07/01/2008
Rennes
Par tous, pour tous, sur tout
Quand sonne la fin de ce Printemps rennais, la question de la survie ou non du 69.3 se pose naturellement. « Après Paris, Rennes est l'une des villes les plus politisées de France » Le bouillonnement de la ville, même en temps d'accalmie, justifie à lui-seul que le concept perdure. « On a alors voulu se poser comme un réseau, un relais de toutes les dynamiques rennaises : assos, décroissance, écolos, altermondialistes... »
Le 69.3 alors, parle de tout et à tout le monde, sans barrière ni frontière intellectuelle. « Ce que nous voulons, c'est être à la pointe de la réflexion sociale et l'intégrer dans des choses plus simples ; du niveau universitaire à celui du langage parlé. » Témoignages, chansons, poèmes, blagues font ainsi chambre commune avec des textes plus alambiqués. Point de frontière géographique non plus. Dans le dernier numéro, le dixième, paru en novembre dernier, on parle Birmanie, Vénézuéla, franchise médicale, LRU...
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08:20 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)
Boris Vian
Elle serait là, si lourde
Elle serait là, si lourde
Avec son ventre de fer
Et ses volants de laiton
Ses tubes d'eau et de fièvre
Elle courrait sur ses rails
Comme la mort à la guerre
Comme l'ombre dans les yeux
Il y a tant de travail
Tant et tant de coups de lime
Tant de peine et de douleurs
Tant de colère et d'ardeur
Et il y a tant d'années
Tant de visions entassées
De volonté ramassée
De blessures et d'orgueils
Métal arraché au sol
Martyrisé par la flamme
Plié, tourmenté, crevé
Tordu en forme de rêve
Il y a la sueur des âges
Enfermée dans cette cage
Dix et cent mille ans d'attente
Et de gaucherie vaincue
S'il restait
Un oiseau
Et une locomotive
Et moi seul dans le désert
Avec l'oiseau et le chose
Et si l'on disait choisis
Que ferais-je, que ferais-je
Il aurait un bec menu
Comme il sied aux conirostres
Deux boutons brillants aux yeux
Un petit ventre dodu
Je le tiendrais dans ma main
Et son coeur battrait si vite...
Tout autour, la fin du monde
En deux cent douze épisodes
Il aurait des plumes grises
Un peu de rouille au bréchet
Et ses fines pattes sèches
Aiguilles gainées de peau
Allons, que garderez vous
Car il faut que tout périsse
Mais pour vos loyaux services
On vous laisse conserver
Un unique échantillon
Comotive ou zoizillon
Tout reprendre à son début
Tous ces lourds secrets perdus
Toute science abattue
Si je laisse la machine
Mais ses plumes sont si fines
Et son coeur battrait si vite
Que je garderais l'oiseau.
Boris Vian
07:59 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Le garde-manger de Lucretius
C'est l'histoire d'un gros qui aimait bien les mots
Jusque là rien à dire, tout au plus à sourire,
Car on pense aux gros mots ou bien encore aux maux.
Des maux doux, des mots durs, on imagine le pire.
Mais c'est qu'on s'est trompé, c'est que le gros est fin.
Il fait glisser les mots tel le sel de la terre,
Il huile un verbe doux à vous en donner faim.
Il ne dit pas les mots qui sonnent et vous atterrent,
Ce sont les mots mêmes qui ont goûté la vie.
Voyez comme ils remuent, se précèdent et se suivent.
Car le dictionnaire s'enrichit à l'envi,
Un mot prend deux sens, ou trois qui se poursuivent.
La suite
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