Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/01/2008

Le noir immaculé

A la galerie Sapone, de grande réputation, une exposition majeure se tiendra jusqu’au 31 janvier 2008, celle Alberte Garibbo, bien connue des amateurs d’art d’ici et de partout, exposition qui marque sans doute un pas de plus dans une recherche rare, toujours pleine de surprises.

« Sur des marges de silence, le temps s’immobilise. Les lisières de l’inconnu s’ouvrent sur l’abîme de l’infini. Des éclats d’or et de lumière ponctuent le chemin. Les yeux grand ouverts j’entre dans la nuit. Nuit céleste sculptée par des sillons de demi-teintes, suis-je dans le ventre de la terre, ou au-delà d’elle ? Noir couleur, noir lumière, noir de tous les vertiges, noir de tous les mystères, noir encore plus noir. Cette non-couleur est, par la profusion de ses nuances, chaudes, profondes, mates, brillantes, une couleur vibrante et vivante, une polychromie dans la monochromie. Le noir est appel à la lumière, un champ velouté et ondulatoire qui ouvre une autre dimension au-delà des frontières connues. Pliage des nuances, tourbillon des tonalités, palpitation du carré, jeux optiques, modulations rythmiques à l’infini, font de cette non-couleur/couleur, un transport des sens dans l’intemporel ».

Le lien

ActuSF

Actusf : Parlez-nous un peu du concept du Multivers. Comment le présenteriez-vous à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler ? Et comment l’idée vous en est-elle venue ?

Michael Moorcock : Ce qui est intéressant, c’est que maintenant, des physiciens tout ce qu’il y a de sérieux ont adopté des termes que j’avais utilisé pour mon concept du "Multivers", ce qui lui donne, cela va sans dire, une certaine crédibilité dans les cercles scientifiques.

D’un point vue intellectuel, je déteste l’idée du vide. C’est comme ça que m’est venue ce concept d’un nombre infini de mondes parallèles co-existant dans le même espace, mais demeurant invisibles les uns aux autres. J’ai pu développer un peu plus cette idée après avoir lu les travaux de Mandelstam et la Théorie du Chaos. C’est cette théorie qui m’a permis d’envisager la co-existence de ces mondes selon une notion d’échelle de densité (certains sont tellement concentrés qu’ils en deviennent invisibles, et à l’inverse certains sont tellement expansés qu’ils ne sont, à leur tours, plus visibles). Dans mes romans les plus récents il y a des personnages qui sont capables de voyager sur cette échelle pour visiter d’autres mondes.

Tout est mieux expliqué et illustré dans une graphic novel de la fin des années 90 qui s’intitule Michael Moorcock’s Multiverse, et qui est toujours éditée aux Etats-Unis chez DC. J’y détaille toutes ces idées. Elles sont aussi développées dans quelques revues scientifiques telles que Nature ou Scientific American.

Le lien

 

 

Les enfers du sexe

4da9ca0eee0923b254cf66b6984c79e6.jpgLe roman de A à X

Les écrivains seraient-ils condamnés à jouer les obsédés sexuels ? Tout roman, s’il veut avoir quelque chance de succès, se doit désormais d’avoir son lot de fellations et de sodomies. Le sexe est devenu un sujet imposé. Il fut longtemps interdit. Par nature scandaleux et transgressif, on le réservait à des ouvrages à vocation clandestine, qui circulaient sous le manteau et que les bibliothèques enfermaient dans un dépôt secret, joliment appelé l’Enfer. La censure, que certains contournèrent à grand renfort d’ellipses et de scènes suggestives, s’est effilochée au fur et à mesure que les mœurs se libéralisaient. Même si elle demeure vigilante, elle a limité ses ambitions, comme l’explique dans ce dossier Emmanuel Pierrat, avocat et écrivain, qui connaît tout, ou presque, des enfers des bibliothèques et des foudres attisées par les censeurs. L’homosexualité et l’amour à plusieurs ne sont plus des sujets condamnables. À condition de ne pas trop malmener l’ultime tabou de la pédophilie, on peut désormais déployer en toute impunité l’inusable quincaillerie de l’érotisme (tenailles et fouets, fers rougis, godemichés garnis de pointes, crocs de boucher, etc.) afin de faire endurer à de jeunes beautés les pires outrages, à l’instar d’Alain Robbe-Grillet dans son dernier roman, empaqueté pour plus de prudence sous blister. Personne ne bronche, ou alors c’est pour dénoncer, fort justement, le manque d’inspiration de l’auteur.

Sade a fait, voilà plus de deux siècles, le compte de nos fantasmes, et il est bien difficile d’en rajouter. Que peut-on écrire de nouveau sur le sexe, quand tout a déjà été imaginé et que le désir, un temps ravivé par la grande flambée libertine de l’après 68, n’en finit pas de s’étioler ? Et de toutes ces nuits trop souvent identiques, laquelle retenir ? La nuit originelle, propose Pascal Quignard dans son dernier livre, celle d’avant la conception, l’image absente de nos origines, une poche d’ombre qui imprègne le rapport au sexe. Et de parcourir, de Lascaux à Hopper, l’aventure de l’art érotique, errant dans les ténèbres et les hantises de la « nuit sexuelle ». Cette nuit-là a fini par tout envahir. Elle gouverne les partouzes (voir Yann Moix) comme les solitudes du sexe virtuel. Elle a d’illustres gardiens – Houellebecq le cynique, Millet la théoricienne, Ernaux l’éplorée, Angot l’hystérique, Forest l’endeuillé, Despentes la révoltée… Sans trop faire d’histoire (même littéraire), c’est tout ce beau monde que nous avons voulu surprendre au cœur de ses enfers.

Par Jean-Louis Hue

Le lien