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03/06/2011

Le pardon de la batellerie de Béthune

Le port de plaisance de Béthune, dont l'attrait a un peu diminué  à cause de la nouvelle route qui traverse le parc de la Loisne, "s'est transfiguré"  à l'occasion du grand pardon de la batellerie. Il se trouve comme un peu coincé et caché maintenant entre les entrelacements de diverses bretelles que les automobilistes empruntent rarement, mais un assez majestueux pont le coiffe sans occasionner les nuisances sonores que nous redoutions. P m'a proposé d'aller nous promener dans le coin hier ; tout a contribué pour que nous nous y attardions. À notre arrivée nous avons d'abord vu, sur la plate-forme d'une sorte de péniche, des personnes installées sur des bancs, parmi lesquelles un prêtre en soutane blanche. Une jeune fille a détaché la corde du ponton et nous les avons vu s'éloigner pour une croisière d'une heure environ. Plus loin, un chapiteau, où l'on exposait une quarantaine de toiles fluviales d'un peintre de talent ; l'artiste au teint halé, portait un chapeau de paille, toute sa personne évoquait le voyage. Des bottes de foin délimitaient un petit terrain de jeu où quelques-uns malgré l'heure très matinale s'affairaient déjà ; de l'incontournable friterie émanaient  de bonnes odeurs, mais aussi, c'est de là que semblait provenir la voix suave de Amy Winehouse enchaînant les chansons. Nous avons fini par nous asseoir. Les mariniers avaient comme il se doit pavoisé les péniches de guirlandes d'étoffes triangulaires, légères et multicolores flottant au vent sur fond de ciel lumineux et bleu à souhait. L'ambiance étant très bonne, nous avons quitté notre banc un peu à l'écart sous les feuillages, et nous sommes installés en plein soleil, sur des chaises de la troisième et dernière rangée,  en face d'un petit autel encore déserté. Nous écoutions la musique, regardions des gens aller et venir par-ci par-là, quand soudain ce fut la foule. Il fallut ajouter des sièges. Des personnes en uniformes et portant drapeaux encerclèrent l'autel, on mit des bancs pour la chorale, et une fanfare municipale commença à jouer. Le prêtre apparut à l'autel, sa croisière terminée et l'office commença. Bref, nous assistâmes à cette messe en plein air. J'ai trouvé très émouvante la voix du prêtre, cela faisait très longtemps que je n'en avais vu un « en vrai ». à force de lire Bernanos ces derniers temps, il fallait bien que cela arrive. 

09:48 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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