08/08/2007
Envie de dire
Bonjour
Au hasard d’un surf, j’ai découvert le blog « envie de dire », que vous trouverez en cliquant ici. Je vous invite à le visiter : l‘auteure a une plume pertinente et ne manque pas non plus de poésie.
Demain je continuerai avec H.G. Wells. Si nous ne voulons pas que l’à-venir se meuve jusqu’à nous, une fois de plus, à la manière de ces Cuirassés terrestres, il faudra bien réfléchir et anticiper, changer les perspectives. À demain.
08:40 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (4)
07/08/2007
Suite de l'extrait précédent
" Le correspondant s’aplatit encore plus mais, après avoir jeté un coup d’œil derrière lui, là où se déroulait une petite scène de confusion poignante, il reprit ses jumelles car l’engin abaissait les pieds l’un après l’autre et se hissait de plus en plus loin en surplomb de la tranchée. À ce moment précis, seule une balle dans la tête aurait pu l’empêcher de regarder.
L’homme maigre à la voix stridente interrompit son tir pour se retourner et répéter son argument. « Ils ne pourront pas traverser, c’est exclu, brailla-t-il. Ils… »
« Pif ! Paf ! Boum ! Boum ! » les détonations couvrirent tout autre son.
L’homme maigre dit encore un ou deux mots puis renonça, secoua la tête pour souligner l’impossibilité pour un engin quelconque de franchir une tranchée comme celle qui se trouvait plus bas, et revint une fois de plus à son occupation.
Et, pendant tout ce temps, cette grande masse franchissait l’obstacle. Quand le correspondant tourna à nouveau ses jumelles dans sa direction, elle avait relié les deux bords de la tranchée, et ses pieds baroques s’agrippaient obstinément en grinçant à la pente opposée pour essayer d’y trouver prise. Elle y parvint et continua de ramper jusqu’au moment où l’essentiel de sa masse surplomba la tranchée…jusqu’au moment où elle l’eut entièrement franchie. Elle fit alors une courte halte, rabaissa un peu son tablier, lança un « tut, tut » alarmant et reprit brusquement sa progression, à une vitesse d’une dizaine de kilomètres à l’heure, le long de la pente douce, droit vers notre observateur. "
" The war correspondant grovelled tighter, but after a glance behind him at a painful little confusion, he résumed his Field-glass, for the thing was putting down its feet one after the other and hoisting itself farther and farther over the trench. Only a bullet in the head could stopped him looking just then.
The lean man with the strident voice ceased firing to turn and reiterate his point. « They can’t possibly cross, » he bawled. « They – »
« Bang ! Bang ! Bang ! Bang ! » drowned everything.
The lean man continued speaking for a word or so, then gave it up, shook his head to renforce the impossibility anything crossing a trench like the one below, and résumed business once more. "
H.G. Wells
15:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/08/2007
Les Cuirassés terrestres
« — Pif ! Paf ! Boum ! Bzz ! Comme dans un sursaut de peur, tous les fusils se déchargeaient spontanément. Le correspondant se retrouva en compagnie du dessinateur, seuls tous deux à ne rien faire, accroupis derrière une rangée de dos attentifs : ceux des soldats qui s’appliquaient à vider leurs chargeurs. Le monstre avait bougé. Il continuait d’avancer, indifférent à la grêle de plomb qui éclaboussait son cuir de nouvelles petites taches brillantes. Il fredonnait tout seul un petit refrain de machine, « teuf-teuf, teuf-teuf, teuf-teuf », et crachait de petits jets de vapeur. Il s’était ramassé sur lui-même comme une arapède sur le point de ramper ; et il avait relevé son tablier, révélant sur toute la longueur… des pieds ! Ceux-ci étaient mastocs et courts, d’une forme intermédiaire entre celle d’un bouton de porte et d’un bouton de vêtement : ils ressemblaient aux pieds plats et épais d’un éléphant ou à des pattes de chenilles ; après quoi, quand le tablier s’éleva plus haut, le correspondant de guerre, qui scrutait à nouveau l’engin à l’aide de ses jumelles, s’aperçut que tous ses pieds s’accrochaient en quelque sorte aux jantes des roues. Ses pensées revinrent en tourbillon à la rue Victoria dans le quartier de Westminster, et il se revit « en ce roucouleur temps de paix », en quête d’un sujet d’interview.
« M… M. Diplock, se rappela-t-il, et il appelait ça des Pédirails… Qui aurait cru en voir ici ! »
Le tireur près de lui souleva méditativement la tête et les épaules pour mieux viser – il semblait tellement naturel de supposer que l’attention du monstre devait être distraite par la présence de cette tranchée devant lui – et fut brusquement renversé en arrière par une balle qui lui perça le cou. Ses pieds jaillirent du sol et il disparut de la marge du champ de vision de l’observateur.
« Bang ! Bang ! Bang ! Whir-r-r-r ! » it was a sort of nervous jump, and all the rifles were going off by themselves. The war correspondant found himself and the artist, two idle men crouching behind a line of preoccupied backs, of industrious men discharging magazines. The monster had moved… »
H.G WELLS - The Land Ironclads (Les Cuirassés terrestres)
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