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23/01/2009

Douceur du gris

Se balader dans l’gris. C’est justement ce que j’ai fait hier après-midi. Douceur et protection des nuages  à hauteur d’homme. À quelques mètres de moi, un voilage de fines gouttes en suspension ondule dans les airs. Je crois voir une échappée de libellules, une course folle en volutes de bestioles en cavale. De jolies bourrasques cinglent en douceur la peau du visage ; tout le reste est emmitouflé dans mon grand imper bleu marine ; une ombre qui évoque peut-être une menace. Mais non, pas de danger. Absence de cornes blanches sur fond noir,  des lueurs de colère qui y miroitent vaguement et sûrement, probablement. Ici pas "d‘étranger", c’est l’gris. Le feu couve doucement sous la cendre. Je prends des photos du pont en ferraille blanche construit depuis peu. Il enjambe le canal d’Aire. Tout a été planifié pour le construire. Il a fallu déraciner des arbres et peut-être même abattre une maison me semble-t-il. Une route pour y conduire a été aménagée, elle traverse un parc qui du coup n’existe quasiment plus. Un parc qui abritait un petit port de plaisance a dû leur céder la place. Beaucoup moins d’arbustes qui produisaient des baies pour les oiseaux. Des lieux magiques disparaissent sous le paysage nouveau des constructions humaines. L‘endroit, sans son parc « d’antan » garde malgré tout quelque chose d’avant, que l’on pourrait appeler une identité, parce qu’il reste quelques repères naturels. Il en va des lieux comme des personnes, si tout ne leur est pas enlevé, ils peuvent encore sauver la situation. Celui-ci a comme adopté le pont, gage que le canal coule toujours sur ses rives. Pas de remblaiement du canal, fin de l’ère des péniches, pas de démission non plus du site. Bon an mal an, je photographie donc les arceaux blancs du pont s’appuyant sur de grosses poutres de métal dans la petite bruine ambiante.

 

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19/01/2009

Quand la télé nous fait une scène

Ce devait être sur la trois que passait le télé-film que j’ai regardé hier soir. Il s’agissait d’un polar. L’action se déroulait en Bretagne. La scène que j’ai trouvée la plus révélatrice quant à l’état de la société sur le plan des relations entre citoyens est celle des aveux. Le chef de gendarmerie « cuisine » toute la nuit un présumé tueur en série afin bien sûr de lui faire avouer ses crimes. Peine perdue. D’autant plus désolant pour le gendarme, qu’au petit matin il est informé du nouveau crime qui s’est commis la nuit-même à l’encontre toujours d’une jeune femme, et dans la Lande comme toujours. Autour de lui, on se confond en excuses auprès de l’ex- présumé coupable et l’on s’apprête à le libérer. Insupportable pour le chef de gendarmerie dont les nerfs craquent et qui réaffirme à grands cris sa certitude quant à la culpabilité de l’individu qu’il a constamment tarabiscoté durant la nuit jusqu’à épuisement de part et d‘autre. Heureusement, la psychologue forte de son QI supérieur, intervient pour calmer le jeu, arguant du fait que l’infortuné présumé coupable ne pouvait en aucun cas être un tueur en série compte tenu de sa débilité légère. Elle insiste avec une sincère et touchante conviction et tout le monde va pouvoir enfin aller se reposer un peu . C’était sans compter sur la susceptibilité du boucher ( car l’infortuné est boucher de profession ), qui voulant alors prouver son intelligence avoue enfin tous ses crimes. J’en suis restée "coite" une seconde, mais la question du comment la société s’y prend pour fabriquer ses monstres s’est ensuite imposée. Cette scène comportait des éléments de réponse.

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03/01/2009

Vu ce soir en DVD

Le pantalon, film de Yves Boisset, tiré d’une histoire vraie. 1915, guerre des tranchées. Lucien Bersot, fantassin sur le front de l‘Aisne, se retrouve en pantalon de toile légère, suite à une erreur de paquetage, sur les champs de bataille. Il est loin d’imaginer que son refus catégorique de prendre le pantalon d’hiver (pris sur un cadavre et maculé de sang), que lui tend avec désinvolture un caporal aura pour conséquence son exécution, ainsi que la mort accidentelle de plusieurs gradés qui tentaient d’obtenir sa grâce, et cinq années de travaux forcés à l’encontre des deux hommes de son régiment qui voulaient faire montre de solidarité envers lui (l’un d’eux est mort avant sa libération). Lucien Bersot a été réhabilité en 1922. Un film difficile en raison du crime bien réel dont il fait état, qui ne lâche pas, mais très utile à voir et revoir, il dénonce efficacement ces  absurdités intolérables entre toutes que sont les abus de pouvoir.

23:43 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)