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08/01/2008

Pierre Seghers

Pierre Seghers (1906-1987) – Le fondateur pendant la guerre de la revue Poètes casqués , le créateur de la collection « poètes d’aujourd'hui » est lui-même un poète original dont l’œuvre allie la verve à l’exaltation de la vie : Le domaine public, Racines etc. (Folio, La liberté en poésie)

D’une prison

Touche l’air et l’eau et le feu

Touche sa peau si tu la veux

Touche l’herbe la feuille l’aulne 

Toute la terre fait l’aumône

Touche ses yeux, ses yeux ont fui

Toutes les Sorgues de la nuit

Les perdirent dans leurs méandres

Touche son cœur, son cœur est tendre

Et touche l’aile de l’oiseau

Il vole à grands coups de ciseaux

Si loin que tes mains ne l’atteignent

Et puis avant qu’elle s’éteigne

Touche la flamme, elle est fumée

Touche la neige, elle est buée

Touche le ciel, il est en toi

—  O mon Amour — crie une voix

Une autre voix un nom murmure

Et la prison ferme ses murs.

Pierre Seghers

 

Un poème maintenant, de Jacques Dupin : Le prisonnier

Terre mal étreinte, terre aride,

Je partage avec toi l’eau glacée de la jarre,

L’air de la grille et le grabat.

Seul le chant insurgé

S’alourdit encore de tes gerbes,

Le chant qui est à soi-même sa faux.

 

Par une brèche dans le mur,

La rosée d’une seule branche

Nous rendra tout l'espace vivant,

 

Étoiles,

Si vous tirez à l’autre bout

Jacques Dupin (né en 1927)

16:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)

Observation

Les murs les plus résistants

sont invisibles.

Ils sont échappatoires, faux-fuyants,

En un mot :

Alibi-administratifs.

 

13:20 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Gracq

f573f6d00cd42af805d53a5bd8cedb0c.jpgAssis sur une chaise, le dos tourné à l'unique fenêtre d'un petit salon qui donne sur la Loire, Gracq s'est placé à mi-distance d'un téléviseur et d'un poêle en fonte vernissée. Son impassibilité frappe d'emblée. L'art statuaire le plus abouti ne saurait la reproduire. Et d'une conversation de près de trois heures, Gracq peut sortir comme d'une sieste éveillée.

Son flegme est fait de causticité distanciée et d'ascétisme en attente de consolidation. Il dit : " Pendant trente ans, on m'a présenté comme celui qui a refusé le Goncourt ; et maintenant comme l'ermite de Saint-Florent... " Gracq est l'homme du refus net. " J'ai assez parlé de moi. " Entre Anjou et Vendée, dans ce " pays sérieux " des Mauges, le renfrognement semble faire office d'exubérance. 

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