27/10/2017
Malou
J'ai de nouveaux voisins, génération 25 ans au plus. Ce sont des jeunes du quartier. Ils ont grandi ici. Malou leur chien m'a rendu visite côté patio. Sur le coup il a aboyé. Mais quelques heures plus tard, ses maîtres n'ayant pas encore emménagé, il s'est cru abandonné par eux dans son petit patio et est revenu me voir la queue basse avec, non plus de la morgue, mais une sorte d'attente humble à mon égard. Il attendait que je fasse un geste d'adoption de sa personne devenue toute humilité, en chien pragmatique. Je lui ai donné trois mini sucres, il s'est fait caresser la tête, en frétillant vivement de la queue, est entré dans la maison, toujours frétillant, a mangé les croquettes ds chats. Est ressorti sous ma demande sans problème mais restant à vaquer dans mon patio, finalement est re-rentré dans la maison, quand soudain il entendit l'appel de ses maîtres. Il les a rejoints, sans trop d'empressement, s'étant bien fait à sa nouvelle maîtresse potentielle. Tout se passera bien avec mes nouveaux voisins, Malou en est le signe tangible. Et j'aurai toute la bande de jeunes du quartier souvent à quelques pas de ma porte désormais. J'ai un bon feeling avec eux , nous le savons grâce à Malou.
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26/10/2017
Les chaussures
J'ai essayé mes nouvelles bottines d'hiver ce matin. Elles ne sont pas Vegan, hélas trop cher pour mon budget. C'est du cuir retourné et il y a une sorte de moumoute à l'intérieur qui je crois est synthétique bien que cela rappelle la laine de mouton. Elles ont belle allure ces bottines, bien qu'elles soient plutôt conçues pour la marche vu comment elles sont confortables, on peut les porter pour la ville sans problème. J'ai marché avec elles aux pieds en revenant d'avoir accompagné mon ami sur le chemin de la gare. Il marche tellement vite, habitué à marcher des kilomètres chaque jour de son lieu d'habitation à la gare puis de la gare à son lieu de travail et vice versa au retour, sans compter les allers retours cantine- lieu de travail à midi, il marche tellement vite disais-je, entraîné comme il l'est que je l'ai laissé à un moment donné, ne serait-ce que pour ne pas lui faire rater son train. Demi tour donc vers le Mont Sorel pour moi. J'ai longé le cimetière en montant une cote pas aussi ardue que celles que l'on trouve au Mont des Cats (pays de Yourcenar), ni que celles des collines du boulonnais (le Mont Lambert par exemple) mais une cote néanmoins respectable en terme de déclivité du terrain.
Laissons les chaussures (qui n'ont coûté que 16 euros, vendues dans un magasin à priori d'alimentation), et retenons que j'ai longé un cimetière, vers sept heures moins le quart du matin, dans la nuit un peu éclairée par quelques réverbères. Sans peur et sans reproche. Or j'ai parlé de la peur dans l'avant-dernier post, qui est suscitée par une imagination mal stimulée et dont j'ai fait l'expérience. Cette nuit d'ailleurs, j'ai de nouveau retenu un pipi nocturne à cause de l'image du film d'horreur qui est revenue. Mais la peur cette fois était moins intense, j'aurais pu aller aux toilettes à la rigueur, sans trembler. Yoko ne s'est pas réveillé, et moi au chaud dans mon lit j'ai concentré mes pensées sur une contre-image, celle de la Madone. Dans le film d'horreur en question, on parle en effet d'une jeune future maman qui se fait tuer par des enfants malades mentaux et cette jeune femme revient en vision concernant son ancienne copine sous une apparence atroce ; celle-ci l'avait mise en garde contre ces enfants invisibles dont toutes les deux pressentaient la présence occulte. L'image qu'elle donna d'elle à sa copine, quand elle lui apparut, fut celle d'une femme nue, aux yeux révulsés, allaitant un enfant mort-né, entourée d'enfants fantômes et chauves qui la regardent allaitant nue comme un ver ce pauvre bébé lui aussi tout nu, que dans la réalité on a retrouvé mort à côté d'elle, assassinée. Deux madones donc. L'une au ciel, l'autre en enfer. Et le pire dans ce film d'horreur est que la copine ne cherche pas à sauver l'âme de son amie, ou du moins de celle que l'on croyait être son amie. Au contraire, cette vision d'enfer la soulage étrangement car elle balance les anxiolitiques qu'elle tenait serrés dans le creux de sa main et tourne le dos au lieu maudit, visiblement soulagée de n'avoir pas été l'infortunée qu'elle laisse à son triste sort.
La contre image de Marie a "fonctionné" moyennement, l'autre image s'imposait plus et il va falloir que je réfléchisse si je ne devrais pas entrer en compassion avec les âmes tourmentées, accompagnée de la Madone, au lieu de juste lui demander sa protection, comme une gamine. Je reviens à mon propos initial : la chose que j'ai notée est que de passer seule le long d'un cimetière alors qu'il faisait encore nuit, dans une rue déserte, ne m'a causé aucune peur. Au contraire, je trouvais l'endroit paisible. Les morts, les défunts pour de vrai dans cette dimension-ci pour les croyants, se reposaient sans aucun tourment d'après mon ressenti et laissaient de ce fait tranquilles ceux de l'autre dimension. Tandis que dans le film d'horreur il s'agit de vivants qui utilisent l'idée de la mort pour passer un message ou plutôt une mise en garde, tellement maladroite qu'elle devient nocive. Le film part en fait de l'idée d'enfants devenus mortifères, parce que victimes, et qui tuent les adultes et autres êtres qui veulent se mettre en contact avec eux pour les faire entrer dans leur univers désespéré. Dans ce film, l'enfer serait cela. Et je ne peux m'empêcher de penser au Christ en tant que personne qui a reçu une éducation chrétienne... où le Christ, dans la foi chrétienne, est cette entité divine qui est descendue parmi les morts (après l'expiration sur la croix), parfois on dit, en enfer, et en est revenue.
Pourquoi avoir peur sous l'effet d'une image d'une malheureuse jeune maman prise au piège et assassinée et ne pas avoir peur dans des conditions plus réelles de la mort au niveau du décor, un cimetière la nuit, décor qui est une image aussi, mais tangible. L'invisible quand il est imaginé ou ressenti comme catastrophique cause plus de peur que le tangible.... il faut donc travailler à fortifier son esprit et cela passe je crois par la compassion qui est faite de courage.
Si la nuit prochaine cette image me revient à l'esprit je ne vais plus prier de la même façon, mais plutôt m'allier à cette Madone du ciel. Dans la simple demande de protection, il n'y a pas cette alliance.
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25/10/2017
Lu ce matin ♣♣♣ trois avocatiers
"af al mi hen, malgré tout, ani maamin, j’ai confiance"
Pauline Bebe
Nous pouvons reconnaître que la vie est injuste, que nous n’avons pas de garantie sur la conséquence de nos actes, pas de retour automatique sur investissement, que nous ne comprenons pas tout. Notre sagesse est faite d’incertitudes et malgré tout, nous devons poursuivre la recherche d’un sens et l’accomplissement d’actes de bien. Oui, comme le dit Eve, le fruit de la connaissance du bien et du mal est beau à voir et bon à manger. Il nous incite à nous surpasser dans les heures les plus sombres, à chercher l’étincelle de lumière qui nous permettra d’avancer, à apprécier comme un miracle, chaque pas que l’humanité accomplit et qui fait qu’elle se dresse dans une fierté altière. Cette désobéissance originelle nous a permis de grandir, d’envisager la vie comme un questionnement sans fin. Nous devons être reconnaissants à Adam et Eve: les portes du jardin d’Eden se sont refermées sur les certitudes et nous ont permis de dire, af al mi hen, malgré tout, ani maamin, j’ai confiance. La confiance est le cadeau de Dieu sur le chemin qui s’ouvre devant toute l’humanité, la confiance a en horreur les affirmations criantes et trop sûres d’elles, elle fuit les certitudes, elle vit au rythme des pointillés, des petites lettres rétrécies par leur timidité. Elle prend sa source au gré des hésitations et des espérances, des déceptions et des sourires. Elle s’accroche au loin sur le fil de l’espoir suspendu à l’horizon des peut-être.
Pauline Bebe, Peut-on faire le bien sans idée de rétribution / extrait (cjl-paris.org)
image: Marc Chagall, Adam et Eve (pinterest.com)
Trouvé sur Jubilate deo de ce jour.
♣♣♣
Cette fois-ci, je ne les ai pas loupés, à peine vus je les ai reconnus. Je parle des plants d'avocatiers qui se sont développés, l'un encore une fois dans la grande potée de lierre et géranium, la même d'où j'avais déraciné le premier, faute de le reconnaître, (j'ai dû en voir dans la région de Toulouse sans savoir que c'en était), l'autre s'est développé dans un pot où un géranium odorant s'est épanoui à merveille, la longue tige bien droite du jeune plant a émergé avec un bouquet de belles feuilles tendres au bout, qu'il offre à la lumière. Pas touche. Le premier, qui a subi le déracinement, s'en remet. Une troisième feuille pousse sur sa tige bien redressée, et une autre, minuscule à ce jour, au sommet de celle-ci se pointe timidement et, at the same time, hardiment, (timidité et hardiesse allant parfois de pair, notamment en certaine circonstance de survie). J'en déduis que les noyaux d'avocat, dans le terreau humide (grâce aux pluies du climat d'ici), où je les avais déposés, mais pas trop humide non plus, grâce au fait que des plantes autour d'eux pompaient l'excès d'eau, se sont retrouvés couvés en quelque sorte par le lierre et les géraniums, qui plus est odorants (ce qui a dû les stimuler). Leur tige s'élance bien droite, c'est pourquoi, le moment venu, les plants d'avocatier tracent facilement leur chemin vers le haut parmi les plantes nounous. Reste à surveiller au niveau des limaces, très peu nombreuses cette année, mais je vais surveiller quand même, débusquer leurs planques éventuelles et tout devrait bien se passer pour ces avocatiers. J'ai vu qu'ils pouvaient pousser haut, mais pas dans la terre des Haut-de-France en raison du climat. Donc à un moment donné, quand ils seront plus forts, il faudra les mettre dans des pots plus grands.... ou les offrir, au moins un, à un provençal ou une provençale de passage.
09:38 Publié dans Lecture | Lien permanent | Commentaires (0)