"Thomas Merton
Comme Dieu est proche de nous, lorsque, reconnaissant et acceptant notre abjection, nous jetons en Lui tous nos soucis! Contre toute attente humaine, Il nous soutient lorsque nous en avons besoin et nous aide à faire ce qui semblait impossible. Nous apprenons alors à connaître Sa présence, non telle qu’on la trouve dans des considérations abstraites, déguisées sous nos propres oripeaux, mais telle qu’on la trouve dans le vide d’une espérance qui peut toucher au désespoir. Car on atteint l’espérance parfaite au bord du désespoir lorsque, au lieu de tomber dans l’abîme, on se retrouve marchant dans les airs. L’espérance est perpétuellement sur le point de se changer en désespoir, mais au moment de la crise suprême la force de Dieu est tout à coup rendue parfaite par notre infirmité. Ainsi apprenons-nous à attendre Sa miséricorde d’autant plus calmement qu’il y a plus de danger, à Le chercher paisiblement dans les périls, certains qu’Il ne peut nous manquer, même si nous sommes réprimandés par les justes et rejetés par ceux qui prétendent posséder manifestement Son amour.
Thomas Merton, Nul n’est une île (Seuil, 1956)"
Comment :
je ne pense pas avoir déjà pensé posséder l'amour de Dieu pour ma part, un amour ne se possédant pas en fait. Mais on peut ressentir une présence indéfectible jusque dans la pire des mouises, comme de se retrouver cloué sur une croix. Comme si Dieu lui-même était passé par là pour signifier quelque chose qui nous échappe encore et encore pour beaucoup je pense, qui m'échappe encore. Ne pas savoir mais sentir, et ce sentiment ressemble fort à de la confiance qui re émerge une fois seul(e) avec nous-même et cette présence, malgré l'incompréhension.