09/07/2019
Le poète Djalâl-od-Dîn Rûmî
"Ainsi l'être humain est une auberge.
Chaque matin, un nouvel arrivant.
Une joie, un découragement, une méchanceté,
une conscience passagère se présente,
comme un hôte qu'on n'attendait pas.
Accueille-les tous de bon cœur !
Même si c'est une foule de chagrins
qui saccage tout dans ta maison,
et la vide de ses meubles,
traite chaque invité avec honneur.
Il fait peut-être de la place en toi pour de nouveaux plaisirs.
L'idée noire, la honte, la malice,
accueille-les à ta porte avec le sourire
et invite-les à entrer.
Sois reconnaissant à tous ceux qui viennent
car chacun est un guide
qui t'est envoyé de l'au-delà."
Extrait de The Essential Rumi, traduction française de Claude Farni.
Commentaire : je dirais "accueille avec distance" ;
Pour ma part, j'ai été débordée par l'animosité de certaines personnes à mon encontre et je n'ai pas de haine en réponse à cela. Peu à peu, dans la prière, je les accueille parfois en étant parfois capable de prier pour eux. Mais de là à s'exposer directement à eux, non. Car nous ne sommes que des hommes, pas des sur-hommes. Je crois que ce poète parle d'accueillir dans l'absolu. Mais aussi éventuellement d'accueillir la honte, la malice, la méchanceté comme des éléments pouvant nous traverser et accepter d'y avoir cédé parfois, se voir lucidement quitte à se décevoir, afin de ne pas stagner dans un état contraire à notre intérêt. Donc accueillir dans le sens d'être lucidement traversés par certaines choses pénibles, avec la distance du regard sur soi sans s'identifier à ce qui nous traverse (les hindous font cela), pour évoluer en somme.
Quant à accueillir un autre qui incarnerait résolument quelqu'un qui a des idées contraires aux nôtres... fascistes, nazies etc....
La solution que je vois est l'accueil, s'il est possible, si on en a la force, par la prière en ce sens de prier pour demander un changement des mentalités des personnes en question.
Les crimes commis à l'encontre de soi-même (ses proches), de la part de criminels passant à l'acte (je pense à ce qu'a enduré Léon Ichbiah par exemple, dont je viens de lire un livre...) peuvent rendre quasiment impossible la prière pour ses bourreaux.
Quoique, quoi de plus fort en effet que de chambouler la mentalité d'un Hitler, de le rendre humain... cela requiert la force de la sainteté. Que pour ma part je ne détiens pas encore...mais j'y travaille.☺
09:11 Publié dans Poésie, prière | Lien permanent | Commentaires (0)
08/07/2019
Hardelot sous la bruine ♣♣♣ La source de toute beauté ♣♣♣ L'icône habitée
Brumisateur naturel hier sur Hardelot, qui venait du ciel. Des femmes dansaient la zoumba sur la place dans cette ambiance vaporeuse et un peu grise. Une coach sur la grande estrade montrait les mouvements "rythmés". Elles dansaient bien, blanches pour la plupart sauf une, hyper bronzée. L'une d'elles a réussi à faire se trémousser son derrière de façon très cadencée, à un moment donné dans le déroulement des mouvements. Il y avait une famille de jeunes noirs qui regardait les blancs danser sur "leur" musique, avec intérêt. J'ai demandé à l'un des membres de la famille, une jeune fille, le nom de la musique. Son regard s'est attardé sur moi quelques secondes et elle a détourné la tête en silence, mais sa sœur a dit "c'est la zoumba" et nous avons ensuite échangé deux trois paroles.
Les filles qui dansaient étaient donc blanches + une très bronzée, et de tailles toutes différentes, ainsi que d'âges différents. Un dynamisme et une souplesse impressionnants parfois même sur des corps de femmes ménopausées.
Dans le café où je suis allée ensuite, il y avait deux vieilles dames du sud de la France qui faisaient du tourisme climatique, car elles ont trop étouffé dans le sud disaient-elles. "Ce qu'on est bien ici !" s'est exclamée l'une d'elles.
Vingt minutes à regarder la zoumba dansée et ensuite Léon Ichbiah... donc méditation. Méditation.
♣♣♣
"Dieu, c'est la beauté, Dieu, beauté même, a parlé
Dans le buisson de flamme à son peuple assemblé,
Aux lèvres de Moïse, aux lèvres des prophètes,
Et ses discours profonds sont clairs comme des fêtes.
Son livre est un chœur vaste où David a chanté,
Et c'est un fleuve, il coule avec l'immensité
De ses vagues, noyant dans leur écume ardente
Ton navire, ô Milton, et ta galère, ô Dante !
Et Jésus a parlé, rouge et bleu sous le ciel,
Et des mots qu'il a dits la terre a fait son miel.
Les lys ont confondu sa robe avec l'aurore,
Sa voix, sur la montagne, elle résonne encore.
Paroles de Jésus, source sous les palmiers
Où s'abattent les cœurs ainsi que des ramiers,
Où les âmes vont boire ainsi que des chamelles !
Nourrice, tu suspends le monde à tes mamelles !
Car Il est aussi beau qu'Il est vrai ; sa beauté
Est mère de la fleur, de l'aube et de l'été.
Le Beau n'est qu'un mot creux, l'idéal qu'un mot vide,
Mais la beauté, c'est Dieu dont notre âme est avide ;
La beauté, mais, poète, elle est au cœur de Dieu
Le lotus de lumière et la rose de feu ;
De plus haut que les Tyrs et les Sions sublimes,
Elle descend sur l'ange, elle est vouée aux cimes,
Soleil des paradis, étoile des matins,
Et nos regards sont faits de ses rayons éteints.
— Beauté, face de Dieu, gouffre des purs délices
Formidable aux élus, devant vous les milices
Célestes dont les seins sont cuirassés d'ardeur,
Guerriers gantés de grâce et chaussés de candeur,
Dont les ailes de feu battent le dos par douze,
Capitaines d'amour dont l'aurore est jalouse
Et dont l'épée au poing n'est qu'un rayon vermeil,
Tremblent comme la brume au lever du soleil !
— Alléluia vers vous, beauté du Père, et gloire !
Gloire à vous sur la terre et sur les luths d'ivoire
Des riants chérubins, votre escabeau vivant !
Gloire à vous sur la lyre et les harpes au vent
Des séraphins chantant dans les apothéoses !
Doigts des anges, courez sur les violons roses !
Formez-vous, doux nuage, autour des encensoirs !
Brûlez, soleils levants ! fumez, parfums des soirs !
Montez vers la colombe, ô blanches innocences,
Montez ! Et vous, Vertus, Principautés, Puissances,
Menez, parmi les lys, le cortège des dieux,
Sur les pas de Jésus miséricordieux !"
Germain Nouveau
♣♣♣
"A Rostov-sur-Don, en Russie, peu avant la seconde guerre mondiale, l'église Saint-Séraphin, située dans la rue Gaïlovskala, fut désaffectée et transformée en cinéma. A droite, dans l'église, on pouvait voir une magnifique fresque représentant la Vierge.
Lorsque l'église devint cinéma, cette fresque fut recouverte d'une épaisse couche de chaux, mais il arriva quelque chose de tout à fait imprévisible. Chaque fois que l'on éteignait la lumière dans la « salle », l'icône apparaissait et brillait d'une telle lumière que l'écran s'obscurcissait.
Averti de cette étrange apparition, une commission municipale vint à plusieurs reprises voir ce qui se passait. A chaque séance, cette commission put constater le phénomène. On jugea que la couche de chaux n'était pas assez épaisse, mais, en dépit des nouvelles couches surajoutées, l'icône s'illuminait toujours, attirant vers elle toute l'attention du public. Les « superstitieux habitants » de la ville commencèrent à répandre le bruit du miracle qui avait lieu au cinéma. Finalement, on le ferma.
Au cours de la guerre, quand les Allemands occupèrent la ville de Rostov, l'église fut de nouveau ouverte et elle l'est restée jusqu'à maintenant. Les autorités soviétiques ont jugé qu'il valait mieux que les gens aillent voir une peinture miraculeuse dans une église que de donner aux « esprits obscurs » l'occasion de parler trop haut du miracle."
Lu sur le site Hozana.
Merci à eux !
Commentaire : comment d'aucuns veulent zapper la beauté ! Un peu comme les nazis aveugles au niveau du troisième œil autrement dit, l'intuitif.
La joie de vivre de Darlène :
08:17 Publié dans Lecture, Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
06/07/2019
Se sentir déplacé(e) dans un paysage ♣♣♣
Tout le monde a déjà senti la crainte dans un endroit qui semble habité par des "forces obscures" ? Mon ami et moi avons vécu une expérience forte une nuit pendant les vacances à Balazuc, dans un endroit au bord de l'Ardèche. Il y avait une bonne trentaine de personnes sur la petite plage et d'un coup, plus personne n'a parlé. On a tous senti qu'il se passait quelque chose. Une présence hostile. Tout le monde l'a senti. Quelqu'un a dit : il faut faire demi tour, mais en fait on avait tous d'un seul mouvement, avant "l'injonction", fait demi tour dans un grand calme mais aussi une grande crainte.
L'auteure du poème, dans son commentaire qui sert d'introduction ici, parle de la crainte du chien. Elle a été au bord d'avoir peur sans céder à ce sentiment. La présence dans l'invisible devait être plus tolérante que celle que nous avons ressentie en Ardèche : très hostile. Cela paraît dingue, mais tout le monde, de ceux qui étaient là, en a reparlé le lendemain. Nous ne sommes plus allés dans cet endroit la nuit. Pour arranger les choses, on a su après, qu'un adolescent avait été sans doute tué à cet endroit mais que l'on aurait prétexté une glissade, sans faire d'enquête sur "l'accident". Nous sommes très cartésiens en France, à ce qu'il paraît, mais le jour.
Le commentaire du poème par l'auteure, que j'ai traduit ainsi :
"Alors que je vivais dans le Vermont rural avec mon chien cette année, je me suis sentie très déplacée dans le paysage luxuriant. Mais parce que je travaillais, j'ai intellectualisé ce sentiment comme étant tout à fait normal et j'ai occupé mes journées. Mon chien était cependant alarmé par tout ce qui pouvait potentiellement être caché et a passé les premiers mois ici à aboyer au moindre bruit. Parfois, le calme peut être confondu avec l'envoutement, envoutement d'une sorte de calme." "- Natalie Scenters-Zapico
en version originale :
“While living in rural Vermont with my dog this year I felt very displaced by the lush landscape. But because I was working I intellectualized this feeling as completely normal and went about my days. My dog however, was alarmed by everything that could potentially be hidden and spent our first few months here barking at any little sound. Sometimes quiet can be confused for haunting, haunting a kind of quiet.”
—Natalie Scenters-Zapico
J'ai lu le poème et n'ai pas vu où voulait en venir la personne qui a écrit le texte. Qui dit à la fin, vouloir que quelqu'un d'autre saigne... ne suis-je pas tombée sur une âme en peine qui va me plomber l'ambiance, comme en Ardèche le fantôme ? Du coup, bonsoir tout le monde, je vais me coucher.
Mais au fait, c'est elle-même qui hante les lieux, c'est pour cela qu'elle ne s'est pas sauvée ! Fichtre bleu ! Elle dit aussi qu'elle cherche à prier mais n'y parvient pas.
Je sais prier désormais du moins je le crois parce que je me sens bien avant pendant et après la prière. Je vais donc faire une prière pour les âmes en peine, puisqu'elle le demande quelque part.
Mais avant, sachez qu'ici il y a eu un joyeux boucan produit par nos chers voisins : des grands ploufs dans la piscine pourtant pas si grande que cela parmi les cris d'enfants qui semblaient prendre un bain de mer. Zéro fantôme.
02:44 Publié dans Note, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)