08/08/2020
Lu
À propos d'une histoire de Le Clézio, j'ai lu ceci dans Babelio, qui traduit un peu de ce que j'ai ressenti à la lecture de Mondo :
"Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque. Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme."
Mondo, le petit garçon qui n'a pas peur, qui interpelle. Qui a des cheveux de cendre, en fait intemporel. Il traverse une ville, se cache des fonctionnaires de police qui embarquent tout ce qui ne plaît pas. Il me semble qu'une asthénie foudroyante terrasse un moment Mondo, à la faveur de laquelle les pouvoirs publics l'attrapent avec pour but de le faire rentrer dans le moule... mais mystère, Mondo disparaît. Il quitte la ville on ne sait comment. Est-il une émanation de la force divine ? Les citoyens, dont il dérangeait certains éprouvent tous un manque à sa disparition, comme si la lumière s'était voilée...
J'ai été très touchée par la poésie de ce conte, intitulé Mondo. Aussi, je vais lire les autres.
Mystère de la poésie ou mystère de la beauté, qui fait des vagues, la vie remue, le monde vibre peu à peu, le rythme du cœur ralentit, s'accélère, puis s'accorde... Mondo s'élève tout seul, il est une intelligence faite d'une autre perception du réel et il met à distance. Quand on lui met le grappin dessus, sa présence magique est mise à mal... c'est le sacré dont Le Clézio parle avec Mondo. Ce faisant, il parle aussi des sacrilèges que commet la société en enfermant, en voulant faire disparaître les récalcitrants "au moule".
05:09 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
04/08/2020
Céline Denjean
J'ai découvert par hasard un livre d'elle. Où il est question de l'adolescence, via une Claude Dubois, éblouie par le physique avantageux d'une belle blonde aux yeux verts dont le prénom est Lucille. Claude suit le blog de Lucille, très critique vis-à-vis de la société, au regard acéré, ce qui laisse penser à Claude, impressionnée, que la personne admirée est non seulement dotée d'un physique fascinant mais d'une personnalité qui l'est tout autant. En comparaison, Claude trouve ses parents insipides, gnan gnan, cucul la praline, de même pour ses copines du Lot, qu'elle appréciait pourtant auparavant. Lucille est en fait une simple adolescente mignonne "qui se fait les dents", peut éventuellement se faire larguer, peut aussi, par manque de compréhension d'une situation, devenir odieuse, voire cruelle. Claude le comprend trop tard, prise soudain dans les entraves d'une honte de soi qui la déborde. Parallèlement à cela, il y Cazeaux, qui hait le sexe, qui hait par conséquent toute femme éveillant chez lui un désir sexuel. Cazeaux porte des œillères, si sûr de lui et de son bon droit, qu'il distribue la mort dans le milieu de la prostitution en pensant bien faire, agir en justicier.
On parle aussi dans ce livre des lourdeurs administratives, quand par exemple des gendarmes "le cul dans les ronces" attendent un feu vert de la hiérarchie pour sauver la vie d'une femme aux prises avec Cazeaux.
Les jugements de valeur, certes nous en portons tous, à notre insu souvent, mais chez Cazeaux cela tourne à une catégorisation sans pitié des êtres humains et au permis de tuer ceux qu'il condamne en son for intérieur.
Le livre s'intitule d'ailleurs "Voulez-vous tuer avec moi ce soir ?"
Nul doute que c'est une question que pose aux lecteurs et lectrices Cazeaux.
Céline Denjean a éclairé ma lanterne notamment sur la question du sadisme. Le sadique, ne pouvant se défaire de son bourreau, l'admirant peut-être, se défoule de la colère que ce bourreau suscite en lui sur des innocents, dont il fait ses proies...
Nous vivons dans un monde de dingues, où il ne nous reste plus qu'à faire preuve de force mentale. Céline Denjean peut y aider ses lecteurs et lectrices.
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02/08/2020
Mais oui. ♣♣♣ Ambiance à Berck
J'ai parfois pensé à Fanny Ardant hier à cause de ce qu'elle a dit à propos de l'échec ou de la réussite... ça n'a rien à voir avec mon post it d'hier où je rends grâce à Mathieu en disant "gloire à Mathieu", car la gloire touche à la reconnaissance et à l'héroïsme, qui peuvent passer par l'échec, vu sous un certain angle. Mathieu dans Portraits croisés devient un héros parce que son courage a l'occasion de se révéler.
Pour en revenir à ce que disait un soir Fanny Ardant sur un plateau de télé, il s'agissait de ceci, par rapport à l'échec ou à la réussite : "les gens vivent ce qu'ils ont à vivre"... autrement dit, ils doivent avoir certaines expériences, ils les ont, c'est une question de chemin vers soi au fond, d'autres diraient vers Dieu.
Mais oui.
♣♣♣
L'ambiance à Berck, où j'ai pu déambuler lors de ma pause déjeuner, était maussade malgré le monde en vacance, qui lui aussi déambulait. Comme d'habitude, les gens mangeaient dans les restaurants mais on ne sentait pas d'allégresse. Or à Béthune, qui s'est vidée pendant les vacances, je sens quelque chose de l'ordre de l'allégresse. À quoi cela tient-il ? Je ne saurais le dire. Peut-être à Germon et à Gauthier, qui sait ?
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