09/01/2008
Éric-Emmanuel Schmitt
Un article qui date mais encore intéressant de par ce qu'il propose en lecture :
Le dramaturge Eric-Emmanuel Schmitt, défendu par Rufus et Catherine Arditi, ajoute son nom à la liste des têtes d'affiche de la rentrée théâtrale parisienne avec une nouvelle pièce, Hôtel des deux mondes. La petite salle du Théâtre Marigny à Paris, accueillera à partir du 23 septembre la création de ce cette pièce, entre les préoccupations de Sartre, Pascal et Kierkegaard, selon son auteur. Daniel Roussel en signe la mise en scène. "Cet Hôtel des deux mondes, explique Eric-Emmanuel Schmitt, rencontre un instant la situation métaphysique de l'admirable Huis clos de Sartre. Mais mon existentialisme se trouve aux antipodes de Sartre, il est bien plus proche de celui de Pascal et de Kierkegaard car je ne vois rien d'absurde dans l'univers, je n'y vois que du mystère et, dans ce mystère même, des raisons d'espérer". Pour interpréter les étranges protagonistes de ce "suspense métaphysique", une femme de ménage, un président de société, un mage, un docteur, un homme et une femme qui se lient avec passion, ont été réunis, outre Catherine Arditi et Rufus, Bernard Dhéran, Jean-Yves Berthelot, Laurence Cote, Viktor Lazlo. Philosophe de formation, Eric-Emmanuel Schmitt s'est imposé au théâtre avec Les Visiteurs, puis s'est fait connaître grâce à ses Variations énigmatiques, interprétées par … Le lien
07:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
Éric Simard
Actusf : Quelles sont ou quelles ont été vos influences (littéraires, cinématographiques, musicales…) ?
Éric Simard : La poésie sous toutes ses formes, à savoir, les œuvres, les êtres, les lieux qui m’exaltent et déclenchent mon enthousiasme. La poésie synonyme d’émerveillement et de jongleries inventives, mais aussi d’engagement. Une volonté de discerner et de transmettre sans fard la réalité, en traquant le mensonge à une époque où beaucoup de choses avancent masquées ou avec une débauche de poudre aux yeux. Des paysages et des lumières comme ceux que j’ai trouvés en Irlande et en Grèce, des œuvres comme celles de Christian Bobin, Ridley Scott, Sturgeon, Brassens, Piaf, Prévert, Yannis Ritsos, Tarkovski, Cassavetes, Chaplin, Van Gogh, Baudelaire, Beuys, Shaun Davey et bien d’autres encore… Des comètes comme Cassius Clay en sport, des explorateurs comme Shackleton ou Knud Rasmussen, des étoiles comme Gandhi ou le Dalaï Lama, des amis poètes comme Démosthènes Davvetas et les êtres qui me sont proches… m’ont aidé et m’aident toujours à voir plus clair et à corriger mes illusions.
Actusf : Vous devez recevoir des réactions d’enfants quant à vos romans. Comment les perçoivent-ils ?
Éric Simard : Lors de mes rencontres avec les très jeunes lecteurs, je témoigne de ma nécessité d’exprimer mes émotions à travers l’écriture. Je parle de la colère, de la joie, du sentiment d’injustice, de la tristesse, des rires. Je fais écouter aux enfants des mélodies qui m’ont accompagné dans l’écriture de certains chapitres et je leur demande de reconnaître ces chapitres. Ils sont très forts ! Expliquer comment ils perçoivent mes romans est impossible. J’espère qu’ils les font rêver, vibrer et peut-être réfléchir. Avec les plus âgés, je discute volontiers de la place de l’Homme à une époque comme la nôtre. Le thème de la "différence" (génétique, culturelle et autres…) est très présent dans mes livres. C’est pour eux l’occasion de s’exprimer et de prendre position.
Le lien03:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/01/2008
Pierre Seghers
Pierre Seghers (1906-1987) – Le fondateur pendant la guerre de la revue Poètes casqués , le créateur de la collection « poètes d’aujourd'hui » est lui-même un poète original dont l’œuvre allie la verve à l’exaltation de la vie : Le domaine public, Racines etc. (Folio, La liberté en poésie)
D’une prison
Touche l’air et l’eau et le feu
Touche sa peau si tu la veux
Touche l’herbe la feuille l’aulneToute la terre fait l’aumône
Touche ses yeux, ses yeux ont fui
Toutes les Sorgues de la nuit
Les perdirent dans leurs méandres
Touche son cœur, son cœur est tendre
Et touche l’aile de l’oiseau
Il vole à grands coups de ciseaux
Si loin que tes mains ne l’atteignent
Et puis avant qu’elle s’éteigne
Touche la flamme, elle est fumée
Touche la neige, elle est buée
Touche le ciel, il est en toi
— O mon Amour — crie une voix
Une autre voix un nom murmure
Et la prison ferme ses murs.
Pierre Seghers
Un poème maintenant, de Jacques Dupin : Le prisonnier
Terre mal étreinte, terre aride,
Je partage avec toi l’eau glacée de la jarre,
L’air de la grille et le grabat.
Seul le chant insurgé
S’alourdit encore de tes gerbes,
Le chant qui est à soi-même sa faux.
Par une brèche dans le mur,
La rosée d’une seule branche
Nous rendra tout l'espace vivant,
Étoiles,
Si vous tirez à l’autre bout
Jacques Dupin (né en 1927)
16:05 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1)