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11/01/2012

Mouchette

Tout à l’heure une joggeuse m’a rattrapée puis doublée alors que je pédalais laborieusement le vent dans le nez ; la tête emmitouflée, col remonté jusqu’aux oreilles, crâne protégé d’un bonnet de laine recouvert d’une casquette à rabat, j’avais peine à me tourner vers elle pour répondre à son salut, un peu coincée que j’étais par une écharpe faisant inopinément office de minerve. L’insolente blondinette me doublait en devisant, à peine essoufflée, cheveux au vent et sociable en diable :

— Je vous voyais de loin, je m’étais donné pour objectif de vous rattraper.

— C’est vous dire comme je vais vite. Mais j’ai une excuse, je suis moins légère que vous et j’ai cinquante sept ans, vous êtes jeune vous.

— Il y en a qui a votre âge ne bougent déjà plus, après es’plaignent. Faut se bouger, après on rentre, on prend une bonne douche et on est bien comme tout. J’habite à la ferme juste au-dessus.

Elle m’oblige à accélérer le rythme, je relève le défi courageusement et continue de pédaler à son niveau ; cette jeune femme, en plus d’être fermière doit être une athlète confirmée, heureusement pour moi que la ferme n’est pas loin, je n’en peux plus ; enfin arrivée chez elle, elle tourne à toute vitesse dans la cour pavée tout en me saluant d’un « Au revoir ! Bonne continuation ! »

 

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08/01/2012

La lecture d'hier soir

Comme tout le monde j’avais beaucoup entendu parler de Francis Scott Fitzgerald. Je l’avais lu un jour en diagonale et n’insistai pas. Me revoilà il y a peu en présence des ouvrages de cet auteur, sortant incidemment d'un rayon Tales of the Jazz Age, version bilingue. Re-lecture en diagonale sans aller plus loin. Enfin, hier soir en lisant une des nouvelles de cet auteur The Jelly-Bean à l’ami Pat, en français vu  notre vocabulaire anglais pas encore assez fourni, je m’aperçois, il n’est pas trop tôt, que j’ai effectivement affaire à un grand. Pour résumer mon impression après lecture de deux nouvelles que l’ami Patrick a écoutées avec intérêt, je trouve qu’il y a parfois du Nathalie Sarraute dans Fitzgerald malgré leur style très différent, en ce qu'ils captent tous les deux les fêlures de leurs personnages principaux, adultes mais en leur for intérieur enfants un peu perdus, avec pudeur et tendresse.  Cela dit, Fitzgerald qui a forcément ses petites fêlures personnelles, s’intéresse prioritairement au sud des États-Unis, avec un petit a priori contre le nord mais il faut replacer tout cela dans son contexte. À nous une découverte plus ample de cet auteur.

11:11 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

07/01/2012

Histoire de France

Des échos à propos de Jeanne D'Arc dans les medias, qui "appartiendrait" à tous les français ; on a un peu de mal à restituer une dimension humaine à l'héroïne d'une histoire aussi épique, on ne voit que le prestige des événements dont elle est auréolée, le fantasme n'a même pas besoin de faire le reste. Jeanne d'Arc se serait-elle évadée,je pense qu'il y aurait quand même un mythe de Jeanne sur le bûcher. De ce fait, par esprit de contradiction, je me permets d'imaginer un autre "scénario". Admettons qu'elle ait pu se  sauver, qu'en réalité seule une bûche ait brûlé, réchauffant la face sadique de spectateurs perdus dans la contemplation d'une exécution illusoire. La méchante supposée, super woman  en négatif, à qui d'aucuns avaient demandé la lune auparavant, aurait pris la poudre d'escampette. Parce qu'elle est quand même un peu fort de café cette histoire de France.

00:24 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)