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01/10/2012

Le traité scandaleux

"Le traité européen impose une camisole au peuple."

"souveraineté populaire votée en 1789 : c'est au citoyen de décider l'impôt et de décider l'usage de cet impôt. C'est là-dessus que ce traité essaie de revenir."

"Ils ont peur du débat. La démocratie participative, rapport à la perte de l'indépendance de la France, on voit bien que c'est que des mots. Les financiers, eux, ils vont pas dans le mur."

"Quand on se dit de gauche, on fait une politique pour ceux qui souffrent." c'était DD...

 Propos sensés de gens qui ne sont pas dupes chez Daniel Mermet cet après-midi, à là-bas si j'y suis. C'était un kaftage de cafard respectable ; je suis en plein dans les nouvelles de Patricia Highsmith comme vous vous en êtes aperçu si vous avez lu la note précédente écrite un peu à la va-vite.   

16:28 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

A vampire ? said Stefan - Patricia Highsmith

Dans la nouvelle du furet de Highsmith un ado évolue dans un univers un peu étouffant. Roland, parisien de quinze ans qui en paraît dix-huit s’estime entré dans l’âge adulte, et de ce fait a un peu de mal à supporter l’autorité que le vieil Antoine veut encore exercer sur lui "he was no longer a child to be told what to do by a servant." Le domestique représente à ses yeux une sorte de complice de sa mère, laquelle surveille de très près ce fils unique, ne lui montrant son affection qu’au travers une autorité assez pesante pour le jeune adulte qui essaie de contourner les règles établies en cachette sans être dans une franche rébellion contre sa mère. Et alors, que se passe-t-il ? Un furet, d’une joliesse qui le fait ressembler à une peluche surréaliste entre dans sa vie, au hasard d’une course chez un pépiniériste. Roland commence par se faire mordre, il cache cette morsure pour obtenir de sa mère l’autorisation d’acheter le furet. L'animal  est un peu sauvage puisqu’il mord, ce qui le rend fréquentable, Roland est conquis, il finit par le voir comme un minuscule vampire, une créature « mauvais genre »  forcément déplaisante aux yeux des adultes de la vieille garde. Pas de lutte des classes ici, mais lutte intestine plutôt d’ordre inter-générationnelle, si l’on peut dire. J’ai eu l’impression à un moment, lorsque Roland observe cette miniature qui tient dans sa main, qu’il éprouve de l’admiration pour ce qui est radicalement différent aussi bien physiquement que sur le plan comportemental, de l’être humain civilisé. Le furet si petit que Roland avait songé à  lui faire faire un collier et un harnais sur mesure, malgré son côté sanguinaire (il pompe le sang du lapin, avant, souvent, de s’endormir au chaud près de sa victime une fois morte, voilà pour ses "mœurs") reste innocent parce que n'obéissant qu'à sa propre nature. Sa taille minuscule semble pour beaucoup dans l’attendrissement de Roland qui voit dans l'adulte agréé, en l'occurence Antoine, un mauvais géant ; bref il perçoit derrière la civilité des vieux de la vieille,  quelque crime sournois toujours possible et au fond, il semble que pour lui, tous ces anciens, presque des ancêtres concernant le très vieux domestique, se ressemblent trop. 

À nous, "les vieux", de nous différencier positivement, si l’on veut chercher une morale ou un sens à cette histoire.

 

16:18 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

26/09/2012

Impressions de plus en plus précises

À propos du téléfilm que je viens de voir ce soir, avec Timsit dans le rôle principal :

"Quand on n’est pas bête pour quelqu’un on accepte d’être l’idiot de tout le monde." C’est la phrase de l’amoureux à sa belle venue le rechercher à la sortie de prison. De grandes lacunes font qu’il est soupçonné de déficience mentale, l’homme est, c’est certain, déboussolé et se laisse manipuler, dominer par ces « plus forts » qui l’ont invité dans leur galère, galère qui va le conduire sur le banc des accusés, où il va frôler de près la guillotine. La fiction a imaginé un Jean-Paul Sartre défendant un simple d’esprit accusé d’avoir tué un policier. Les faits se déroulent avant l’abolition de la peine de mort ; j’aurais bien vu Camus ou Beckett ou Prévert s’atteler positivement à cette tâche très ardue. 

La frontière est mince entre l’état où l’on est pleinement conscient de ses actes et donc pleinement responsable et celui où l’on est plongé dans le potage, ou la brume si vous préférez, on le voit bien dans ce téléfilm. Heureusement quelqu’un tient enfin profondément compte de lui, lui consacre beaucoup de son temps, refuse de croire en sa stupidité intrinsèque, quitte à annihiler le système de défense de son avocate ; elle fait preuve envers lui d’une sorte de compassion sans pitié. En effet, si cet accusé est soupçonné de jouer les simples d’esprit pour duper son monde, c’est la guillotine assurée pour lui ; son amie donc, en faisant en sorte de l’éveiller,(y compris sur le plan sexuel par ailleurs, mais cela n’est qu’anecdotique dans l‘histoire), le met effectivement en péril. Il semble bien que le personnage principal de cette histoire, au cours de sa relation avec les divers protagonistes, soit passé de l’état de « simple d’esprit » à l’éveil. 

 

23:25 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)