12/10/2008
Note sur le roman de Beckett
De retour chez lui, Moran trouve la maison désertée à ses yeux parce que abeilles et poules sont mortes, de plus Marthe la cuisinière est partie. Quant à son fils qui semble dormir dans un coin de la maison, il n’y prête pas attention, il le dérangerait plutôt. Bien que bouleversé par son expérience Moran qui n’a pas reconnu Molloy quand il s’est présenté à lui, mais lui a donné un morceau de pain, qui a tué un agent qui venait aux renseignements, un de ceux en qui il se reconnaît pourtant, tient quand même essentiellement à rédiger le rapport destiné à Youdi, le commanditaire de cette étrange mission. Il n’a donc pas autant changé qu’il n’y paraît. L’histoire se prolonge avec probablement le fils de Moran, dont Beckett ne prononce pas le nom. Cet expulsé, clochardisé par la société bien-pensante, Beckett le décrit ainsi « dehors jusque chez les morts », mais vivant. Un livre inoubliable.
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24/09/2008
Le balcon
J’ai lu Le balcon de Jean Genet hier après-midi. Une maison close sur fond de révolution. Côté maison close, le personnel comme les clients se sentent visés par les révoltés. Le paraître étiole pas mal les êtres. Ils passent leur temps à se donner la comédie, confinant à l’absurde. La vie semble peu à peu moins importante pour Irma et son amant, que la promesse d’une gloire posthume éternelle. De l’autre côté, les révoltés qui veulent en dernier ressort, une icône. En symbole vivant de leur lutte, Chantal, ex-prostituée, égérie à la voix rauque, "l’œil flamboyant" accepte de "faire image". Elle va au-devant de l’ennemi en se rendant à la maison close. Les autres la tuent à peine l’ont-ils entrevue. Pas gaie cette pièce malgré l’humour de l’auteur. "le mal sur scène explose, nous montre nus, nous laisse hagards s’il se peut et n’ayant de recours qu’en nous".
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21/09/2008
Les dramaturges sur Arte
Shakespeare a été élu meilleur dramaturge par de nombreux téléspectateurs de Arte, hier soir. Venaient ensuite Schiller, puis Molière. Ibsen n’a pas décollé de la dixième place durant les deux heures qu’a duré l’émission. Le témoignage de cette actrice qui trouvait méchantes les femmes dépeintes dans ses pièces ne lui aura pas porté chance. Tchekhov qui les voit plutôt déboussolées, la tendresse aidant, le devance d’une place seulement. À mon avis, il aurait mérité beaucoup mieux. Il n’empêche que c’est Samuel Beckett, pour s’être frotté avec brio (puisque ses personnages rebondissent) et très concrètement à l’absurde qui m’a le plus interpellée, c’est donc avec lui que je vais commencer ma lecture (et parfois relecture avec Molière notamment) des dramaturges.
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