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20/06/2014

Les idées claires

Hier en fin de soirée, je n'avais pas les idées claires, j'étais fatiguée, et mal m'en a pris de choisir juste ce moment-là pour lire Lowry. Bien sûr j'ai réussi à capter des choses par-ci par-là,  de sa poésie, par contre le contenu au niveau de la rencontre de Yvonne avec son ex-époux, (elle fait son retour auprès du Consul après un an de séparation), m'échappait complètement. La réaction du consul me semblait un délire complet et incompréhensible, quant à Yvonne, elle pensait à la mer tandis qu'elle observait le consul de la porte d'entrée du café, tout imprégnée encore de son voyage en bateau et en avion, restant un moment sur le pas de la porte. Mais que dit Lowry au juste, qu'est-ce qu'il raconte ? pestiférais-je intérieurement. Là-dessus j'abandonne Au-dessous du volcan et lis du Patrick Vast, plus limpide, qui raconte une histoire qui me captive et me fait positivement cogiter. Au final, "à cause" de Lowry je passe une nuit de sommeil brut, sans rêve qui me revienne mais qui a le mérite de m'avoir rendu l'esprit clair au petit matin, où j'ai envie de reprendre tout le passage d'Au-dessous du volcan qui m'a échappé la veille. Et là, enfin, tout change. Je suis concentrée, je suis l'artiste dans le moindre méandre de sa poésie, j'y suis et je suis bien, en empathie avec les personnages. La lectrice attentive les aime sans chercher à s'en empêcher. Si bien que si crime il y a eu de la part du consul, et abominable, face à ces deux enfants nus et pleins de la peine des hommes, je me sens aussi désarmée qu'eux, et en même temps étrangement ressourcée. Je pense que pour écrire de cette façon,  il faut être devenu une sorte de saint. C'est une idée de Miller à laquelle j'adhère.

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19/06/2014

Un petit mot sur Au-dessous du volcan

Je crois comprendre, à la lecture directe du roman, que le bateau de marchandises, dont le capitaine était le personnage principal du roman, le consul, aura dévié de sa trajectoire pour l'accomplissement d'une mission guerrière et secrète. Les guerriers naviguèrent sous des dehors de marchands inoffensifs, à la rencontre d'un submersible allemand. L'attaque qui s'ensuivit  fit appel à cette ruse pour détruire  ce sous marin, lequel a subi d'un coup le feu du dragon lorsqu'il a émergé, les allemands ne se croyant pas en danger.

Le capitaine devait amener les prisonniers survivants en Angleterre, mais quelque chose s'est produit, aucun des prisonniers n'a été ramené et l'on pense que la cause est horrible. Ils auraient été mis en chaudière. Cela rappelle les forfaits commis dans des auberges faussement hospitalières. Les gens se croient enfin à l'abri, et puis non, ils se font massacrer. 

Le roman est original en ce sens que le romancier montre que seul un homme est passé au tribunal dans cette affaire, notre consul, avant d'être blanchi et même décoré. Mais faussement blanchi en réalité puisque le pouvoir le met quasiment à la retraite sous le faux statut de consul et le balance en des lieux de plus en plus reculés, insignifiants aux yeux du pouvoir. L'auteur ne dit pas à la fin du premier chapitre  si le consul est réellement coupable ou s'il souffre, en tant qu'homme très peu critique envers son pays et sa politique et voulant, de plus, faire carrière dans l'armée, de la stigmatisation dont il est sournoisement l'objet, stigmatisation qui finirait par le persuader lui-même de sa culpabilité, à le rendre fou. La folie rôde en effet, le consul est au bord de l'abîme,  tant et si bien que l'auteur fait parfois référence à "La triste figure",  à Cerventès dont le personnage de Don Quichotte, si sympathique au fond, ne retombe pas sur ses pattes.   

Une citation de Lowry dans le journal La voix du nord acheté par hasard ce jour-là m'avait rendue curieuse de cet auteur. Je ne suis pas déçue.

 

 

 

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17/06/2014

La poupée par trop sexy

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La poupée par trop sexy ou pas trop sexy, c'est vous qui voyez. Vous remarquerez au passage comme mon auriculaire, mon petit doigt autrement dit, n'est pas petit. Des doigts d'origamiste.  La poupée a huit jours d'âge ; j'ai été obligée de m'emmailloter le majeur en raison d'un accident domestique. En effet, je faisais la vaisselle, lavai plus précisément un verre à la main, lequel, fragilisé par une fente que je n'avais pas remarquée, ainsi que par mes frottements brefs, répétés et énergiques pour le nettoyer, s'est brisé,  m'épluchant en cassant, le bout de ce pauvre majeur.

À Créteil, il y a fort longtemps, je m'étais fendu beaucoup plus profondément le pouce en ouvrant une boîte de haricots verts : le malheureux appendice, par on ne sait quel mauvais coup du sort, était allé  jouer l'ouvre-boîte à la place de celui qui m'avait échappé des mains. L'entaille avait exigé un tour à l'hôpital Mondor où je tombai sur deux chirurgiens qui, justement s'ennuyaient ce jour-là, n'ayant heureusement rien d'autre à faire qu'à me rafistoler le pouce, comme s'ils m'attendaient ce soir-là pour se désennuyer (cas exceptionnel aux urgences).  Ils travaillèrent, pleins d'entrain, en m'écoutant deviser inlassablement,  une infirmière du nom de madame Piquemal (pour de vrai) m'ayant fait une piqûre euphorisante en guise d'anesthésie locale. D'autant plus mémorable que je fus ensuite hospitalisée une nuit, ce qui me donna l'occasion de faire connaissance d'une incroyable Titi parisienne, elle avait mimé pour moi seule, son lever pour aller travailler lorsqu'elle avait une grippe : j'étais moyennement impressionnée mais touchée par l'intention et ou l'attention.  Cuirassées les dames du peuple là-bas. Cela dit, le pouce  reste légèrement marqué, très légèrement : une trace qui part de la phalange et remonte au milieu de l'empreinte digitale pour aller mourir de l'autre côté, presque au niveau de l'ongle. Si les chirurgiens avaient été débordés ce jour-là, sans pouvoir recoudre mon pouce, comme les nerfs étaient touchés, cela aurait pu  faire du vilain. Mon majeur quant à lui, pour écorché vif qu'il fut, et pissant bien le sang, n'est pas allé plus loin dans l'exigence de soins, que la poupée, renouvelée certains jours, trois fois dans une même journée avec force aspersion de bétadine.

Cela m'aura donné l'occasion de jouer de la plume et de vous montrer cet incroyable mais vrai petit doigt que j'aime tant (je me suis habituée à eux, l'autre étant pareil par un effet connu de symétrie mimétique)  

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