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10/02/2014

Qui a réponse à tout ?

Pas moi. Je ne trouve pas les réponses.

je ne pense pas que le capitalisme soit une expérience à continuer ; il faudrait trouver une organisation  juste et comportant qui plus est ce que Bernanos appelle le respect de la faiblesse. Respect qu'il a trouvé quant à lui  dans les principes chrétiens. Il les a vus bafoués de façon particulièrement horrible lors de la guerre civile espagnole par ceux-là même qui les professaient mais, ayant pressenti les événements de Russie avec Staline, il ne trouvait pas non plus de réponse dans l'anti-capitalisme des gens de gauche. Je me sens proche de ce genre d'azimutage et partage les mêmes principes que lui, que l'on appelle aujourd'hui, valeurs, c'est pourquoi j'aime beaucoup cet auteur.

15:49 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

Respect

Michel del Castillo parle de Bernanos avec infiniment de respect et d'émotion. Extrait de sa préface, mis en quatrième de couverture :

 

"Comme Céline, comme tant d'autres, Bernanos a surgi des tranchées de 14. Rescapé de cette boucherie, il contemple le monde avec des yeux dessillés. Fils de paysans, pétri de la boue d'Artois, il a vécu, avec horreur et fierté, une guerre de paysans enterrés vivants. Quand il se lève de cet ossuaire, il fixe sur les années folles le regard d'un revenant. Était-ce ça, le sens de ce sacrifice qui a ravagé le pays ? (...)

Tous les romans portent la marque de ce dégoût. Ils proviennent de cette révolte initiale. Ils vomissent la même abjection. (...) Ses curés diront l'impuissance, la solitude, et, surtout, l'échec. Ils balbutieront des propos incohérents, exhiberont leur balourdise, montreront leur grossièreté de paysans mal dégrossis. Sous leur allure fruste, ces prêtres oubliés dans d'obscures paroisses sont aussi des visionnaires. Ils déchiffrent, non les apparences, mais le for le plus intérieur. Ils rencontrent Satan, devisent avec lui, cheminent à ses côtés. Des illuminations les déchirent. Ils tentent de dire l'inexprimable et ils ne parviennent qu'à susciter la risée de leurs paroissiens, l'inquiétude de leurs supérieurs, l'indignation de la hiérarchie. Ils ne servent à rien, strictement, sauf à déranger l'ordre du monde. (...) Des trois vertus théologales, l'une, la foi, vacille ; la charité s'use en vain ; ne reste que l'espérance, qui porte le grand chant bernanosien, d'un bout à l'autre de sa vie."

 

 Michel del Castillo

 

13:41 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)

À propos

Je commençais à sentir  poindre comme une sorte de découragement à la lecture des Grands cimetières sous la lune, se dessinait un imbroglio politique comparable à un écheveau difficile à démêler, hors de portée pour gens normalement constitués ; la position même de Bernanos me semblait difficile à cerner ; il est en colère Bernanos, c'est parfois volcanique, et je le perds de vue quand ses déclarations fument  comme de la lave  incandescente. Soudain,  ces mots consolateurs, parce que limpides :

 

"Encore un coup, je ne trouve pas ça drôle. J'essaie de comprendre. Evidemment, pour les évêques espagnols comme pour moi, je suppose que les événements humains ont un sens surnaturel, mais il n'est permis qu'à des saints ou des inspirés d'en interpréter le chaos. Faute de mieux il est légitime de suivre son chemin parmi ces animaux sauvages, ainsi qu'un homme prudent traverse une prairie où des taureaux ruminent tranquillement au soleil, pleins d'impénétrables desseins."

 

Limpide. L'homme "nu" entouré d'animaux politiques que Bernanos ne considère pas comme des demi-dieux vu les charniers et autres cloaques qui aboutissent aux cimetières sous la lune dans lesquels ces monstres précipitent l'homme vulnérable. 

 

 

08:36 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)