière. Implacable destin incarné dans ces adolescents. Funeste fascination de certains oiseaux pour leurs prédateurs. Nous sommes retournés vers la cabine des maître nageurs, sans penser à regarder au passage si les wind-surfeurs étaient encore là.

http://www.oiseaux.net/oiseaux/huitrier.pie.html

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18/08/2009

Un homme heureux

Un homme heureux de Arto Paasilinna

J’ai aimé ce livre. Il s’agit d’un portrait sans concessions de la nature humaine mais plein d’un humour parfois assez grinçant. Pour raconter cette histoire de vengeance d’un ingénieur des Ponts et Chaussées contre les notables du village, l’auteur se base sur des faits historiques : la guerre civile finlandaise, (laquelle se déroula du 27 janvier 1918 à la mi-mai 1918). Deux camps s’affrontaient, les "Rouges" et les "Blancs". Les premiers, soutenus par la Russie bolchevique, leurs adversaires, plus concrètement soutenus par le IIe Reich allemand qui leur fournissait une assistance militaire. Suite à ces évènements, dans ce roman qui reflète la réalité de l’époque, les hommes se reconnaissent ou pas, s’établissent des relations amicales ou risque de se creuser des inimitiés latentes. La poésie de l’écriture est faite de choses concrètes. Nous avons affaire principalement à un homme qui aime son métier, passionné de construction plus précisément celle de ponts : Arto Paasilinna nous livre donc par exemple au passage la description rapide des différentes étapes de celle-ci étayées de termes précis voire techniques. Le lecteur a également les pieds sur terre  lorsque celui-ci est confronté à des problèmes de trésorerie.

Sans jamais laisser le lecteur trop longtemps patauger dans les galères des règlements de comptes politiques, il donne une idée je pense assez réaliste de la manière dont on fonctionne dans ces milieux.

La morale de l’ingénieur réduit au chômage par ses ennemis franchit certes quelques limites, la course au pouvoir étant son seul antidote pour neutraliser leur animosité à son encontre.

Livre lu hier après-midi, trouvé chez France-loisir. Mémorable.

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11/08/2009

Vu sur Arte ce soir

La diva de Beinex, un film onirique qui vire au cauchemar quand des individus sans scrupules qui ont focalisé sur une cassette, tentent de rattraper le candide Jules, pour la lui voler et lui faire la peau au passage. L'objet tant convoité est le fruit de l'enregistrement du concert de la diva, que Jules en admirateur inconditionnel a effectué en toute illégalité. Comme par enchantement, une deuxième cassette tombe telle une bouteille à la mer dans sa sacoche de postier. Son contenu se révèle être le témoignage d'une prostituée désespérée qui l'a jetée là avant de se faire assassiner. Le métro, la ville, les endroits désertés et délabrés où ont lieu les courses poursuites sont autant de labyrinthes où tous s'engouffrent éperdument. Il y a du surréalisme dans ce film, de l'expressionnisme aussi. De la folie "ordinaire" à la violence extrême de la part des voyous de toutes sortes, nous débouchons finalement sur les retrouvailles de Jules avec sa diva qui l'aime en retour ; comme une bouffée d'oxygène dans un monde de brutes.

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