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27/06/2011

Le mot du jour

Le mot du jour  : procrastination

À propos de procrastination : j'ai des envies  d'écrire ou lire, et même, mais en moins urgent de faire une aquarelle. Les réfreinant toutes trois avec ma force de caractère habituelle, j'ai repiqué les haricots verts qui poussaient en pot, dont les vrilles s'enroulaient déjà autour de trop petits tuteurs.  Survivront-ils à ce déracinement ?  Si d'ici demain ils ne se sont pas redressés, je saurai que cette espèce ne se repique pas. Je résiste à nouveau à une cruelle envie de rester à l'ordinateur lire de passionnantes analyses littéraires et pars presque sans traînasser m'occuper de tâches moins attrayantes mais qu'il faut bien faire. Une question de volonté : ne jamais remettre au lendemain ce que l'on n'aime moins faire.  

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26/06/2011

Mon quart d'heure de philosophie approximative

Voltaire est né 44 ans après la mort de Descartes (qui mourut relativement jeune, à 54 ans). Il hérita vraisemblablement de son aîné, du concept de raison naturelle. À la naissance de Chateaubriand en 1768, Voltaire avait encore dix années à vivre. Ces derniers ont failli être contemporains étant donné la longévité de Voltaire.

Il s'agit seulement pour moi d'un rappel afin de clarifier l'enchaînement de choses politiques et historiques, en ce petit matin de cogitations sur la condition humaine. Les jacobins, dont la politique était caractérisée par le centralisme administratif républicain, bêtes noires de Chateaubriand qui perdit sa fratrie dans les évènements de la Terreur, étaient eux aussi adeptes de la raison naturelle. Une raison naturelle ou déisme, qui ne vint pas à bout de violences extrêmes, au contraire.

Comment dans une société donnée, respecter la diversité, la pluralité tout en évitant trop de cloisonnements, et créer une unité, au moins un équilibre,  qui permette l'organisation de choses viables pour tout un chacun, sachant que cela passe par le respect de la dignité de chacun ? 

Avant l'arrivée des Romains la Grande-Bretagne était composée de tribus qui se faisaient souvent la guerre. Tout est passé par un bain de sang, de boucheries successives avant qu'un peuple n'émerge.Quelques nombreux siècles plus tard, cela se passa à peu près ainsi avec la colonisation en Amérique du Sud et en d'autres contrées du monde.Il reste que les sociétés demeurent violentes.

La tolérance minimum, qui passe essentiellement par l'abandon de rapports de domination, pourrait seule aider les hommes à sortir de ce cycle infernal, que l'on soit déiste, homme de foi, ou athée, républicain ou pas. Voilà mon idée.

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03/06/2011

Le pardon de la batellerie de Béthune

Le port de plaisance de Béthune, dont l'attrait a un peu diminué  à cause de la nouvelle route qui traverse le parc de la Loisne, "s'est transfiguré"  à l'occasion du grand pardon de la batellerie. Il se trouve comme un peu coincé et caché maintenant entre les entrelacements de diverses bretelles que les automobilistes empruntent rarement, mais un assez majestueux pont le coiffe sans occasionner les nuisances sonores que nous redoutions. P m'a proposé d'aller nous promener dans le coin hier ; tout a contribué pour que nous nous y attardions. À notre arrivée nous avons d'abord vu, sur la plate-forme d'une sorte de péniche, des personnes installées sur des bancs, parmi lesquelles un prêtre en soutane blanche. Une jeune fille a détaché la corde du ponton et nous les avons vu s'éloigner pour une croisière d'une heure environ. Plus loin, un chapiteau, où l'on exposait une quarantaine de toiles fluviales d'un peintre de talent ; l'artiste au teint halé, portait un chapeau de paille, toute sa personne évoquait le voyage. Des bottes de foin délimitaient un petit terrain de jeu où quelques-uns malgré l'heure très matinale s'affairaient déjà ; de l'incontournable friterie émanaient  de bonnes odeurs, mais aussi, c'est de là que semblait provenir la voix suave de Amy Winehouse enchaînant les chansons. Nous avons fini par nous asseoir. Les mariniers avaient comme il se doit pavoisé les péniches de guirlandes d'étoffes triangulaires, légères et multicolores flottant au vent sur fond de ciel lumineux et bleu à souhait. L'ambiance étant très bonne, nous avons quitté notre banc un peu à l'écart sous les feuillages, et nous sommes installés en plein soleil, sur des chaises de la troisième et dernière rangée,  en face d'un petit autel encore déserté. Nous écoutions la musique, regardions des gens aller et venir par-ci par-là, quand soudain ce fut la foule. Il fallut ajouter des sièges. Des personnes en uniformes et portant drapeaux encerclèrent l'autel, on mit des bancs pour la chorale, et une fanfare municipale commença à jouer. Le prêtre apparut à l'autel, sa croisière terminée et l'office commença. Bref, nous assistâmes à cette messe en plein air. J'ai trouvé très émouvante la voix du prêtre, cela faisait très longtemps que je n'en avais vu un « en vrai ». à force de lire Bernanos ces derniers temps, il fallait bien que cela arrive. 

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