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27/01/2012

les liaisons en question

Je lisais des informations il y a peu à propos d’un humoriste anglais qui a pris sa retraite assez récemment ; cet humoriste blaguait notamment en parlant de certaines femmes qui se crêpaient le chignon "juste pour un bout de saucisse", les incitant par là à plus de réserve, vous l’avez compris, par rapport "aux choses du sexe" hors relations sérieuses si elles voulaient rester amies. Le propos me rappelle paradoxalement les paroles tristounettes de cette chanson d’un auteur québécois : "Ça ne vaut pas la peine de quitter ceux qu’on aime pour aller faire tourner des ballons sur son nez, ça fait rire les enfants, ça dure jamais longtemps, ça ne fait plus rire personne quand les enfants sont grands…" La blague et la chanson, sur un mode différent, disent en effet à peu près la même chose, à savoir, ne pas briser au nom d’une envie passagère un amour ou une amitié, soit en instaurant des rivalités superflues ou en se perdant en futilités quelconques. La vision de l’homme, qu’exprime via cette blague cet humoriste dont le nom m’échappe, a surtout retenu mon attention. Surprenant en effet, de faire preuve de ce qui au bout du compte me semble être le contraire de la misogynie vu l‘accent mis sur la saucisse. La métaphore éloquente révèle un certain dédain quant à la personnalité des hommes "volatiles", indice de perception imparable, elle semble indiquer de la part de son auteur, une vision de messieurs passifs dans leur infidélité même. Vous me direz que, au premier abord, la comparaison de la verge à une saucisse va quasiment de soi, mais l’allusion au cochon, non pas dans toute sa splendeur mais déjà à l’état d’objet de consommation, va également de soi, et dans le cas de la plaisanterie de l’humoriste, cette allusion est franchement mise en exergue ; par ailleurs, si la blague avait émané d’une femme elle eût été accusée de tous les maux. Aborder, même indirectement, le thème sulfureux de l‘homme en tant qu’objet sexuel est, de toute façon, assez rare pour être remarqué. Parce qu’il occupe une place centrale dans nos sociétés patriarcales, cela paraît invraisemblable de le réduire à "ça". Sans tergiverser continuons notre salutation à l’humoriste qui a effleuré un sujet sensible. Entre rôle social et vie sexuelle il peut bizarrement se produire des clivages d’une complexité rare et inattendue, dont l’origine, les lointains ressorts, remontent nous le savons depuis pas mal de lustres, à la relation de l'enfant avec ses différentes nounous : la maman, l’institutrice de classe maternelle, la grande sœur ou la grand-mère dominatrice, la gardienne occasionnelle, perverse peut-être à l’occasion, la monitrice en goguette de camps de vacances, mais aussi des éléments masculins, non moins bien intentionnés ou avertis, de nombreux paramètres en somme qui conduisent l’homme comme la femme à se réduire à leur plus simple expression à l’occasion conjuguée de montées hormonales et affects complexes. L’humoriste a raison, ça ne vaut pas la peine de souffrir pour la simple satisfaction d’appétit primaire, certes basique mais un peu mesquin somme toute. Si d’aucuns songent à devenir végétariens, je leur rappelle que se brouiller pour une courgette est tout aussi dérisoire.

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24/01/2012

Coeur de Castor

Le castor de la nouvelle d'Arthur MillerDeux hommes tentent de le dissuader de rester dans la hutte qu'il vient de se construire, en tirant des coups de fusil dans la direction de celle-ci, mais il s'obstine et adopte un comportement qui leur paraît incohérent ; au lieu de s'enfuir pour sauver sa peau, le castor se met fébrilement au travail et bouche avec ferveur une conduite d'évacuation du trop-plein de l'étang, à l'aide d'un buisson de noisetier qu'il a déraciné de la berge, d'herbe et de boue, comme s'il avait l'intention de faire monter le niveau de l'eau ; il ne réalise pas où se trouve l'urgence, sa réponse inadaptée finit par produire un effet faussement comique pour les chasseurs qui auraient voulu lui laisser la vie sauve. Ce semblant de "barouf d'honneur" du castor prend une tournure assez tragique non seulement pour l'animal mais aussi pour celui qui a commandité son départ. D'abord perplexe, ce protagoniste se sent ensuite oppressé par le comportement de la bête «  Y avait-il une logique cachée que son esprit trop littéral avait été incapable de saisir ? Se pouvait-il que la bête ait eu une impulsion radicalement différente de celle qui consistait à faire monter le niveau de l'eau ? Mais laquelle ? Qu'aurait-elle pu être cette impulsion ? » Et si dans son inconscience de jeune castor il avait choisi d'ignorer complètement les deux hommes et s'était remis au travail par amour de sa compagne ? Ce castor qui décidément en fait trop laissera plus qu'un regret dans le coeur de l'homme, un arrière goût d'absence.

 



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16/01/2012

Nerfs d'acier

Une des vertus que préfère Arthuro Pérez-Reverté est l’indifférence, c’est du moins ce qu’il a dit tout à l’heure, lors de l’interview radiophonique. En fait, âmes sensibles, soyez rassurées, il ne parlait pas de l’indifférence « je-me-fous-de-tout » mais de celle qui a un objectif, d‘une attitude témoignant d’un esprit d’équanimité, lequel si on réussit à le développer suffisamment permet de dépasser l'événement, positif ou négatif et de rester relativement calme en toute circonstance, voire même en face de dangereux personnages. Car cet ancien reporter de guerre trouve l’homme assez rarement correct ; la normalité est le massacre pas la paix dit-il… un métier qui requiert des nerfs d’acier, c'est peu de le dire. Il était venu pour la promo de son dernier livre Cadix ou la diagonale du fou.

http://www.babelio.com/livres/Perez-Reverte-Cadix-ou-la-diagonale-du-fou/281498

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