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20/07/2014

Les mots

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J'ai lu Œdipe, la pièce de Sophocle hier après-midi. J'ai acheté le fascicule édité par Librio il y a un an ou deux ans, qui coûtait deux euros. Les mots qui reviennent souvent dans cette pièce sont ceux que l'on entend encore dans la bouche de certains politiques aujourd'hui qui eux aussi ont le sens de la dramaturgie pour des thèmes qui leur tiennent à cœur, des mots comme notamment : félon et lignée.... que l'on peut retrouver souvent aussi par ailleurs dans les livres du moyen-âge sur fond de culture chrétienne. Félon, qui se reporte à la trahison, et lignée, à la capacité de reproduction d'une famille. Famille de haute lignée pour parler des nobles. Haut lignage. Cela nous viendrait de la culture plutôt plus méditerranéenne que celtique par exemple. Ce n'est pas une affirmation mais une impression. Les hommes d'aujourd'hui pour la plupart emploient le mot race tel qu'il est employé par les nobles grecs pour parler d'espèces animales. Ce qui me frappe dans la pièce c'est l'auto torture d'Œdipe qui avait d'abord commencé par prêcher l'ostracisme en prenant pour cible les éventuels assassins de l'ancien roi Laïos duquel il est le fils, mais à l'heure où il proclame le bannissement des assassins de celui-ci il ne le sait pas encore, non plus que c'est lui-même qui l'a tué. Le destin s'acharne sur Œdipe qui, en fuyant l'oracle le fait s'accomplir. Un destin qui s'annonce funeste mieux vaudrait donc le regarder en face, c'est la morale de l'histoire ? Car une morale il y en aurait une, qu'Œdipe paie au prix fort de la honte, d'un sentiment de souillure, qui le pousse à se crever les yeux, et sa mère à se pendre afin que le peuple sache comme c'est inique pour un fils et une mère de coucher ensemble. Sauf que ni l'un ni l'autre ne l'ont fait exprès. En dépit de quoi,  Sophocle semble dire que s'ils avaient eu des yeux pour voir (ou des oreilles pour voir et entendre comme le devin Tirsérias) ils se seraient rendu compte de leur lien de parenté. Le destin funeste serait cruel, exigeant de la profondeur de vue et d'entendement pour lui échapper... sans tomber dans un délire faustien, c'est à dire en se rappelant toujours que l'on est un simple humain. Difficile d'échapper au destin, mais possible. La planète Terre par exemple échappera-t-elle au destin que lui préparent les hommes ? Ou les hommes paieront-ils le prix fort pour l'avoir si peu respectée ? Ils paient déjà vous me direz avec raison.   

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18/07/2014

Plus de quarante degrés

Plus de quarante degrés, c'est une impression. La chaleur fait fonction de sauna tant elle est forte ; j'ai travaillé malgré tout à divers travaux ménagers, avec CD de fables de La Fontaine en accompagnement ...  pas toujours d'accord avec telle ou telle philosophie de l'auteur, mais la langue est belle et ma mémoire est tout émoustillée, surtout à l'écoute de la fable du héron qu'à onze ans j'ai récitée devant un public villageois, c'était un concours de diction organisé par l'école ; à l'ocasion, ma mère m'avait mis un peu de rouge aux lèvres, grâce à quoi peut-être j'ai remporté le premier ou le deuxième prix car l'affaire était floue, je pense que nous avons terminé Paule et moi, à égalité, avec la même récompense : un réveil matin pliable, qui se replie dans son boîtier autrement dit. Concernant le CD, c'est Albert Millaire qui dit les fables. Se dégage d sa voix profonde beaucoup d'énergie, un contrôle des tons qui sont très variés, cela sur fond musicaux agréables et bruitages. C'est frais, très bien par temps de canicule. Yoko apprécie, le voilà qui écoute les fables  qui en l'occurrence sortent  de l'appareil vert au fond de la pièce :

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18:38 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Les carolos

Les carolos (abréviation) sont les habitants de Charleroi, anciennement centre du bassin houiller  de Belgique, le pays noir ; maintenant la ville est l'un des berceaux de la BD et aussi un centre d'études. Comme elle est située sur la Sambre, celle-ci a dû être valorisée depuis le temps et doit apporter à la ville sa touche de beauté paysagère. On a longtemps voulu que les pays de charbon soient laids, c'est vrai que l'exploitation forcenée aussi bien de la terre que des sous-sols enlaidissent beaucoup. Ce sont des arbres qu'on arrache, des mono cultures  monotones, des pommiers qui disparaissent des paysages du Nord de la France avec la culture de la betterave sous Napoléon. Or les pommiers en fleurs, moult vergers de pommiers en fleurs, cela devait être grandiose sur le plan visuel... un enneigement de petites fleurs blanches au printemps. Et cela devait donner du travail aux gens des alentours.


Hier soir j'ai regardé l'Etoile du Nord. Film qui  montre le contraste entre les paysages  lumineux d'Orient et ceux qu'offre une ville du Nord de la France sous le coup de l'exploitation du charbon. Mais l'enlaidissement de ce  Nord est compensé par la beauté et la chaleur de l'intérieur des maisons de nordistes  ne s'en sortant pas trop mal, avec un peu de chance, de l'aventure industrielle, notamment la maison où Louise gère une pension  ; ce  personnage est joué d'une manière bouleversante par Simone Signoret. Le film débute avec une belle actrice blonde incarnant un personnage assez creux et inintéressant.  Arrive Simone Signoret. Elle met au service de son jeu  ses souffrances de femme de son époque, sa réflexion et aussi son vieillissement, le tout lui confère une profonde dignité. Sont abordés les thèmes de l'idéalisation des orientalistes de leur cher Orient — laquelle en certaines conditions les rend candides et démunis s'ils n'y prennent garde à l'instar du personnage joué par Noiret — et aussi de la nature humaine car sous l'homme débonnaire, s'il est complètement largué dans la jungle sans moyen de survie, peut se cacher  un "sauvage" qui, une fois qu'il s'est réveillé et l'acte de sauvagerie commis ne se reconnaîtra pas en celui-ci, au point de l'oublier. L'état second qui a fait commettre le crime serait le mauvais instinct qui se réveille ? la question est posée. Un film que les acteurs ont servi royalement à l'instar de Jeanne Moreau dans Ascenseur pour l'échafaud que j'ai regardé avant-hier.        

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