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26/10/2017

Les chaussures

 

J'ai essayé mes nouvelles bottines d'hiver ce matin. Elles ne sont pas Vegan,  hélas trop cher pour mon budget. C'est du cuir retourné et il y a une sorte de moumoute à l'intérieur qui je crois est synthétique bien que cela rappelle la laine de mouton. Elles ont belle allure  ces bottines, bien qu'elles soient plutôt conçues pour la marche vu comment elles sont confortables, on peut les porter pour la ville sans problème. J'ai marché avec elles aux pieds en revenant d'avoir accompagné mon ami sur le chemin de la gare. Il marche tellement vite, habitué à marcher des kilomètres chaque jour de son lieu d'habitation à la gare puis de la gare à son lieu de travail et vice versa au retour, sans compter les allers retours cantine- lieu de travail à midi,  il marche tellement vite disais-je,  entraîné comme il l'est  que je l'ai laissé à un moment donné, ne serait-ce que pour ne pas lui faire rater son train. Demi tour donc vers le Mont Sorel pour moi. J'ai  longé le cimetière en montant une cote pas aussi ardue que celles que l'on trouve au Mont des Cats (pays de Yourcenar), ni que celles des collines du boulonnais (le Mont Lambert par exemple) mais une cote néanmoins respectable en terme de déclivité du terrain.

 

Laissons les chaussures (qui n'ont coûté que 16 euros, vendues dans un magasin à priori d'alimentation), et retenons que j'ai longé un cimetière, vers sept heures moins le quart du matin, dans la nuit un peu éclairée par quelques réverbères. Sans peur et sans reproche. Or j'ai parlé de la peur dans l'avant-dernier post, qui est suscitée par une imagination mal stimulée et dont j'ai fait l'expérience. Cette nuit d'ailleurs, j'ai de nouveau retenu un pipi nocturne à cause de l'image du film d'horreur qui est revenue. Mais la peur cette fois était moins intense, j'aurais pu aller aux toilettes à la rigueur, sans trembler. Yoko ne s'est pas réveillé, et moi au chaud dans mon lit j'ai concentré mes pensées sur une contre-image, celle de la Madone. Dans le film d'horreur en question, on parle en effet d'une jeune future maman qui se fait tuer par des enfants malades mentaux et cette jeune femme revient en vision concernant son ancienne copine sous une apparence atroce ; celle-ci l'avait mise en garde contre ces enfants invisibles dont toutes les deux pressentaient la présence occulte. L'image qu'elle donna d'elle à sa copine, quand elle lui apparut, fut celle d'une femme nue, aux  yeux révulsés, allaitant un enfant mort-né, entourée d'enfants fantômes  et chauves qui la regardent  allaitant nue comme un ver ce pauvre bébé lui aussi tout nu,  que dans la réalité on a retrouvé mort à côté d'elle, assassinée. Deux madones donc. L'une au ciel, l'autre en enfer. Et le pire dans ce film d'horreur est que la copine ne cherche pas à sauver l'âme de son amie, ou du moins de celle que l'on croyait être son amie. Au contraire, cette vision d'enfer la soulage étrangement car elle balance les anxiolitiques qu'elle tenait serrés dans le creux de sa main et tourne le dos au lieu maudit, visiblement soulagée de n'avoir pas été l'infortunée qu'elle laisse à son triste sort.

 

La contre image  de Marie a "fonctionné" moyennement, l'autre image s'imposait plus et il va falloir que je réfléchisse si je ne devrais pas entrer en compassion avec les âmes tourmentées, accompagnée de la Madone, au lieu de juste lui demander sa protection, comme une gamine. Je reviens à mon propos initial : la chose que j'ai notée est que de passer seule le long d'un cimetière alors qu'il faisait encore nuit, dans une rue déserte, ne m'a causé aucune peur. Au contraire, je trouvais l'endroit paisible. Les morts, les défunts pour de vrai dans cette dimension-ci pour les croyants, se reposaient sans aucun tourment d'après mon ressenti et laissaient de ce fait tranquilles ceux de l'autre dimension. Tandis que dans le film d'horreur il s'agit de vivants qui utilisent l'idée de la mort pour passer un message ou plutôt une mise en garde,  tellement maladroite qu'elle devient nocive. Le film part en fait de l'idée d'enfants devenus mortifères, parce que victimes,  et qui tuent les adultes et autres êtres qui veulent se mettre en contact avec eux pour les faire entrer dans leur univers désespéré. Dans ce film, l'enfer serait cela. Et je ne peux m'empêcher de penser au Christ en tant que personne qui a reçu une éducation chrétienne... où  le Christ, dans la foi chrétienne, est cette entité divine qui est descendue parmi les morts (après l'expiration sur la croix), parfois on dit, en enfer, et en est revenue.

 

Pourquoi avoir peur sous l'effet d'une image d'une malheureuse jeune maman prise au piège et assassinée et ne pas avoir peur dans des conditions plus réelles de la mort au niveau du décor, un cimetière la nuit, décor qui est une  image aussi, mais tangible.  L'invisible quand il est imaginé ou ressenti  comme catastrophique cause plus de peur que le tangible.... il faut donc travailler à fortifier son esprit et cela passe je crois par la compassion qui est faite de courage.

 

Si la nuit prochaine cette image me revient à l'esprit je ne vais plus prier de la même façon, mais plutôt m'allier à cette Madone du ciel. Dans la simple demande de protection, il n'y a pas cette alliance.  

 

     

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