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09/10/2012

Paris

Des parisiens ont annoncé hier à la radio, en début d’émission de Là-bas si j’y suis qu’ils feraient un peu de nombrilisme pour une fois, en parlant de leur ville parce que, comme chacun sait, la capitale est devenue essentiellement un musée, une industrie du tourisme qui fait monter le prix des loyers si hauts que les gens du peuple ne peuvent plus y vivre. Le nombrilisme sous cet angle, c’est courageux. Effectivement, le peuple, du temps où il vivait dans les centres ville protégeait l‘art de la fossilisation, il n’y avait pas cette ambiance un peu funèbre que dégagent nombre de villes trop touristiques aujourd’hui. Les titis manquent, Paris a besoin d’eux, je l’ai ressenti quand je suis allée vivre à Créteil durant quatre ans ; j’ai pu faire alors, en raison de la proximité de Créteil avec la capitale, quelques virées en solitaire dans Paris, pas du tout en quête de musée mais d‘une ambiance à la Prévert. Je n’ai vu que des gens pressés et effectivement, des touristes… et une fois Richard Bohringer, le comédien en train de dévorer un sandwich ; on s’est croisés en se regardant avec un intérêt respectueux. Il était tête nue sous la pluie et moi j’avais mon pébrock grand ouvert au-dessus de la mienne. Bohringer ne se regarde pas dans les yeux de l’autre, il regarde celui ou celle qui est en face de lui avec pas mal de vivacité. Rencontre furtive de quelques secondes, s’il n’est pas un titi, du moins fut-il le seul à les évoquer ce jour-là. Comme tout le monde je suppose, je les imagine avec le regard vif, adultes y compris, l’âme de Gavroche en bandoulière. Des Parisiens populaires du Paris d‘antan, j’en ai rencontré par contre quelques-uns à Créteil même. Notamment un vieux monsieur généreux et mélancolique, à la gentillesse pudique, discrètement attentionné. Bien moins exubérant que Prévert mais qui m’a gentiment marquée lui aussi. 

 

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08/10/2012

La faim en question

Coup de pompe à quinze heures vendredi dernier. C’est assez rare, en général m’étant levée au plus tard à cinq heures du matin, la fatigue survient plutôt vers dix-sept heures. J’étais donc exceptionnellement en pleine sieste obligée quand j’ai entendu à quinze heures et quelque à la radio une dame qui parlait des gitans. Ce lundi matin, c’est quand même ce qui suit qui est remonté des limbes des souvenirs improbables, entre deux tasses de décaféïné : les gitans ne seraient pas d’origine indienne comme tout le monde le croit, mais d’origine méditerranéenne. Ils ne seraient pas un peuple nomade véritable, il n’y en avait guère dans les régions d’où ils venaient. À l’origine, ils étaient sédentaires et ce sont des évènements d’ordre politique, un changement de société qui aurait fait d’eux des espèces de nomades par la force des choses. Ce qu’un groupe humain devient est peut-être aussi important que ce qu’il était à l’origine, me dis-je en sirotant ma boisson placebo alors que le souvenir tremblotant continue de  dérouler ses méandres dans mon esprit. Pendant un temps les nobles d’une contrée située du côté des Balkans, si mes souvenirs  sont bons ou pas trop mauvais, aurait protégé les gitans, mais lorsque ces nobles ont perdu le pouvoir, les nouveaux politiques ne se sont pas souciés de donner une reconnaissance sociale aux Roms, qui leur aurait permis de trouver du travail dans la nouvelle société. Voilà pour le souvenir, tout cela pourra se vérifier ou non dans Le monde diplomatique. Ce dont je suis certaine c’est qu’au fond, quelque soit la véritable origine des Roms, ce qu’ils sont maintenant, leur désirs d’aujourd’hui, cela pèse pas mal dans la balance, de plus ce qui est aussi évident et clair comme une eau de roche c’est que, quelle que soit son origine, chacun à le droit de ne pas souffrir de la  faim.

 

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06/10/2012

La soirée télé : le sage en question

L’acteur célèbre, en pleine santé, quand on l’a questionné sur… je ne sais plus précisément quoi, a répondu qu’il ne voulait pas quitter ce monde avec un secret. En somme, avant de partir il ne fallait pas avoir gardé pour soi des choses, afin d'être sûr que la coquille laissée soit bien vide. L'homme public qu’il est se fait donc un devoir de donner, le mieux qu’il peut, le fruit de ses expériences, même les plus douloureuses, (celles qui, sur un plan narcissique auraient pu le blesser s'il n'avait pas été un véritable artiste), en les commentant, en montrant ce qu’il a décidé d’en faire pour jouer vrai ses personnages. Du personnage à l'homme, du théâtre à la philosophie. Tout le monde le trouve plutôt beau, mais il dit ne pas  aimer se voir dans un miroir. Les comédiens, même ceux qui ne sont pas people, agacent parfois dans la vraie vie, en raison d’un ego pas suffisamment petit pour convenir à nos propres égos. À bien y regarder je comprends que le timide qu’il était à ses débuts a dû apprendre à le forcer cet ego, à le gonfler ou à le dégonfler un peu, selon les circonstances, tout un travail d'adaptation si l'on veut être en mesure d'exercer ce métier ; sortir de sa coquille induit une mue. Mettre ensuite cet ego bien « blag’boulé » au service des personnages de cinéma et de théâtre pour instruire les autres, les faire bouger de l’intérieur, c’est du boulot. Il a utilisé l’image de l’ours qui se pourlèche les babines de miel quand il se délecte du rire du public, car il aime faire le clown à l’occasion, il se sent alors le roi dit-il, c'est la magie d’un moment. 

Tout donner, c’est vrai, c'est un art, on ne peut pas tout balancer n'importe comment, cela requiert un dépassement de soi, le stade où l’on a fait des expériences les plus douloureuses un miel pour celui qui écoute. Quand, à maturité, les egos deviennent aussi généreux qu’ils sont gros, ça incline les autres à la patience, non ? Le sage en question c’était Pierre Arditi.   

 

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