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02/05/2017

Dans les environs de Béthune

 

Dans les environs de Béthune j'ai eu l'occasion de rendre visite à une personne habitant dans le centre d'un petit village, dont la maisonnette  est agrémentée d'un jardin et d'un poulailler. J'ai assisté à cette occasion à une bataille, non pas de coqs, mais de poules ! L'aimable villageoise m'a alors expliqué que parmi ses poules existait une dominante qui en attaquait une en particulier. "Elle était rouge vif" me dit-elle "C'est à cause de sa couleur que la poule se fait agresser?" lui demandai-je. "Non, rectifia-telle, elle était rouge vif de sang, après l'agression de l'autre jour."  La dame a en effet repéré que c'est toujours la même poule qui se fait agresser, et qu'un jour même,  le groupe de poules,  envenimé par la dominante a failli tuer l'infortunée, qui est ressortie à moitié déplumée de l'attaque, et ensanglantée. Plus morte que vive, prostrée, la victime a été mise à l'isolement durant quelques jours, puis un essai de "resocialisation" de la malheureuse a été fait et rebelote, la poule dominante a refondu, sous mes yeux, toute plumes dehors, sur la nouvelle arrivante qui se défendait bien, les autres poules, cette fois, restant à l'écart. Les chats de la dame assistaient au spectacle sans broncher, peut-être aussi surpris que nous l'étions. Dorénavant la victime quelque peu ensauvagée est mise à l'isolement définitivement. Quant à la poule agressive on l'a vue se trouver déjà une autre "tête de turc". Ce qui fait que peut-être , "si elle continue",  on fera de la guerrière  une poule au pot.  Existe-t-il un gène du guerrier ? Une poule ayant plus de testostérone que de raison ?  La Fontaine aurait pu en faire une fable... mais peut-être qu'en son temps les poules étaient plus calmes... à chaque époque ses calamités.

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29/04/2017

La communication entre plantes

 

Je crois en la communication entre plantes. Par exemple, le laurier sauce au fond du patio décroissait fortement avant de re-croître tardivement vers le mois de juin, puis de re-décroître fortement etc. gardant l'allure d'un éternel bébé laurier. Puis j'ai planté un autre laurier à l'endroit où j'avais remarqué que le soleil donnait le plus et le plus longtemps. Le nouveau venu a eu une croissance fulgurante et dès lors, celui du fond du patio a cessé son va-et-vient croissance-décroissance et est devenu un laurier de taille adulte... comme si la présence de l'autre, à cinq mètres de lui environ le stimulait.

 

Autre observation : l'arbrisseau sous lequel Tigret est enterré communique-t-il avec l'esprit de ce chat ? En effet ce fusain qui ne s'enracinait pas vraiment, et faisait très peu de nouvelles feuilles, toujours au bord de s'éteindre, le voilà qui met de jeunes branches.

 

Étonnant  à bien y regarder.

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28/03/2017

Le départ de Tigret, tambour battant, et ensuite quelques lignes de Cristina Kaufmann...

 

Tigret le chat nous a quittés cette nuit. Malgré son cancer il était encore pourvu de beaucoup d'énergie, capable de monter les escaliers à toute vitesse, (alors que moi, non) ; capable de sauter par la fenêtre aussi, bien souvent. Prouesse étonnante vu son état.  Il refusait les médicaments qu'il recrachait,  sentait lorsqu'ils étaient dilués dans un liquide... qu'il refusait d'avaler. Un jour, pour qu'il le prenne, je l'avais coincé dans ce que j'appelle une turbulette (que j'utilisais toujours pour faire son pansement), et lui ai introduit une pipette dans la bouche pour l'obliger à le prendre, ce traitement. Après quoi, humilié,  il s'était caché durant des heures.  "Alors, tant pis, on verra bien..." j'ai laissé tomber les anti-inflammatoires et l'ai surveillé, au cas où il en aurait trop souffert,  je lui aurais alors re-infligé la  pipette. Il semblait groggy parfois mais ne se plaignait pas, aucun gémissement,  souvent l'air relax et béat... un malade exemplaire de décontraction et même d'énergie, par à-coups. Néanmoins ses yeux  s'étaient bizarrement étirés,  son faciès en était changé, la tête avait rapetissé aussi, il avait globalement maigri du fait qu'il mâchait avec difficulté, grincement de dents bruyant à l'appui. Cette nuit, c'est une hémorragie qui l'a emporté. Elle a percé son pansement, malgré tout le coton que j'avais posé sur le "cratère" qu'il avait au cou. Tigret, dans son opiniâtreté à vivre, au vu du sang qui se déversait du pansement,  est allé partout dans la pièce, sans doute exaspéré ; il a alors renversé une boîte de crayons posée sur une chaise, ce qui m'a réveillée. Je ne le voyais pas, mais le cherchais en suivant les petites flaques de sang. Il a monté encore les escaliers, pour se réfugier dans une chambre, sans doute n'avait-il pas envie que je refasse son pansement. Je l'ai attrapé enfin. Tigret a exprimé sa panique en se tortillant en tous sens, et en émettant un son de gorge tout à fait impressionnant.  Je fais très attention quand je fais le pansement, mais  il a eu peur de l'inconnu, au vu de son sang partout. Il faisait  encore montre d'énergie , se tortillant comme je l'ai dit déjà, en tous sens. Une fois dans la turbulette, j'ai enlevé le pansement dégoulinant et ai  appliqué sur le "cratère" une épaisse couche de coton. Il émettait encore le son de panique. Malgré le coton, du sang jaillissait encore dessous. Je me suis dit qu'il ne pouvait quand même pas avoir un deuxième "cratère" qui se serait formé de l'autre côté du cou. À ce moment, j'ai vu qu'il avait du sang dans la bouche également. J'ai ajouté du coton sous le cou. Il avait donc une grosse écharpe de coton autour du cou. Ai passé  la bande adhésive par-dessus, sans la croiser sur le front cette fois, pour ne pas le remuer. L'hémorragie était si intense que j'avais compris qu'il n'était plus nécessaire que le pansement tienne durant des heures. Tigret gigotant toujours, je n'avais pas d'autre choix que de le mettre dans la caisse à chat,  il aurait en effet pu s'éjecter de la turbulette. Tout cela s'est passé en cinq minutes où il a paniqué durant deux minutes environ, il a pu exprimer sa peur,  par ce son notamment, grâce à quoi, il aura pu s'en libérer je pense. Une fois dans la caisse, il a encore un peu remué, puis ce fut le silence. Un silence de délivrance pour lui,  la mort à cet instant l'avait emporté de l'autre côté du miroir ; plus de panique, la paix.

 

J'ai passé deux heures à nettoyer les pièces, enlever les plaids qui avaient reçu du sang. Et ai pu me rendormir ensuite. J'ai rêvé alors que Tigret s'était réveillé de son "coma" et courait partout en pissant à nouveau le sang, je courais derrière lui, cherchant à l'attraper, me disant que c'était anormal qu'il se soit "réveillé" après avoir perdu tant de sang déjà. Le rêve à son point culminant m'a réveillée ; le cœur battant, j'ai écouté le paisible silence. Tigret, soulagé, reposait dans sa caisse.

 

Le matin nous avons trouvé un endroit où l'enterrer. C'est mon ami qui s'est chargé de déposer sa dépouille dans la terre.  Le corps m'a t'il dit,  avait commencé à raidir déjà. Tigret repose maintenant sous un arbrisseau.

 

Et maintenant, cette lecture sur le silence, qui m'a fait beaucoup de bien. De Cristina Kaufmann :

http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2016/12/26/la-n...

 

 

09:35 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)