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07/01/2008

Boris Vian

Elle serait là, si lourde

Elle serait là, si lourde
Avec son ventre de fer
Et ses volants de laiton
Ses tubes d'eau et de fièvre
Elle courrait sur ses rails
Comme la mort à la guerre
Comme l'ombre dans les yeux
Il y a tant de travail
Tant et tant de coups de lime
Tant de peine et de douleurs
Tant de colère et d'ardeur
Et il y a tant d'années
Tant de visions entassées
De volonté ramassée
De blessures et d'orgueils
Métal arraché au sol
Martyrisé par la flamme
Plié, tourmenté, crevé
Tordu en forme de rêve
Il y a la sueur des âges
Enfermée dans cette cage
Dix et cent mille ans d'attente
Et de gaucherie vaincue
S'il restait
Un oiseau
Et une locomotive
Et moi seul dans le désert
Avec l'oiseau et le chose
Et si l'on disait choisis
Que ferais-je, que ferais-je
Il aurait un bec menu
Comme il sied aux conirostres
Deux boutons brillants aux yeux
Un petit ventre dodu
Je le tiendrais dans ma main
Et son coeur battrait si vite...
Tout autour, la fin du monde
En deux cent douze épisodes
Il aurait des plumes grises
Un peu de rouille au bréchet
Et ses fines pattes sèches
Aiguilles gainées de peau
Allons, que garderez vous
Car il faut que tout périsse
Mais pour vos loyaux services
On vous laisse conserver
Un unique échantillon
Comotive ou zoizillon
Tout reprendre à son début
Tous ces lourds secrets perdus
Toute science abattue
Si je laisse la machine
Mais ses plumes sont si fines
Et son coeur battrait si vite
Que je garderais l'oiseau.


Boris Vian

07:59 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Le garde-manger de Lucretius

C'est l'histoire d'un gros qui aimait bien les mots

Jusque là rien à dire, tout au plus à sourire,

Car on pense aux gros mots ou bien encore aux maux.

Des maux doux, des mots durs, on imagine le pire.

 

Mais c'est qu'on s'est trompé, c'est que le gros est fin.

Il fait glisser les mots tel le sel de la terre,

Il huile un verbe doux à vous en donner faim.

Il ne dit pas les mots qui sonnent et vous atterrent,

 

Ce sont les mots mêmes qui ont goûté la vie.

Voyez comme ils remuent, se précèdent et se suivent.

Car le dictionnaire s'enrichit à l'envi,

Un mot prend deux sens, ou trois qui se poursuivent.

La suite

 

 

07:35 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

06/01/2008

Afrique

ec0477e6193d45b2d062389e242fd8e5.jpg« La traditionnelle rivalité des ethnies dont sont issus le président kényan Mwai Kibaki et le chef de l'opposition Raila Odinga contribue à alimenter les violences au Kenya. L'appartenance ethnique est un facteur clé de la politique et de la géographie électorale kényanes. Cela s'est traduit une nouvelle fois dans les résultats de l'élection présidentielle, dont la publication dimanche a immédiatement déclenché des émeutes à travers le pays. »

« Pauvreté extrême. Mais le facteur ethnique n'est pas le seul à jouer. L'extrême misère régnant dans les grands bidonvilles de la capitale en fait des poudrières prêtes à exploser à tout instant. Et le conflit qui oppose MM. Odinga et Kibaki, un temps alliés, est avant tout de nature politique. Vétéran de la classe politique kényane, le président Kibaki a été auparavant ministre de ses deux prédécesseurs - Jomo Kenyatta, "le père de l'indépendance", et Daniel arap Moi - et a été associé au pouvoir dès les années 60. »

Le lien

04:35 Publié dans Culture | Lien permanent | Commentaires (0)