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05/07/2019

Comment faut-il comprendre cela ? ♣♣♣ Poem a Day

Un homme est mis à la porte de chez lui avec toute sa famille et meurt d'une crise cardiaque parmi les policiers qui obéissent aux ordres. Pas de désobéissance civique.

 

Je lis ceci ce matin avec la mort de cet homme en tête :

 

Venez à moi, vous tous qui peinez
sous le poids du fardeau, dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.

 

Son départ "en douceur", disons rapide face à ceux qui le mettaient dehors de chez lui, fait que, d'un coup, il se pourrait bien que l'on montre un peu plus d'égards pour sa femme et ses enfants. Cette mort me rappelle l'histoire que racontait un homme de confession juive, témoin d'une scène ou un autre juif était torturé par des sadiques. D'un coup, il le voit tomber mort à leurs pieds. Les sadiques raconta le témoin étaient terriblement frustrés. Lui, il était parti avec un ouf de soulagement, c'est sûr. Paix à leur âme. 

 

♣♣♣

 

Le poème du jour de Poem a day comporte ce commentaire que je mets en introduction :

 

«Comme plusieurs de mes poèmes, il s'agit d'une valise emballée à la hâte, oscillant entre des crises requérant des soins délicats, une légèreté saisissante et le désespoir. Si nous examinons les quatre premières lignes, le chahut récurrent est identifiable: il est fait référence à une complication de la phrase souvent citée d’Emily Dickinson, "L’espoir est la chose avec des plumes", qui rentre dans une demi-référence à la règle de la comédie. La compréhension la plus simple de la dialectique hégélienne s’inscrit dans la conscience d’une lutte 1-2-3-4 pour l’ordre, qui s’accompagne de plus qu’un peu d’épuisement. Ce poème est écrit en janvier 2018, mais il trouve tout son sens dans la profonde blessure occasionnée par la perte du poète et l'enthousiasme de tornado Tomaž Šalamun, que j'ai eu la grande chance de rencontrer plusieurs fois alors que les soucis étaient moins prégnants. En fin de compte, j'aimerais que le poème soit l'expression de l'espoir d'une utilité personnelle face à la connaissance des mortels. »- Marc McKee
 
Il me semble que l'on peut traduire ainsi les premiers vers :
 
"C’est une chose d’être plein d'espoir, c'en est une autre d'avoir des plumes à foison et c'est une troisième chose de combiner les deux et faire en sorte que les quatrièmes choses survivent une fois qu'on les a envisagées ?
 
Cinq doigts en feu refermés en une métaphore
 
pour signifier notre refus à jamais, à jamais, à jamais.
 
La fumée au-dessus de l'hôpital est belle.
 
La fumée au-dessus de l'hôpital était belle.
 
Au-dessus de l'hôpital, la fumée apparaissait
 
et semblait parcourue de veines dissoutes
 
dans la mémoire, ce qui est une terrible façon
 
d'indiquer l'heure dans le froid."
 
 
 
La fin du poème est une allusion à la mort. Le poète étant en fauteuil dit :
 
Comme j'aimerai le son de mon propre cliquetis final, mais seulement quand je serai jeté à part, afin que ce cliquetis signale la fin des hostilités.
 
How I will love the sound of my own final clatter, but only if it comes when I am tossed aside to signal the end of hostilities.
 
 
On revient au "ouf" de soulagement dont je parlais précédemment. Quelle coïncidence. C'est le poème du jour que ce site américain a envoyé.
 
 
Marc McKee
 

10:45 Publié dans Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

04/07/2019

Le Prophète par Khalil Gibran ♣♣♣ Une posture que d'aucuns trouveront discutable

La prêtresse parla de nouveau pour dire :

 

"Parle-nous de la Raison et de la Passion."

 

Et il répondit par ces mots :

 

"Bien souvent ton âme est un champ de bataille où ta raison et ton jugement font la guerre à ta passion et à tes appétits.

 

Que j'aimerais être le pacificateur de ton âme pour substituer l'unité et l'harmonie,  à la discorde et à la rivalité de ses éléments.

 

Mais comment le pourrais-je, à moins que toi-même, tu ne sois aussi le pacificateur, non le fervent amoureux de tout ce qui te constitue ?

 

 

Ta raison et ta passion, voilà le gouvernail et les voiles de ton âme au long des cours.

 

Que vienne à se briser ton gouvernail, et tu ne fais plus que dériver, balloté par les flots. Que tes voiles se déchirent et te voilà immobilisé en pleine mer.

 

Car la raison, si elle gouverne seule, est une force qui réprime ; et la passion, si l'on n'y prend garde, est une flamme qui brûle tout jusqu'à se détruire elle-même.

 

Laisse donc ton âme exalter ta raison et la porter au niveau de ta passion, pour l'entendre chanter.

 

Et laisse-la diriger ta passion avec raison, afin que ta passion survive, ressuscitant chaque jour, comme le phénix qui renaît de ses cendres.

 

Je voudrais que vous considériez votre jugement et vos appétits comme deux hôtes bien-aimés que vous recevez dans votre maison.

 

Ne me dites pas que vous feriez plus d'honneur à l'un qu'à l'autre; car avoir plus d'égards pour l'un vous coûterait l'affection et la confiance des deux.

 

Au milieu des collines, lorsque vous êtes assis à l'ombre fraîche des blancs peupliers, partageant la paix et la sérénité des lointaines campagnes et de leurs prairies, dans ces moments-là, que votre cœur dise en silence: "Dieu trouve en la raison son repos."

 

Et lorsque vient l'orage, et que les vents tempétueux ébranlent la forêt, que les tonnerres et les éclairs proclament la majesté du ciel, que votre cœur dise dans la crainte: "Dieu agit avec passion."

 

Et puisque vous êtes un souffle dans la sphère de Dieu, une feuille dans la forêt de Dieu, vous aussi, vous devez vous reposer dans la raison et agir avec passion."

 

Khalil Gibran

 

Commentaire : agir dans le souffle de la motivation positive qui produit l'envol et durant le vol "s'asseoir" dans la raison, regarder alentour, voiles gonflées.

L'orage peut tuer, cramer les obstacles et ceux qui les incarnent. Alors oui, la raison, faire un pas de côté.  

 

♣♣♣

 

Ici le site Hozana parle de la posture d'une femme dont le mari était très volage, et qui éleva les enfants des maîtresses de celui-ci. Il épousa cette femme, lorsqu'elle avait 12 ans. À l'époque peut-être avait-on l'esprit mature plus tôt. Certaines filles n'ont pas encore leurs règles à 12 ans. Pour comprendre l'attitude ou la posture qu'elle a prise, il me faut imaginer que la reine en question n'aimait pas le sexe. Peut-être était-elle ce que l'on appelle une personne asexuée, c'est-à-dire qui n'a pas ou plus de libido passant du moins par le sexe. État de chose lié probablement au traumatisme d'avoir eu à subir trop tôt un assaut sexuel musclé de la part d'un homme.

 

De ce fait j'imagine qu'elle devait voir les maîtresses de son mari comme des femmes la soulageant des "assauts" du mari. En reconnaissance, elle prenait soin des enfants de ces femmes. Sans doute était-elle devenue la petite sœur bien aimée de ce roi car il ne la répudia pas.

 

Ce sont des suppositions. Il n'empêche, ce "défaut de sexualité", si tel a bien été le cas, l'aura aidée à bien vivre une situation initialement dure. Ensuite, elle est entrée au couvent, donc elle a rejoint d'autres femmes. Les hommes devaient lui sembler par trop violents.

 

Hier j'ai vu un film sur l'histoire de quatre prostituées au Maroc qui ont de l'amitié les unes pour les autres. Elles peuvent éventuellement prendre du plaisir avec des hommes mais cela est secondaire au regard de l'amitié qu'elles se prodiguent. L'une d'entre elles est jugée trop grosse par les autres, elles en plaisantent mais ne la méprisent pas, au contraire. Elle sont tristes quand elle perd son bébé dans une fausse couche et la consolent maladroitement "Mieux vaut ne pas avoir d'enfant que d'être une mauvaise mère." Or elles auraient toutes les quatre été des bonnes mères pour l'enfant. Mais un doute subsiste chez elles, fait de la peur de ressembler à leurs propres mères, qui ne les ont pas aimées.

 

D'étonnants parcours de femmes qui "détonnent" et étonnent, peuvent aussi provoquer le rejet des femmes dites émancipées.

 

La reine sainte Élisabeth du Portugal :

 

"Sainte Elisabeth du Portugal (1271 - 1336)

 

Fille du roi Pierre d'Aragon, elle épousa à douze ans le roi Denys du Portugal qui régna trente-six ans, laissant le souvenir d'un bon souverain et d'un trouvère talentueux et célèbre. Trouvant sa consolation dans l'amour divin, sainte Elisabeth ne tint jamais rigueur à son mari d'avoir des maîtresses. Elle éleva leurs enfants comme si c'était les siens. Elle resta une épouse discrète et attentive et fut une reine excellente, ne sortant de l'ombre que lorsque son mari le désirait. Elle s'efforçait de le faire aimer de ses sujets. Par deux fois, elle le réconcilia avec son fils Alphonse qui avait pris les armes contre son père. Dès que Denys fut mort, elle entra chez les clarisses de Coïmbra, au centre du Portugal."

 

 

 

 

08:29 Publié dans Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

24/06/2019

Jean ♣♣♣ Time on my hands chanté par Billie

 

Je lis ceci à haute voix de bon matin. Il me semble qu'un des vers a un pied de trop, comme c'est un texte chanté, je l'enlève et je dis "t'abaisser" et non "te rabaisser" ; merci Racine pour ta compréhension. 

 

Cantique mis en vers

 

 

O Sagesse ! ta parole
Fit éclore l’univers,
Posa sur un double pôle
La terre au milieu des airs.
Tu dis ; et les cieux parurent,
Et tous les astres coururent
Dans leur ordre se placer.
Avant les siècles tu règnes ;
Et qui suis-je, que tu daignes
Jusqu’à moi te rabaisser ?

 

Le Verbe, image du Père,
Laissa son trône éternel,
Et d’une immortelle mère
Voulut naître homme et mortel.
Comme l’orgueil fut le crime
Dont il naissait la victime,
Il dépouilla sa splendeur,
Et vint, pauvre et misérable,
Apprendre à l’homme coupable
Sa véritable grandeur.

 

L’âme heureusement captive
Sous ton joug trouve la paix,
Et s’abreuve d’une eau vive
Qui ne s’épuise jamais.
Chacun peut boire en cette onde,
Elle invite tout le monde ;
Mais nous courons follement
Chercher des sources bourbeuses
Ou des citernes trompeuses
D’où l’eau fuit à tout moment.

 

Jean Racine

 

♣♣♣

 

 

Ici, l'ombre blanche de Billie Holiday. Mais non, les hommes et femmes de couleur projettent les mêmes ombres que les blancs, voyons ! Disons que les gens projettent une ombre blanche dans la nuit lorsqu'ils prient. Des lucioles. 

 

"I know there is something larger than the memory of a dispossessed people. We have seen it."

Je sais qu'il existe quelque chose de plus grand que la mémoire d'un peuple dépossédé. Nous l'avons vu.

Une invitation à la transcendance. Phrase extraite du poème de Joy Harjo, mis en ligne sur ce blog précédemment.