02/02/2014
samedi après-midi
Samedi après-midi, nous sommes allés, entre autre, moi à la bibliothèque municipale de Béthune, Patrick au Furet de Nord, il voulait saluer un écrivain de sa connaissance, Jess Kaan, qui y faisait une dédicace.
Le soir même j'entame la lecture du polar de Jess Kaan : Le Label N. Déjà j'en avais lu la préface, de Virginia Valmain, au café où nous nous étions rendus quelque temps après nos différentes visites en ville.
Virginia après avoir dit dans cette préface tout le bien qu'elle pensait du texte de cet auteur signe "Virginia Valmain, romancière burnée". Candide encore à mes heures, j'interroge de suite Patrick : "romancière burnée, ça veut dire quoi ?", j'insiste : "burnée". Le voisin de table me jette un méchant coup d'œil, pense-t-il que c'est de la provocation ? J'avais pourtant parlé assez bas. Bref, Patrick m'éclaire sur cette évidence et ajoute "Virginia Valmain est un pseudo, en fait il s'agit de "...". "..." est aussi auteur sous son vrai nom, masculin donc.
Quand je lis le début du roman de Jess Kaan, évidemment je suis un peu désarçonnée, je sortais à peine de Bernanos et Sand. De Bernanos surtout, qui passe au tamis de sa poésie une réalité bien dure elle aussi. Avec Jess, dans ce polar, pas de porte dérobée, pas de tamis, plongeon dans une réalité toute crue ; sans ménagements nous voici avec La blondasse, premier personnage-victime, qui est en réalité l'exutoire de deux débauchés. Je fais bien de m'adapter car le roman pour être cru n'est pas inintéressant pour autant, il est même riche d'enseignements. Mais à une heure du matin, un peu fatiguée, l'histoire étant dure, je décide de faire une pause, mais ne lâche pas le roman comme ça, sans vergogne, parce que ce livre représente une somme de travail d'écriture ; je prends donc temporairement congé de lui avec ménagements, lisant des bribes çà et là de la quatrième de couverture, mais d'un coup, mes yeux s'accrochent comme malgré eux à la dédicace, que voici :
"À Mary Ann Nichols, Annie Chapman, Elizabeth Stride, Catherine Eddows, et Mary Jane Jelly. Parce qu'on se souvient toujours du Mal incarné et rarement des victimes."
J'éprouve le soudain besoin de vérifier si les femmes mentionnées sont des auteurs. Dès le premier nom entré dans le moteur de recherche, je vois qu'il s'agit des victimes de Jack l'éventreur. D'où la vidéo dans le post précédent.
Jess Kaan, chevalier moderne qui parle des héros anonymes. Son polar se passe à Auchel, le personnage principal (que pour ma part je retrouve demain) n'est pas un policier mais un embaumeur.
Salut à vous, lecteurs et lectrices de ce blog.
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Victimes de Jack l'éventreur ; attention cette video peut choquer
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01/02/2014
L'utopie comme débouché, c'est bien possible
"the world would never amount to a hill of beans if people didn't use their imaginations to think of the impossible."
Pete Seeger
de quoi se nourrit l'imaginaire ?
D'un environnement, d'une culture, de relations diverses. L'enfant toujours enfermé pourrait-il avoir de l'imagination créative, qui puisse le libérer par exemple de sa prison ? Car l'imagination n'est pas un délire. C'est plutôt ce qu'une personne fait des cadeaux reçus, de la nature, des paysages, des chants d'oiseaux, etc. ou de certaines souffrances aussi, afin qu'elles ne deviennent pas des poisons et conduisent à la résilience ; comme si un dialogue s'instaurait entre différents éléments de la réalité et la personne. Pour imaginer, de façon créative comme l'entend Pete Seeger, il faut de l'espace, un certain recul, une respiration. Or le monde du prêt à penser, du consumérisme, finit par devenir une prison propre à tarir l'imaginaire créatif.
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