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02/11/2012

Le chant des baleines

05:22 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

01/11/2012

Poésie de Armand Dehorne

Deule (1)

 

Que c’est beau la toiture en zinc,

Noircie, revêche et dessoudée

Sur la baraque 125.

Et que c’est bon à voir ces briques oxydées,

Briques du Nord avec des croûtes violettes !

 

Les nuages soudain groupent leurs goëlettes.

 

Oh ! Les usines près des mines

Que mes deux yeux, lents, examinent !

Le ciel bizarre luit sur elles,

Et sur l’eau basse avec des prêles.

 

De ce grand ciel anfractueux,

Qui feint d’être rochers et montagnes concaves,

Se pourrait-il qu’un chant descende affectueux,

Un chant d’amour né pour un ange revenu,

Qui s’enveloppe la poitrine, étant tout nu,

De ce grand ciel rude et concave ?

 

Je me souviens d’un jour entier,

Un jour pareil à ces lumières courroucées,

Passé au clan des briquetiers.

O briquetiers, frères étranges, forts et clairs,

Brûlés du soleil rose et des fours primitifs,

O flamands, tout un jour avec vous, grands, actifs,

Et muettement communicatifs,

Dans un pays d’oiseaux, de cloches et de granges !

Vous jetiez sur l’argile une planche légère,

Et vos orteils majeurs aimaient bien cette planche.

Ils adoraient aussi le poli du sentier.

Et la jeune fille aux larges pommettes,

Pousseuse de courtes brouettes,

Était votre sœur briquetiers ! 

07:35 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

04/10/2011

Je ne connaissais pas ce poème étonnant

À travers l’Europe


A M. Ch.

Rotsoge
Ton visage écarlate ton biplan transformable en
hydroplan
Ta maison ronde où il nage un hareng saur
Il me faut la clef des paupières
Heureusement que nous avons vu M Panado
Et nous sommes tranquille de ce côté-là
Qu’est-ce que tu vois mon vieux M.D…
90 ou 324 un homme en l’air un veau qui regarde à
travers le ventre de sa mère

J’ai cherché longtemps sur les routes
Tant d’yeux sont clos au bord des routes
Le vent fait pleurer les saussaies
Ouvre ouvre ouvre ouvre ouvre
Regarde mais regarde donc
Le vieux se lave les pieds dans la cuvette
Una volta ho inteso dire chè vuoi
je me mis à pleurer en me souvenant de vos enfances

Et toi tu me montres un violet
épouvantable
Ce petit tableau où il y a une voiture
m’a rappelé le jour
Un jour fait de morceaux mauves
jaunes bleus verts et rouges
Où je m’en allais à la campagne
avec une charmante cheminée
tenant sa chienne en laisse
Il n’y en a plus tu n’as plus ton petit
mirliton
La cheminée fume loin de moi des
cigarettes russes
La chienne aboie contre les lilas
La veilleuse est consumée
Sur la robe on chu des pétales
Deux anneaux près des sandales
Au soleil se sont allumés
Mais tes cheveux sont le trolley
À travers l’Europe vêtue de petits
feux multicolores

Guillaume Apollinaire, Ondes, Calligrammes 1918

08:25 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)