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29/07/2020

I saw you ♣♣♣ "C'est un jaïn" ♣♣♣ Valencienne où se trouve un hôpital qui ne manque pas d'argent ♣♣♣ Bienfaits du fuseau allié au psautier

Le poème et le poète :

 

I Saw You

Joshua Henry Jones, Jr.

 

https://poets.org/poem/i-saw-you?mc_cid=17d187c29d&mc...

 

♣♣♣

 

Lu sur Diérèse, à propos du jaïn  :

 

http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/20...

 

♣♣♣

 

Un hôpital qui ne manque pas d'argent, géré par des soignants. Des soignants qui gèrent bien donc :

 

https://www.facebook.com/eulalie.steens/posts/10158437066...

 

Les amis de nos amis sont nos amis, Philippe Ducrocq est mon ami. Il a publié ceci, qui m'interpelle :

 

https://www.facebook.com/ducrocq.philippe.5/posts/3818632...

 

♣♣♣

 

Bienfaits du fuseau allié au psautier : Site Hozana :

 

 

"Sainte Macrine la Jeune (324 – 379)

 

Macrine est la fille ainée d'une étonnante famille de saints qui donna à l'Église saint Basile de Césarée, saint Grégoire de Nysse et saint Pierre de Sébaste. Bien éduquée par une mère qui refuse de la laisser à une nourrice, malgré les usages de l'époque, Macrine apprend à lire dans le psautier qui accompagne tous les moments de sa vie quotidienne, tandis que sa main tient le fuseau. A douze ans, elle est l'objet de nombreuses demandes en mariage. Mais l'enfant choisit de se consacrer à Dieu et de vivre auprès de sa mère devenue veuve. La mort prématurée du fiancé choisi par son père évite à Macrine bien des problèmes de conscience. Macrine devient l'âme du foyer. Sa mère se repose entièrement sur elle. La maison familiale se transforme en petit monastère mêlant contemplation, hospitalité et bienfaisance. Basile et Grégoire reconnaîtront que l'influence de leur grande sœur fut pour beaucoup dans leur vocation au service de l'Église. Grégoire assista aux derniers instants de sa sœur, terrassée par la maladie mais pas anéantie. Ses derniers instants furent en effet une méditation sur la résurrection ce qui nous a valu de la part de l'évêque de Nysse, outre la vie de sainte Macrine, le grand dialogue "sur l'âme et la résurrection.""

 

 

06:24 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

28/07/2020

Histoire de marins ♣♣♣ Les pêcheurs et les autres, vus par Annie Proulx dans Nœuds et dénouement

J'avais un sujet pour un deuxième livre, qui s'est étoffé à l'écoute de deux reportages sur la batellerie. Des femmes et des hommes de ce milieu se sont exprimés, notamment sur la crise qui les a frappés dans les années 1980, en France particulièrement. Il fallait adapter les péniches à des chargements plus lourds, s'offrir des équipements technologiques pour affronter la concurrence. J'ai donc commencé à écrire le livre mais me suis rendue compte qu'il me fallait me documenter un peu plus. J'habite dans le quartier des mariniers, rue du Quai de B, et pas loin se trouve le port de plaisance prolongé par une rue dont les maisons rappellent en plus grand des cabines de bateaux, avec des fenêtres de-ci de-là en forme de hublot. Ces mariniers à la retraite sont aimables, cependant, dotés du caractère des climats du nord, ils ne sont pas causants. Pas envie de les embêter en prolongeant les reportages entendus à la radio. 

Je suis heureusement tombée sur un livre qui briefe les lecteurs sur la navigation.

Il y a un un Terre-Neuve qui intervient dès les premières lignes de mon texte (futur roman), et dans le roman sur lequel je suis tombée en rangeant les étagères, s'intitulant Nœuds et dénouements, l'histoire va très vite se propulser à Terre-Neuve. Coïncidence ou présage ?

 

La romancière pour être aussi bien renseignée est sûrement marin elle-même.  

 

Les conducteurs de péniches sont des marins à part entière. La navigation est toutefois différente. Annie Proulx parle notamment des intempéries que doivent endurer les marins sur bateaux non pas fluviaux mais maritimes : c'est impressionnant !

Les canidés de race Terre-Neuve sont d'excellents nageurs. Des chiens "aquatiques", avec des pattes palmées. Les Terre-neuviens et autres marins dans l'âme ont probablement adopté ces chiens, comme des bergers ont leurs chiens spécifiques.

 

Un extrait :

 

"Quoyle se racla la gorge.

"Qu'est-ce qui vous amène à Patte-de-Grappin ? Un voyage d'agrément ?"

L'homme aux cheveux blancs était incapable de poursuivre. "D'agrément ? Dans ce bled ? Sur la côte la plus désolée et la plus misérable de la planète ? Rien au monde ne m'y traînerait. J'aimerais mieux naviguer en péniche dans les quatrièmes rugissants au large de la Terre de feu. Non, nous sommes venus faire tapisser de neuf le bateau, n'est-ce pas ?" "Silver, ma chère épouse ici présente, insiste pour s'attacher les services d'une personne spécialisée dans la sellerie nautique, les garnitures pour yachts. Une parmi des milliers. Était installée à Long Island, à une dizaine de kilomètres de notre résidence d'été. Maintenant nous devons la suivre à la trace jusque sur ce rocher paumé. Toute cette traversée depuis les Bahamas pour faire retapisser le  grand salon..."

 

Terre-Neuve ! Sur un rocher paumé, que c'est romanesque !

 

♣♣♣

 

J'ai lu le livre d'Annie Proulx. De "subissant" un homme prend goût à la vie. Sa tante l'a stimulé au départ, mettant un peu de pression afin qu'il s'arrache d'un lieu qui ne lui vaut rien. Il va découvrir les marins de Terre-Neuve. C'est tout au Nord comme chacun sait "et pourtant" ils sont chaleureux, pour la plupart de ceux qu'il rencontre. Il a un gros complexe portant sur son physique : les gens de Terre-Neuve ne le voient justement pas sous l'angle spécifiquement de son physique. Ils l'apprécient, tant et si bien que les choses deviennent plus simples pour lui et peu à peu, l'homme en question y voit plus clair. Notamment, il ne confond plus amour et souffrance, n'associe plus les deux. Si vous souffrez avec votre partenaire réalise-t-il ce n'est pas tant parce que vous l'aimez. Vous subissez parce que vous pensez que l'amour doit en passer par là. La souffrance était presque selon lui la preuve de l'amour porté au partenaire. Or la femme que l'homme va rencontrer à Terre-Neuve, avec laquelle il va s'entendre, ne le fait pas souffrir. Se peut-il qu'il l'aime "malgré tout", de cette façon si indolore ? Il a du mal à le réaliser.

 

D'autres sujets dans ce livre, notamment celui de la condition d'esclave, subie par des orphelins anglais envoyés dans des fermes au Canada ; en effet nombre d'enfants anglais rejetés par leur famille, que les autorités anglaises, vers le début du vingtième et bien des années plus tard, ont ainsi abandonnés aux mains de fermiers sans scrupules. Il semblerait que les marins de Terre-Neuve aient été plus tendres avec les orphelins !

 

Annie Prouxl laisse parler les pêcheurs de Terre-Neuve : le monde entier venant rafler le poisson dans leurs eaux, cela en raison d'accords politiques aberrants, les médias les mettent ensuite sur la sellette quand certains se rabattent sur les phoques. Les pêcheurs se rebiffent dans ce livre : l'un d'eux dira que nous ne voyons que les images pointant du doigt le pêcheur pris en faute avec son gourdin, s'agissant des phoques, sans montrer que par ailleurs, on leur a volé leur métier de pêcheur en mer et qu'on les a envahis de pétroliers très polluants, ainsi que de touristes alimentant le consumérisme. 

 

Annie Proulx prône aussi l'éducation que l'on doit aux enfants dits différents, à travers un personnage, en butte notamment avec une institutrice maltraitante. Sans poser sur eux de diagnostique médical, sorte d'étiquette qui rétrécit le champ des possibles.

 

Annie Proulx :  une femme heureuse et en lutte.

 

 

02:46 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

23/07/2020

Les âmes grises

À relire, pour l'écriture de Philippe Claudel Les âmes grises. Le roman gravite autour de l'assassinat d'une fillette. Les hommes et les femmes défilent aussi au gré de faits qui reviennent à l'esprit du narrateur, des êtres s'agrègent à d'autres de fil en aiguille, et le narrateur qui se confesse à sa femme décédée depuis longtemps brosse ainsi des portraits "d'hommes et de femmes de peu", êtres poignants que les édiles et autres puissants écrasent, qui n'osent se rebiffer contre eux, au point pour un gendarme de laisser martyriser sous ses yeux un jeune breton, peut-être criminel martyr ou peut-être pas. Crime d'un pervers sadique ou crime d'un martyr ? Le narrateur aimerait croire en la culpabilité du procureur. Ce procureur, bien que réclamant des têtes à tour de bras, laisse les gens qui l'entourent, pantois de respect face à sa solitude glacée, comme si ce procureur vivait suspendu tel un animal crocheté par la vie dans un frigidaire, attendant d'être bouffé tout cru par elle. Il a l'air de la traverser comme un purgatoire, long tunnel, avec une petite lumière au bout, sa femme, décédée trop tôt mais consolation : qui n'a pas connu la laideur. Car pour ce procureur qui s'absente parfois du réel, ne reconnaît plus le visage de l'homme dont il vient d'obtenir la tête,  c'était comme si pour lui, la vie vous encrassait les âmes et rendait laids les gens à force de compromissions. Même le condamné à mort semble avoir pitié du procureur qui suinte le martyr.

 

Le narrateur confessera son inaptitude à aimer l'enfant qu'il a eu avec sa bienaimée Clémence. Devenant à son tour une âme grise tirant sur un noir non lumineux mais plutôt très négatif. Il devient moche en effet, ce père biologique, comme  à force d'en avoir trop vu, d'avoir trop enduré. Son regard sur le bébé est-il celui du juge Mierck sur le petit breton ? "Mais quel con" me suis-je exclamée quand il passe à l'acte.

 

J'en voulais sur le coup à l'auteur. Mais non. Je me suis ravisée depuis. L'auteur  a donné de lui-même pour écrire un tel livre, se mettre dans la peau des petits (socialement parlant), qui finissent par ne plus s'aimer en fait, voire se dégoûter à force de céder au regard que les puissants de ce monde posent sur eux. 

 

Le narrateur, qui se confesse à sa femme, la trahit à force de focaliser sur elle trop de choses. Même l'amour des âmes grises peut rendre monstrueux.

 

Les âmes grises est un livre écrit dans un style qui fait parler les gens comme ils sont. Souvent dépassés, accablés, écrasés, hors d'eux-mêmes. Comme je désirais que le gendarme ose se rebiffer ! qu'il libère le "petit breton" et flingue ses tortionnaires. Mais non, le gendarme s'est fait complice par lâcheté et les a subis, le juge et l'autre bourreau, et sa tête, à ce malheureux gendarme,  a blanchi en une nuit.           

05:14 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)