01/11/2012
Poésie de Armand Dehorne
Deule (1)
Que c’est beau la toiture en zinc,
Noircie, revêche et dessoudée
Sur la baraque 125.
Et que c’est bon à voir ces briques oxydées,
Briques du Nord avec des croûtes violettes !
Les nuages soudain groupent leurs goëlettes.
Oh ! Les usines près des mines
Que mes deux yeux, lents, examinent !
Le ciel bizarre luit sur elles,
Et sur l’eau basse avec des prêles.
De ce grand ciel anfractueux,
Qui feint d’être rochers et montagnes concaves,
Se pourrait-il qu’un chant descende affectueux,
Un chant d’amour né pour un ange revenu,
Qui s’enveloppe la poitrine, étant tout nu,
De ce grand ciel rude et concave ?
Je me souviens d’un jour entier,
Un jour pareil à ces lumières courroucées,
Passé au clan des briquetiers.
O briquetiers, frères étranges, forts et clairs,
Brûlés du soleil rose et des fours primitifs,
O flamands, tout un jour avec vous, grands, actifs,
Et muettement communicatifs,
Dans un pays d’oiseaux, de cloches et de granges !
Vous jetiez sur l’argile une planche légère,
Et vos orteils majeurs aimaient bien cette planche.
Ils adoraient aussi le poli du sentier.
Et la jeune fille aux larges pommettes,
Pousseuse de courtes brouettes,
Était votre sœur briquetiers !
07:35 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
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