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27/11/2012

12 avril 1918, au Pacault (Hinges)

Juste en dessous du texte anglais, ma traduction.

"Fanning on from Pacaut with great skill, the attack by the German 16 Division spread out and was joined to the north by 1 and 8 Bavarian Divisions. The 2/6 Royal Warwickshires (182 Brigade, 61 Division) were quickly overwhelmed and a remnant was fired on from Becquerelle Farm as early as 5.35am.The survivors joined the 2/7 Warwickshires on their left, which had been occupying the eastern bank of the Clarence, south-east of Calonne, since the previous evening. By 8.45am this battalion was also reporting that its posts were being systematically driven in, and it had no touch with any British troops on the right. Holding on for the promised arrival of the 2/4 OBLI, the men learned that 7 Gordons, which had been at La Cornet aux Loups, had retired across the Clarence.

Behind this front the rest of 61 Division was doing its best to reinforce as quickly as it could. The fact that it was going into action again had come as an unpleasant surprise :

"It was understood that we were being sent north to detrain at Calonne and carry out our training in that area in reserve to Portuguese Corps which was holding our old line Neuve Chapelle-Laventie. The news we received at our entraining point now completely upset these peaceful prospects. at first we got rumour and later in the day official information that on 9 April the Hun had attacked the Portuguese Corps, pushing back the line and had taken Laventie and was still avancing. ... The time in bivouac at Hangest was utilised to get all fighting equipment ready and the officers got their revolvers, compasses, maps, tin hats etc out of their valises and all ranks made what small preparations were required for a return to war condition.The journey was of the usual unpleasant description. Leaving Hangest about 6.00pm we reached Steenbecque about 5.00am [12 April ]. The constant roar of artillery in the direction of Béthune and the fact that our route had to be diverted from that line owing to it being under fire provided evidence that something was going on. Our train was met by a staff officer from division with orders that all units as they arrived were to be pushed into the line in the neighbourhood of Robecq to hold the Clarence and Noc Rivers."

Se déployant en éventail à partir du Pacaut avec une grande habileté, l'attaque allemande de la Division 16 s'étendit et fut rejointe au nord par les Divisions bavaroises 1 et 8. Le Royal Warwickshires 2/6 (Brigade 182, Division 61)fut vite débordé et le restant fut viré de la ferme Becquerelle dès 5h35 du matin. Les survivants rejoignirent le Warwickshires 2/7 sur leur gauche, qui occupait le côté est  de la Clarence, au sud-est de Calonne, depuis la veille au soir. Vers 8h45 on signala que les messages de ce bataillon étaient systématiquement escamotés, et qu'il n'avait aucun contact avec aucune troupes britanniques sur la droite. Les hommes s'accrochaient à l'idée de l'arrivée promise de L'OBLI 2/4, ils apprirent que les Gordon 7, qui avaient été positionnés à La Cornet aux Loups, s'étaient retirés de l'autre côté de la Clarence.

Derrière ce front, le reste de la Division 61 faisait de son mieux pour venir en renfort aussi vite que possible. Le fait que ça allait de nouveau recommencer les surprit désagréablement :

"Il était entendu que nous étions envoyés au nord pour débarquer à Calonne afin d'effectuer notre entrainement dans cette zone réservée pour le Corps Portugais en train de tenir notre ancienne ligne Neuve Chapelle-Laventie. Les nouvelles que nous reçûmes à notre poste d'entraînement bouleversèrent complètement dès lors ces perspectives pacifiques. Dans un premier temps nous entendîmes des rumeurs et plus tard dans la journée nous eûmes des informations officielles comme quoi le Hun avait attaqué le Corps Portugais, repoussant la ligne pour prendre Laventie et qu'il avançait toujours. ... Le temps de bivouac à Hangest fut utilisé pour tenir prêt tous les équipements de combat, les officiers sortirent de leurs malles leurs révolvers, des compas, des cartes, des casques et tous les rangs veillèrent au moindre détail pour un retour à l'état de guerre. Un voyage déplaisant comme à l'accoutumée. Ayant quitté  Hangest vers 18 heures nous atteignîmes Steenbecque vers cinq heures du matin [12 avril]. Le bruit constant de l'artillerie en direction de Béthune et le fait que notre chemin avait dû être détourné de cette ligne parce qu'elle se trouvait sous les tirs fournirent la preuve que quelque chose se passait. Notre train a été réceptionné par un officier d'État Major de la division, ayant pour mission de pousser, dès leur arrivée, toutes les unités dans la ligne aux environs de Robecq afin de tenir les rivières Clarence et Noc""

 P.101-102 — he Battle for Flanders de Chris Baker

Quand nous nous promenions au Pacault en compagnie de Sam, nous ne savions pas que cet endroit avait été un champ de bataille le 12 avril 1918, rien ne l'indique, aujourd'hui il y a un haras là-bas.

Nous sommes allés hier au cimetière britannique entre Saint-Venant et Robecq : des plaques mortuaires mentionnent parfois l'âge du soldat, beaucoup sont très jeunes, 18 ans. "No say in vain" est-il écrit sur la plaque d'un de ces jeunes.      

21/11/2012

L'aventure du Touquet

Certains des lecteurs et lectrices de ce blog l’auront compris : je suis un peu claustro sur les bords, je n’aime donc pas "traîner" dans les salons ; parfois lorsque je me rends à l’un d’eux pour accompagner Patrick Vast j’y risque un pinceau, mais je ne m’attarde jamais beaucoup, il arrive même que je n’entre que pour me rendre aux toilettes, comme ce fut le cas au Touquet, et, bien fait pour moi, du coup j’ai loupé le génial guitariste gitan, qui a été le voisin de table de l’ami Patrick venu présenter ses bouquins durant toute cette journée. De mon côté je m’étais rendue en forêt du Touquet, plantée de pins et d’essences parfois remarquables comme ce frêne de plus de cent ans, une forêt particulière parce qu’on y trouve de nombreuses maisons, souvent assez cossues dont certaines au toit de chaume, sont assez spectaculaires. Là où je me suis rendue, vers le haras, ou plutôt l’hippodrome, j’ai trouvé une avenue évidemment bordée d’arbres, parmi lesquels, il y avait, d’un côté de l’avenue, de grandes villas parfois légèrement surélevées sur des buttes et de l’autre une rangée de maisons mitoyennes beaucoup plus modestes qui leur faisaient face. Le Touquet traduit dans sa configuration une confrontation assez crue entre le monde prolo et bourgeois, sans oublier le monde des aristos avec leur grand hôtel-cathédrale aux abords de la forêt. Lady Di, princesse du peuple, fréquentait néanmoins plutôt ce genre de lieux très luxueux, au top de la bourgeoisie. Pas loin de cette construction majestueuse il y a d’ailleurs un magasin d’habits pour enfants qui s’appelle « Graines de top », tout ça met une ambiance particulière dans cette ville où je me sens étrangère à vrai dire. À Berck tout n’est pas aussi structuré, les seuls grands bâtiments sont des hôpitaux, par ailleurs tout est plus subtilement aménagé, comme dans un certain bienheureux désordre. La ville a ce côté labyrinthique qui lui confère un léger mystère ; en  général j’aime me perdre dans les ruelles, les petites rue cocasses. Au Touquet, impossible de se perdre, même en forêt. Je me suis donc dirigée ce jour-là, après ma balade dans les bois, vers la mer. J’ai trouvé une esplanade en plein travaux, tas de sables et machines entourés de barrières de sécurité et de grillages aussi, par endroits. Pour accéder à la plage, il fallait contourner tout ça, ou prendre des couloirs improvisés entre les barrières puis se faufiler à l’endroit propice, entre deux de ces barrières, légèrement écartées. Un faux labyrinthe malgré tout. J’ai débouché sur un espace rectangulaire assez clôturé où deux amoureux se taquinaient, le garçon a semblé surpris de ma présence un peu soudaine, mais je n’avais fait que suivre l'itinéraire prévu par la DDE et avais atterri là par la force des choses. Le garçon l’a assez mal pris n’empêche,  j’étais l'intruse dans ce qui était devenu leur cour de récréation privée. Il a dit quelque chose à l’oreille de son amie, laquelle a dû le gronder un peu car il a répondu à voix haute cette fois, pour que j’entende 

— C’est comme ça, je n’aime pas les êtres humains.

Et en passant près de moi, me défiant du regard il a répété bien haut qu’il n’aimait pas les êtres humains, le bougre. La jolie fille blonde a pris le parti d’ignorer le comportement de son bel ami et moi celui de redresser machinalement la tête, droite dans mes bottes. Encore une petite ouverture et j’ai enfin débouché sur la plage.  

08:48 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

15/11/2012

Un garçon et une fille

D’étranges marginaux attendent de prendre un ticket pour la "grande vie", celle que mènent les comptables (qui ont du travail, bien sûr), les artistes reconnus, les gérants d’entreprise, et ces marginaux biaisent parfois, mus par un désir trop fort. Ils ont droit eux aussi à ce mode de vie après tout, doivent-ils se dire. Le film que j’ai vu hier traite un peu de ce sujet, à son insu peut-être. En l’occurrence dans ce film une jeune fille veut faire perdurer le mode de vie bourgeois que lui octroie sa maman, en se trouvant un mari. On la voit, un éventail à la main, essayer de séduire, de sa fenêtre, le comptable qui travaille dans le bureau du magasin d’en face. La jeune fille est oisive, nous ne savons pas pourquoi elle ne travaille pas. Le comptable tombe sous le charme de cette belle blonde (parfois un peu fantomatique derrière les rideaux transparents)  et tout pourrait marcher comme sur des roulettes si le jeune homme ne se faisait pas, d‘abord mettre à la porte, et ensuite, après avoir retrouvé un travail lucratif mais éphémère, escroquer. Il était enfin retombé sur ses pattes, de nouveau adoubé par son premier patron qui n’est autre que son oncle, quand sa fiancée (la jeune fille blonde à l’éventail dont il est question) fut prise en flagrant délit de vol alors qu’il lui offrait sa bague de fiançailles. Du coup, très choqué, il la largue "à tout jamais" et, pour lutter contre son "mauvais penchant" pour cette "mauvaise fille", il s’enfuit très loin. J’en ai conclu, perplexe, que nos sociétés occidentales sont décidément essentiellement conçues pour le bisness, et que la fille blonde s’y perdait, réduite à l’attente, comme de nombreuses prostituées quand elles font ce travail contre leur gré ; quant à lui, il renonçait à l’amour de sa vie par manque de recul. L’humour peut devenir lourd par grossièretés accumulées, mais c’est le total manque d’humour, qui, à mon avis, a causé la décision de rupture du garçon.

09:05 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)