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11/07/2011

partie d'un pas assuré

Mon livre sur le parcours de vie de Chateaubriand, que je suis obligée d’interrompre momentanément, me manque déjà ; certains travaux de classement de doc m'intéressent aussi beaucoup plus que ceux auxquels je vais m’adonner bientôt, en l’occurrence : restauration de murs, peinture de plafond. Mais, petite consolation, l’ouvrier, ce frère que je n’aurais pas pu payer à sa juste valeur si j’avais fait appel à lui, n’aura pas d’envie malsaine à mon encontre du genre « j’irai cracher dans sa soupe à cette exploiteuse », puisque c’est moi, et moi seule qui vais m’acquitter du boulot, au demeurant pas si embêtant que cela d’ailleurs, compte tenu que les travaux manuels maintiennent, à ceux qui les pratiquent de façon bien dosée et intelligemment, la tête sur les épaules et les pieds au sol et écartent, enfin en ce qui me concerne, toute velléité de fantasme « amour, gloire et beauté » ou autre illusions encombrantes, puisqu’il s’agit quand même de se mettre un minimum au service du bon sens. Forte de ces stimulants arguments, qui n’ont rien à voir avec la faucille et le marteau, j’y vais d’un pas assuré.

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09/07/2011

Esquelbecq

Lors de la nuit du livre à Esquelbecq, j’ai trouvé, pour un euro, un livre d’Histoire pour écoliers, que beaucoup doivent encore posséder. Il fait partie des Classiques Hachette, les auteurs en sont J.-L Nembrini, P.Polivka, J.Bordes. Leur choix pédagogique n’est pas celui de l’encyclopédisme "Pour chaque période, les événements retenus illustrent quelques notions simples qui se construisent progressivement (civilisation, pouvoir, société, etc.)". Pas de progression thématique donc, celle-ci suit l’ordre chronologique naturel. C’est un livre qui se lit très vite, mais qui amène le lecteur adulte, à partir des révisions de ces connaissances de base, à vérifier les liens de cause à effet par rapport aux événements de l’époque mais pas seulement. Ces derniers ricochent sur l’actualité d’une certaine façon ou permettent d’éviter ou de répéter certaines erreurs. Pour ce faire : pas de table rase mais de la mémoire. Un passage du livre, intitulé Le peuple souverain page 91, me rappelle mon propos dans une note précédente sur la souveraineté : "Le pouvoir du roi venait de Dieu. Depuis 1789, le pouvoir vient de la nation. Les représentants du peuple votent des lois : c’est le pouvoir législatif. Le gouvernement les fait appliquer : c’est le pouvoir exécutif. La séparation de ces deux pouvoirs assure la démocratie."  Même si l’on sait que la démocratie a ses limites, la voix du nombre n’étant pas forcément la meilleure, on a résolument quitté le pouvoir absolu du "Car tel est mon bon plaisir" de François Ier.

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08/07/2011

Courses du Jour

J’étais à la caisse de ma grande surface préférée. Pour passer le temps, j’ai écouté la conversation des clients précédents avec la caissière. Un des deux messieurs déclare à l’employée en train de bipper ses achats : 

 — Si tu la regardes de près, elle n’est même pas belle. Elle est pleine de maquillage.

Silence de la dame, il reprend :

— Toi tu es maquillée doucement, mais elle, cette saloperie vivante ! 

La caissière :

— On sent comme il l’aime !

L’autre homme attisant la flamme de son ami :

— Et les couleurs qu’elle porte !

L’ami relancé :

— Je n’aime que le blanc et le bleu, les couleurs de l’immaculée conception.

Ils s’entretiennent à propos d’un évêque, le monsieur fâché se retourne d’un coup vers moi, plante ses yeux bleus dans les miens. Il esquisse un sourire auquel, surprise, je réponds gauchement et voulant échapper à son regard dur azur, je me retourne vers le client derrière moi qui, étonné de ma soudaine volte-face sursaute.

— Vous voulez que je bouge ?

— Pas du tout.

— Des fois que vous auriez oublié un produit bredouille-t-il.

Les clients de devant sont partis, je salue la caissière et soupire "C’est une corvée les courses …"

"Oui dit-elle, il faut penser pour les autres."

Je reprends "J’espère tout de même qu’on ne va pas remplacer les caissières par des machines..."

"Vaste débat !  répond-elle doctement, il faut en discuter !"

" Pour moi, c’est tout vu, je suis contre ! " 

"Oh ! Dit-elle, on y aura droit…, mais moi je ne participe pas aux séances parce que je sais que je vais être réactive !"

J’ai dû louper quelque chose dans le brouhaha de la grande surface, mais je la quitte en lui affirmant qu’elle a raison. Sourire chaleureux de part et d’autre "Bye bye, à la prochaine !"