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15/10/2012

L'homme qui n'attend pas

Un rêve où je me retrouve dans des endroits multiples en l’espace de peu de temps. Je suis dans une file d’attente, probablement dans mon propre immeuble, ne comprenant pas pourquoi des gens attendent à cet étage ; je me suis jointe à eux par curiosité en somme ; n’obtenant pas d’information, je descends et rencontre un homme saoul, il divague et titube dans les escaliers ; son image est nette : ses cheveux filasseux blonds sont soigneusement peignés, une raie ramène sur le côté une longue mèche, il porte des lunettes à fine monture, visage un peu juvénile et poupon malgré son âge, c’est un quadra guilleret qui pourrait être prof, fonctionnaire ou cadre sur la touche en goguette… l’un ou l’autre ou les deux à la fois. Je l’aide à se cramponner à la rampe et à monter les escaliers, il finit par rejoindre la file d’attente. Il semble croire que ces gens sonneraient à la porte de chez lui où réside sa famille, par commisération pour lui, dans le but de le faire réintégrer son domicile. Mais à l’intérieur personne ne vient ouvrir. J’aperçois à côté, un rai de lumière qui filtre de l’encadrement d’une porte bancale. Le rêve a transporté tout le monde au sous-sol. «  Sonnons là où il y a de la lumière » dis-je. À ce moment un homme sort, nous découvrons son cachot sale et en sommes assez retournés. Le rêve nous ramène à l’étage où notre ami commence à déchanter alors que tout le monde continue d’attendre obstinément que quelqu’un vienne ouvrir, l’un ou l’autre sonnant régulièrement à la porte ; personne ne s’impatiente, hormis celui, dont la famille est domiciliée là, et moi, qui n’apprécie pas outre mesure l’absurdité de la situation, d’autant moins que le « visiteur légitime » a fini par s’en aller à l’insu des attentistes, trop occupés à observer le moindre signe d’ouverture. Je pars moi aussi, je me vois traverser la cité Empalot de Toulouse. « J’étais donc auparavant Boulevard des Platanes » me dis-je dans mon sommeil. J’aborde alors un groupe d’étudiantes qui elle aussi attendent. « Vous savez pourquoi vous attendez, j’espère. Je viens du boulevard des Platanes, là-bas il y a des gens qui vont attendre jusqu’à je ne sais quand sans savoir pourquoi » l’une d’entre elles me répond : «  Nous revendiquons avant d’aller en cours. » Ces filles ont un time-in serré, elle ont un temps de revendication qui ne déborde pas sur les horaires de cours. Elles s’en vont après avoir crié quelques slogans face à la porte fermée d’un foyer institutionnel, d’un coup je me souviens avoir garé ma voiture en double file, dans une rue béthunoise. Je cours rechercher l’automobile et je la retrouve intacte à l’endroit où je l’avais laissée, c’est-à-dire quasiment au milieu de la route, assez effarée pour le coup par la délicatesse des béthunois. Et vite je libère la route.  

 

09:10 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

12/10/2012

La vie comme elle va

Il fallait que je me bouge, en même temps j’avais envie d’écouter la suite des évènements concernant Fralip, une émission allait commencer qui leur était consacrée. J’emportais donc ma petite radio munie de piles, que je fourrai dans un sac et en avant pour une marche. Après l’averse, un ciel bleu, du soleil, une température douce, juste un léger vent. Direction le canal, je regarde les péniches rangées par deux ou trois le long du quai … Femo, Mikamage, Liberté, Thor, la Ch’ti… deux hommes en saluent un troisième qui vient de les quitter, puis se remettent à causer après m’avoir saluée, ils ont dû entendre le grésillement de la radio diffusant une chanson contestataire «  du boulot, y’en n’a plus … » égrène la chanson, les mariniers sourient, au bout d’un certain temps je vois une vieille dame vaquer sur sa péniche, je la hèle :

— Bonjour madame, vous pourriez me dire ce qu’est devenu le monsieur de cette maison, lui dis-je en pointant l’habitation du doigt, c’est un monsieur avec qui je parlais souvent et cela fait un moment que je ne le vois plus, sa dame non plus d’ailleurs …

— Ah ! Jean-Pierre, cela fait quelques mois déjà qu’il est décédé. Il était encore jeune. Il est rentré à l’hôpital et huit jours après il était mort. Elle est toujours là, elle, mais elle ne sort plus, elle ne sait plus marcher.

 

— Dommage, j’aimais bien ce couple. Très aimables tous les deux. Je me doutais bien de quelque chose. Merci madame.

 

La vieille marinière qui d’habitude aime prendre un air bourru m’adresse un sourire.

 

— Vous avez de la chance d’habiter sur une péniche comme ça, madame.

 

— Oh vous savez, c’est difficile à mon âge.

 

— C’est vrai que l’eau, c’est pas très bon pour les rhumatismes.

 

Nous nous saluons d’un large sourire et je m’en vais. Je rallume la radio que j’avais éteinte le temps de prendre des nouvelles de Jean-Pierre. Un monsieur qui marche quelques mètres en avant sursaute. Pas moyen d’avoir un son net, les piles sont usées, le grésillement ne permet plus de distinguer le son. J’éteins et je rejoins le monsieur dans l’intention de le doubler. Il accélère l’allure, il avait envie de parler. Nous parlons de tout et de rien, il finit par me raconter des choses à propos des mariniers :

— Les mariniers n’aiment pas causer à ceux qui ne sont pas mariniers comme eux, ils sont assez claniques…

— Ah bon ?

— Ils aiment la bagarre. Avant il y avait beaucoup de bals par ici, et ceux qui n’étaient pas mariniers, s’ils invitaient une fille de marinier, ça déclenchait une bagarre tout de suite.

— Alors vous avez fini par ne plus aller à ces bals ?

— Si, mais on se renseignait avant d’inviter une fille à danser pour savoir si elle n’était pas une fille de marinier et, si c’était le cas, on la laissait tranquille.

 

J’en déduis que les gars qui m’ont saluée si chaleureusement tout à l’heure, petits fils des caïds en question, ainsi que la vieille dame, m’ont fait une fleur. Je les aime, moi, les mariniers. Pour Fralip, j’écouterai les infos ce soir.

 

 

 

18:04 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Compréhensible

Quand aux informations j’ai vu cette femme crier devant la caméra, en crise de nerf parce qu’on fermait son usine, j’ai pensé à ces couples dont l’un largue l’autre par surprise, en emportant tous les meubles avec lui, comme s’il voulait être sûr que son départ causera bien un traumatisme. Le respect devrait pourtant être de la partie, il faudrait laisser à l’autre  la possibilité de retomber sur ses pattes, en l‘occurrence, son outil de travail.

04:20 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)