23/08/2011
Vu sous cet angle
Les ados humoristes de Soda ne sont pas très politisés, et très intéressés comme il arrive souvent à cet âge, par les filles. Leurs sketches véhiculent, tout en les tournant en dérision, quelques clichés du genre : « une vraie femme a des hauts talons et porte un joli chemisier. » La jupe ou le pantalon seraient presque moins déterminants que les corsages et les chaussures dans la conception de l’ultra-féminité d’après beaucoup d'hommes (merci pour les porteurs de kilts écossais). Il vaut manifestement mieux, aux yeux de certains amateurs (principalement occidentaux) de mode ou autre, qu’une femme soit « un peu » surélevée (en talons) et cela, pas pour être grande en soi. Certaines chaussures sont visées à n’en pas douter, en tant que symbole sexuel, et les porter plates peut encore signifier pour une femme se baladant en mocassins, sans les superbes aiguillons, qu'elle est moins recommandable en tant que candidate au glamour, chaussée en Perette et son pot au lait. Les humoristes de Soda ont reflété les clichés que nous avons en tête, à quelques exceptions près, depuis des générations, depuis le lancement des modes via la haute couture probablement. La haute couture, un territoire où les grandes n’ont pas autant la part belle que pourrait le laisser penser un défilé de mannequins en train de présenter une collection. Les couturiers, en voulant rendre leur travail plus visible instrumentalisent ces personnes, et rehaussent sur des talons plus hauts encore les autres, surnommées "petites brindilles", toujours en vue de faire de la publicité aux vêtements. Symbole et consumérisme marchent ensemble dans ce cas de figure. De fil en aiguille les talons, prolongement des "compas" qui arpentent les trottoirs des boulevards, ont fini par devenir partie intégrante de la visibilité des femmes et s'imposer en symbole certifié de la féminité dans l’imaginaire collectif occidentalisé. L’embêtant finalement, c’est le terme « vrai » accolé à femme, qui est révélateur d’un diktat assez profond.
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22/08/2011
Lectures
Lire des interviews poeple, un exercice que je pratique rarement, mais que j'ai fait ce week-end ; il me semble que les déclarations des uns et des autres finissent en terrain vague où je déambule avec la morosité d’un chercheur de métaux sur la plage de Bray-dunes. Le compte rendu analytique d'un spécialiste de l’économie émoustille plus les neurones que le vase clos que créent ce genre d'interviews.
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20/08/2011
Technologie pas balisée
Hier, j’ai cru voir en ne regardant que d’un œil les infos, des « spectres » qui font des apparitions dans les vitrines en plexiglas d’un aéroport et donnent des renseignements aux passagers en quête d’informations. Un petit garçon branché est montré en train de s’exclamer en voyant l’un d’eux « Un robot ! C’est un robot ! », j’ai imaginé une vieille dame faisant un malaise à la rencontre inopinée de l’une de ces apparitions, entrant par inadvertance en connexion avec cette machine. Le temps de vouloir en savoir plus, le journaliste était passé à autre chose. Plus rien n’arrête les technologues, il vaut mieux s’y faire, mais pas à l'aveuglette ; plus tard, dans la soirée on avait un bel exemple du revers des choses grâce à un téléfilm où il était question de mise en ligne sur internet de la carte mémoire d’une petite caméra volée à un adolescent. Le jeune s’était filmé en train de se masturber, adressant des mots d’amour à sa belle. Une expérience saugrenue d’ado qui a tourné en extravagance caractérisée par l’entremise d’un élève de sa classe, malveillant presque par ennui d’après ce que j’ai pu comprendre. Ce besoin de sensations fortes conduisit ce mauvais humoriste au harcèlement, jusqu'à provoquer plus ou moins consciemment le suicide de sa victime. Ceux qui sont ainsi immolés sur l’autel de la médiatisation doivent avoir l’impression de subir une vivisection. Des insectes pris au piège d’un traquenard insurmontable. Gérard Depardieu stigmatisé il y a peu, en tant qu’individu faisant éventuellement pipi « devant tout le monde » en a vu d’autres, il a le cuir tanné d’un vieux rhinocéros, le recul de l’artiste aguerri dont le métier est de s‘exposer, le danger y est évalué ainsi que les moyens d’y faire face. Les ressources comme la foi ou l’amour désintéressé peuvent remédier aux éventuelles blessures de l’ego chez l'adulte, surtout s’il a fait ses preuves dans son métier. On peut alors difficilement écorner sa réputation, et quand bien même, l’homme pleinement inséré sait rebondir, il a les moyens de la prise de recul. Pour l’ado ou le quidam en déshérence, autrement plus vulnérable, c'est une autre histoire. Au regard de tous ces inconvénients assez évidents (les mots sont faibles), je ne suis pas une adepte forcenée de la technologie, comme d’ailleurs beaucoup de français de ma génération. Je pense qu’une bonne balade en vélo, avec notre propre mémoire pour caméra c’est mieux que de trimballer tout un attirail technologique, même si un camionneur peut toujours surgir au coin du bois et vous confondre avec un de ces bien-aimés adeptes de l’acupuncture, les hérissons dont la peau tapisse régulièrement le bord des routes.
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