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12/04/2019

La camera obscura (nous entrons dans le domaine concret de la science, accrochez-vous) ♣♣♣ Les racines ou la patrie ♣♣♣ La phrase

 

                            ♣♣♣

 

Hannah Arendt

 

La tristesse est comme une lumière dans le cœur allumée,
L’obscurité est comme une lueur qui sonde notre nuit.
Nous n’avons qu’à allumer la petite lumière du deuil
Pour, traversant la longue et vaste nuit,
Comme des ombres nous retrouver chez nous.

 

La forêt est éclairée, la ville, la route et l’arbre.
Heureux celui qui n’a pas de patrie;
iI la voit encore dans ses rêves. 

 

Hannah Arendt, Heureux celui qui n’a pas de patrie (Payot/Rivages, 2015

 

Hannah Arendt était bien placée pour sentir que la patrie est finalement un concept volatile.

On se croit "à la maison", mais d'autres vous disent que non, vous n'y êtes pas.

En général dans ces cas-là on n'en reste pas là, sans vouloir jouer sur les mots : la violence peut apparaître et il vaut mieux partir avant que l'on ne vous fasse partir.

Je m'intéresse à l'Histoire avec un grand H, parce que cela dit beaucoup de choses sur l'humanité, cependant l'enracinement d'une personne à un endroit donné ne devrait pas tant avoir de rapport avec l'Histoire qu'avec la simple sensation de pouvoir se sentir chez soi là où l'on est, et cela ne dépend pas que de soi. Il ne devrait plus y avoir de question de légitimité à se sentir de quelque part... cela paraît simple, et pourtant des gens d'un coup peuvent se retrouver involontairement de nulle part puisque là où ils sont, d'autres les trouvent "illégitimes", pour, dans le cas de Hannah Arendt, une simple question d'origine.

 

                                                 ♣♣♣ 

If one has limited funds, what would you recommend purchasing first: residential solar panels or an electric vehicle ?

 

Dans le cas d'un budget limité, ou, si quelqu'un a un budget limité, que recommanderiez-vous d'acheter en premier : des panneaux solaires résidentiels ou un véhicule électrique ?

 

Comment : parfois le budget est si limité qu'il n'est question d'acheter ni l'un ni l'autre.

 

 

 

 

05/04/2019

Le poète qui a laissé paître un petit démon dans son poème

Le poète et son petit démon :

 

Lifted

 

Well, I guess no one can have everything.
I must learn to celebrate when I fail.
Inner growth and fortitude follow the sting,
right? Won't I rise with holy wind in my sails?
Yet they always seem to get what I want,
door after door flung open. Why are
the keepers of doors, who haunt
the hopeful halls of fate and desire
so partial to them, but not to me?
Yes, I do feel sorry for myself—don't, brother,
pretend the bitter blanket of self-pity,
hasn't warmed your bones. It's not lovers
or fame I crave, nor even happiness, particularly.
Only to be lifted, just once, above all others.

 

Comment : il est mignon ton démon. L'auteur : Craig Morgan Teicher

 

Lu sur Poem a day qui m'envoie en fait deux poèmes par jour, je crois même parfois trois. Je suis gâtée !

17:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

La souffrance en tant que signal d'alarme ♣♣♣ La souffrance apprivoisée du sentiment d'exil ♣♣♣ Les mères célibataires

Introduction à cette note :

juste parfois la souffrance peut aussi indiquer que nous ne sommes pas au diapason, ou à la hauteur de ce que nous devrions être. Par exemple, quand on est jaloux de quelqu'un. Cela signifie alors que nous devons nous surpasser.

Cela dit, la note d'Émilie signifie des choses que je trouve tout à fait justes et qui entrent donc en résonance avec moi.

Réflexion du jour sur la souffrance :

 

http://lejourou130113.hautetfort.com/archive/2019/04/04/j-ai-eu-mal-6141530.html

 

                                                  ♣♣♣

 

Une autre résonance : la souffrance inéluctable qui demande un long cheminement pour être apprivoisée, celle du déracinement, du sentiment d'exil, ou alors d'étrangeté, dans ce poème de poem a day du jour :

 

Dor

 

We walk through clouds
wrapped in ancient symbols

 

We descend the hill
wearing water

 

Maybe we are dead
and don’t know it

 

Maybe we are violet flowers
and those we long for

 

love only

our unmade hearts

 

On attends, on attends

 

Wait for Duras and Eminescu
to tell us in French then Romanian

 

light has wounds
slow down—
memory is misgivings

 

Le vulnérable a des plaies

ralentissez —

la mémoire est appréhensions

 

Wait until the nails
get rusty
in the houses of our past.

 

Nathalie Handal

 

Nathalie est née à Haïti, a grandi en Amérique latine, en France, et dans le monde arabe ! C'est beaucoup de richesse  à digérer cette somme d'expériences ! Mais ça peut être aussi un déchirement trop douloureux de quitter des lieux par obligation, par la force des choses ou alors d'avoir le sentiment de n'être vraiment de nulle part du fait que les racines n'ont pas le temps de pousser.

 

Dor est un mot roumain qui parle de désir ardent que l'on ressent lorsque l'on  manque d'un endroit ou de quelqu'un.

 

 "Le vulnérable a des plaies

— ralentissez

la mémoire est appréhensions"

 

Ces trois lignes insérées dans le poème sont ma traduction. Une audace, car l'auteure demanderait plutôt à Duras et Éminescu de traduire. Mais Duras étant de l'autre côté du miroir, j'ai pris la liberté en tant que française de dire comment je comprenais les mots de la poète.

 

                                ♣♣♣

 

Les mères célibataires encore vers les années trente du 20è siècle,et même beaucoup plus tard dans certaines régions de France, étaient bannies, ostracisées, or une femme a aidé celles-ci au dix-neuvième siècle. L'histoire :

 

Vénérable Rosalie Cadron-Jetté (1794 - 1864)

 

Née le 27 janvier 1794, Rosalie Cadron épouse Jean-Marie Jetté à l'âge de 17 ans. Ils ont de nombreux enfants, mais son mari meurt du choléra et elle se retrouve veuve à l'âge de 38 ans. Sa mère était sage-femme et Rosalie se sent appelée elle aussi dans son ouverture aux autres et à ceux qui sont dans le besoin.

 

Vers 1838, plus libérée de ses responsabilités familiales, elle se voit confier des mères célibataires et leurs enfants par Mgr Bourget.

 

En 1845, s'ouvre le premier hospice pour les femmes enceintes hors mariage. Rosalie et ses compagnes reçoivent une formation professionnelle de sage-femme et l'Institut des sœurs de la Miséricorde voit le jour le 16 janvier 1848.

 

Elle prend le nom de Mère de la Nativité et montre courage et audace pour fonder un tel institut dans les conditions de pauvreté et de rejet de la société de cette époque.

 

Elle meurt le 5 avril 1864.

 

Lu sur le site Hozana, qui conseille aux chrétiens une prière pour les femmes en difficulté. Plus exactement Hozana dit : "Prions pour ceux qui s'occupent de personnes dans le besoin, qu'elles soient sources de réconfort et de joie."

Le Notre Père est recommandé.