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06/07/2020

Lecture de la rencontre entre deux femmes ♣♣♣ Le miracle en question

L'une interroge, Rodica Draghincescu, l'autre répond, Françoise Hàn. On appelle cela une interview. J'ai retenu ceci concernant ce que répond l'auteure à propos de l'écriture :

 

"Comme je le disais, aucun destin ne m’a imposé l’écriture. Il n’y avait pas plus de petit sentier en suspens que de grande autoroute. Je pense que le besoin de créer existe chez tout être humain et qu’il faut une certaine volonté, dans les conditions sociales régnantes, pour lui permettre de s’exercer. J’ai toujours eu la passion de la lecture."

 

Personne ne "téléguide" personne pour écrire. L'acte d'écrire vient naturellement avec celui de la lecture. Lire, c'est déjà commencer d'écrire en somme. Je suis d'accord avec cela, lire génère de la pensée et, silencieusement et intérieurement, cette pensée générée par la lecture fait aller de l'avant. 

J'ai regardé pour la énième fois hier "La redevance du fantôme", où joue Stéphane Fey en premier rôle, et Marie Laforêt, autre premier rôle de ce film... Un homme, intrigué par une maison que l'on dit hantée, demande à la visiter. Celui qui vient d'en sortir ne veut pas y retourner et le demandeur va devoir assumer seul une visite des lieux anxiogène car il se lance dans l'inconnu. Serait-ce cela la condition humaine ? Ce moment d'incertitude où vous croyez marcher seul, ou seule. Mais une présence d'un coup lors de la visite de la maison : celle du fantôme, que joue Marie Laforêt, toute habillée de noir et voilée à "double tour", visible et invisible à la fois. Le visiteur fait donc face à l'inconnu qui s'échine à se vouloir terrifiant lors de cette apparition. Alors l'autre, ne va plus du tout de l'avant pour continuer sa visite de la maison mais bat en retraite. Donc ici la dimension extérieure, "le destin" qui, de sa main (incarnée par celle de Marie Laforêt), fait signe de partir à l'autre, est hostile. Le destin se vit souvent comme une fatalité, comme une main qui vous fait signe de partir. Le visiteur dès lors, malgré sa terreur, n'a de cesse de vouloir contrer ce destin, ou faire en sorte que, tôt ou tard, l'inconnue se révèle. Il veut voir le visage de l'autre pour cesser, en premier lieu d'avoir peur... et ainsi pouvoir continuer d'aller de l'avant, de continuer à évoluer dans la maison sans entrave et aussi de penser. La peur l'a d'abord paralysé ; il a reculé, éteint les bougies et a fait demi tour, puis lors d'un retour forcé dans cette maison,  de révolte contre l'état de peur quasi mortelle dans lequel il se trouve réduit,  le visiteur arrache le voile de l'inconnue. Dès lors, la peur s'évanouit. Le visage de Marie Laforêt n'est pas avenant, dans le sens de l'accueil de l'autre bien entendu, car une fois dévoilée, elle a peur sur le coup, à son tour. 

Un ressort de la soif de connaissance que le désir de juguler la peur ?

 

Un extrait de La redevance du fantôme. Hélas You Tube n'a pas mis l'intégral du film. J'ai la chance de l'avoir en DVD. Ici, Marie Laforêt, hors de la maison hantée, ne joue pas les fantômes et n'est donc pas voilée :

 

 

♣♣♣

 

Le miracle en question sur Regards sur une vis sans fin : 

http://regardssurunevissansfin.hautetfort.com/

 

Se vouloir le maître de la désillusion en s'opposant à l'idée même de miracle, c'est courant. Mais il y a plus dur : c'est de désespérer autrui. La haine produit cette volonté de désespérer l'autre, de paralyser sa pensée en produisant de la peur et de l'écrasement. Cela peut appeler des héros à sacrifier leur vie pour que se produisent les miracles.  C'est un poème en cours comme le dit Françoise Hàn. 

 

   

05/07/2020

anagramme Levure littéraire

Une revue littéraire, ici :

http://levurelitteraire.com/francoise-han-ecrivain-et-cri...

 

J'ai trouvé cette revue en voulant en savoir plus sur Françoise Hàn. Je la lirai plus amplement demain. Belle trouvaille mais pour l'heure je "tombe" de sommeil après une journée bien remplie.

Poème du jour

Il est présent parmi nous
mais il n’appartient pas
au présent désemparé
qui dérive et s’enfonce

il appartient à l’espace

entrevu entre les poutrelles
entre les mots
à l’espace où le battement d’une aile
annonce un au-delà des décombres

 

il appartient au chantier
qui doit sans cesse refaire
la vieille fabrique du monde
il en est le manœuvre
des fondations jusqu’à l’arc-en-ciel
il porte nos silences dans son auge
en maçonne le poème
commencé bien avant nous

le poème qui cherche à comprendre

d’échafaudage en échafaudage
notre venue ici
notre pourquoi parmi les pierres
le poème jamais fini

 

 

 Intégral :

 

http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/

 

Le poème intégral se trouve ce jour à l'avant-dernier post du blog Diérèse. J'ai mis l'extrait en gris-bleu ;  couleur reposante pour mes yeux. Mes yeux qui regardent le gris du ciel ces jours-ci, nimbé d'une bise tiède légère et aux alentours, verdoyance elle aussi reposante des feuillages à profusion, d'où proviennent encore des chants des oiseaux.

 

 

 

07:41 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)