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03/02/2017

Le chat Tigret

 

Je revois le chat Tigret petit, avec ses yeux émerveillés, son regard enthousiaste sur la vie. À bientôt 13 ans d'âge, le cancer le tient, il lutte pour la vie désormais. Il se montre confiant en nous. J'ai failli pourtant commettre une erreur : lui remettre une collerette. Parce que des fluides se dégageaient depuis quelques jours de ce qui ressemble maintenant à une grande blessure ouverte. Pour qu'il n'en mette pas partout en se déplaçant, car il enlève les bandages en règle générale. Mais le vétérinaire lors de la consultation d'hier, sachant qu'il ne supporte pas la collerette s'est contenté de lui en faire un solide ; Tigret, surprise! ne l'a pas dégagé  pour le moment. J'ai une collerette à portée de main, celle de Lulu, qui encore récemment s'est fait soigner chez nous avant de reprendre la route comme à son ordinaire. J'ai bien fait de résister à mon tour à la tentation de l'infliger à Tigret (dans mon esprit, ç'aurait été le temps de souffler). L'incident de la collerette est clos. Tigret se montre courageux. "Il ne souffre pas encore" dit le vétérinaire. Il va falloir le suivre de près maintenant pour voir le moment où  il aura besoin qu'on le soulage de la douleur par des anti-inflammatoires et autres anti-douleurs.

 

Qui mérite qu'un cancer lui tombe dessus ?  Cette notion du "mérité" est plus que bizarre, surtout dans le cas de la maladie. Mais pas de révolte ça ne sert à rien non plus. Bien obligé d'accepter. Plus il y a de philosophie, plus on a de chance de faire reculer une souffrance supplémentaire et tout aussi inutile, on dirait que ce chat l'a compris.

 

Yoko reste en pleine forme. Il se tient éloigné du frère malade mais ne le rejette pas non plus. L'odorat des animaux est plus développé que le nôtre... la mauvaise odeur de son frangin d'infortune qui aurait comme un fruit qui pourrit au niveau du cou n'écœure pas Yoko, Nono non plus. Les deux chats sains prennent juste un peu de distance.

 

Voilà, c'est cela aussi avoir des animaux. Il faut parfois les accompagner dans une mort potentiellement pas douce. Et se faire alors les gardiens de l'animal blessé, pour veiller à ce qu'il souffre le moins possible.

 

En parallèle je vis une expérience avec un chien berger allemand en ce moment, qui n'est pas fameuse. Dès que ce chien me voit, il retrousse les babines, aboie, furax et ahuri. Pas moyen de communiquer avec ce chien. Il dégage quelque chose comme  de l'abrutissement en voulant me faire croire que je ne serais qu'un steak sur pattes bon pour la consommation incessamment sous peu. Il peut toujours aller se gratter. Ce chien ressemble à un loup physiquement et je dois avouer qu'ils ne me sont pas sympathiques, vus d'aussi près. 

 

Donc je ne suis pas une inconditionnelle des animaux. J'en vois beaucoup d'épatants, (quand la vie ne les a pas abîmés moralement de l'intérieur), comme les humains finalement. Sinon, comme pour ce chien... merde !

07:40 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

24/01/2017

Routes et autoroutes

 

Dès les premières pages sur Tom Ryan, personnage du roman de science fiction Oracle,  de Ian Watson,  il est question de déconnexion. Tom et sa sœur traumatisée encore plus qu'il ne l'est par la mort de leurs parents,  tués lors du crash de l'avion où avait été déposée une bombe, vivent-ils à part ? Peut-être bien car Tom se défend de toute liaison véritable, de longue durée avec une femme, du moins, au début du roman. Son devoir de protection de sa sœur étant prioritaire.

Voici comment il se sépare d'Eeva, la femme avec qui il se sentait pourtant en affinité,  après qu'ils ont fait connaissance via une conversation en anglais et en latin qui a duré toute la soirée :

 

"Il était grand temps de partir. Comme il se levait, Eeva fit de même.

 

S'étirant un peu, elle l'embrassa furtivement sur la joue.

 

"Je pense que je suis un peu saoule" annonça-t-elle "Je dois aller dormir."

 

Pas d'ambiguïté : au lit. Mais pour dormir. Devait-il lui rendre sa bise ? Probablement pas.

 

"Alors au-revoir, Eeva."

 

Il hissa son sac de cuir noir sur son épaule.

 

"Conduis prudemment. Tu prends la M1 ?"

 

Les gens qui se quittent parlent souvent de manière à neutraliser les possibilités de le faire. (NP : j'aurais pu traduire "de manière à ne pas se donner les moyens de le faire", qui sonne plus "pensée française", mais est-ce qu'avec cette version on est encore fidèle à la pensée de l'auteur ?)

 

Il pouvait rejoindre l'autoroute à quelques kilomètres seulement au Sud à Lutterworth. Mais il ne le ferait pas.

 

"Je resterai sur l'A5 tout le long. C'est une route vivante qui a une histoire. Je me suis senti déconnecté durant toute la journée."

 

Il faisait allusion à cet hôtel et à la vision aseptisée d'un monde harmonieux de discoureurs.

 

Eeva pouvait-elle supposer qu'elle l'avait débranché et que maintenant, délibérément, il rejetait leur affinité.

 

"L'autoroute semble irréelle, expliqua-t-il. Elle est tellement à part. L'A5 est une bonne route. Elle est large et droite."

 

Walting Street était presque parallèle à l'autoroute. La nécessité de prendre des initiatives au volant — cependant pas trop — et la variété modérée de celle-ci, le garderait en état de vigilance. Non pas qu'il se sentît las pourtant.

 

Il sourit largement.

 

"Je pourrais conduire plus vite sur la M1. Je sais quels ponts sont munis de radars. Mais il se pourrait que je l'oublie, nous revoyant à converser ensemble."

 

"Vale !" dit-elle "Bene Habet !". Ce qui tenait presque du Romain pour se souhaiter une bonne journée. Ou une bonne vie."

 

Ian Watson

 

Fin de l'extrait, je ne mets pas l'original du texte, en anglais,  car je n'en ai pas le temps. Je pense l'avoir traduit au mieux. Tom veut se reconnecter, si bien qu'il prend une "route vivante", qui a une histoire. L'autoroute est "separate" mot qui signifie "coupé", "à part", et pourtant presque tout le monde choisit de prendre l'autoroute. Walting Street, la route qu'il va prendre, est une ancienne voie romaine. Nous est dit que c'est la mémoire qui rend vivantes  les routes. Les hommes se souviennent de son histoire, la route devient plus émouvante, parfois il ne connaissent pas son histoire mais sentent qu'elle en a une par l'ambiance qu'elle dégage.

 

En est-il de même pour les humains ? ... se souvenir de leur parcours, de leur route, de leur histoire, pour ne pas les déconnecter comme des choses aseptisées... peu à peu rendues irréelles ? Ce serait cela le vrai froid qui fait mal... attention de ne pas "congeler" les êtres, à part les uns des autres !   

 

 

 

02:45 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

13/01/2017

Nounours aux pieds chauds

 

Le rêve d'hier était-il un "mauvais" rêve. Qu'entend-on par "mauvais" en parlant de rêve ? Le mot "mauvais" signifie que le rêve fut éprouvant, mais il est important de l'accueillir quand même en toute reconnaissance (même si cela prend quelques minutes pour s'en remettre) ... d'autant que le rêve n'a pas de mauvaise intention. Il nous informe de quelque chose quand on s'en souvient. Se souvenir de lui est pour moi le signe d'un message. On voudrait le merveilleux toujours et parfois un grain de sable nous dit que non, nous sommes dans une sphère où ce n'est pas toujours merveilleux et ce grain de sable défie notre égoïsme... merci à lui donc. Merci au rêve d'hier. Il n'est pas revenu cette nuit toutefois, ce qui n'est pas un mal non plus. C'est vrai aussi  que la souffrance doit être combattue.... la souffrance d'autrui que percevaient par les visions cauchemardesques les trois personnages du rêve d'hier. Et pour la combattre il faut combattre notre propre égoïsme, commencer déjà par accepter de voir. Voici, suivant le lien ci-après, un peintre et dessinateur, Kees Van Dongen, qui a posé son regard sur la maladie http://enflanant.hautetfort.com/

Pour me réconforter ce matin, car il n'est pas question de flancher, j'adopte ce mantra (sous ces quelques lignes)  par rapport aux visions du rêve d'hier, et cela ne veut pas dire que je ne compatis pas, ni que j'oublie mon "Notre Père qui êtes aux Cieux". Rester en un seul morceau face aux atrocités de ce monde requiert un certain syncrétisme chez moi, avec le mantra je reste les pieds sur Terre, avec le Notre Père, je regarde là-haut pour me rappeler à Lui. Voici le mantra  :

 

"JE PRENDS REFUGE DANS LE DIAMANT UNIVERSEL.
QUE CE DECHAINEMENT FURIEUX SOIT DETRUIT."

 

Réconfort de "Nounours aux pieds chauds". Il y a sa version anglaise. Lien sous ce court extrait et la peinture du coquelicot, de Kees Van Dongen, qui posa aussi ses yeux sur le Merveilleux :

 

"Et il apparut sous sa véritable forme de

L’OURS SMOKEY

Un bel ours brun-fumé qui se tenait debout sur ses pattes de derrière, montrant qu’il était alerte et attentif."

 

1919-le-coquelicot.1299551168.thumbnail.jpg

http://www.zen-occidental.net/humour/snyder5.html

07:40 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)