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02/04/2013

Une mère avant l'heure

J’ai terminé ce matin la lecture des Prodiges de la vie de Stefan Zweig, où l’on voit là encore le lent processus qui conduit selon moi au fétichisme. Il opère pour Esther avec un tableau de madone tenant sur ses genoux un bébé. Orpheline que le peintre sort d’un long isolement, Esther a été le modèle pour sa représentation de Marie. Cette jeune fille juive de quinze ans a d’abord éprouvé un peu d’aversion pour le bébé nordique tout nu et très potelé qu’elle devait tenir sur ses genoux durant la pose, puis, démunie, elle succombe au charme de l’innocent poupin, finit par lui porter tout l'amour dont elle déborde ; n’ayant pas d’idée quant à la façon dont elle pourrait elle-même enfanter sa condition se confond peu à peu avec celle de Marie dont elle va presque rejoindre la destinée au regard de son attachement à l’enfant, source  d'une même intensité de souffrance pour les deux femmes, par ailleurs juives toutes les deux. 

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01/04/2013

Pas narcisso

Si on aimait tout de soi, de ses proches, des bons auteurs, ce serait le nirvana. Personne n’étant parfait, j’estime donc, la mâturité aidant, qu’il me faut m’efforcer de rester dans l’attitude convenable, celle de la bienveillance dans les limites du possible, dès que je me heurte à quelque chose que je n’aime pas en moi ou en quelqu’un d’autre. Je me débrouille donc pour lire des auteurs, pourvu qu’ils soient bons écrivains, dont je n’apprécie pas forcément complètement la personnalité, je pense notamment à Chateaubriand que je m’efforce de tolérer quand il décrit ses parties de plaisir à la chasse lorsqu’il était enfant (ce n'était qu'un enfant à demi sauvage, très seul, me dis-je, sans l'excuser pour autant). C’est quelque chose d’incompréhensible pour moi la chasse, moi qui m’enfuyais à toutes jambes quand on tuait le cochon à la ferme voisine. J’étais maigre comme un coucou petite mais je m’identifiais quand même à la truie, au verrat, au cochon en tout genre qui s’égosillait de peur face à ce qui l’attendait. Une trouillarde certes mais au grand cœur aussi, qui a bien grandi j’espère au niveau de la maîtrise.

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Courage

La science rive son clou à plus d’un. Il me suffit de me retrouver devant la mise en équation du ruban de Moebius pour prendre conscience qu’elle n’est pas vraiment à ma portée en l’état actuel des choses, ses équations logiques m’échappent autant que n’importe quelle formule magique et du coup nul doute quant au fait que la science, éventuellement, peut me couillonner beaucoup. Elle peut faire tout et son contraire, en fait. Elle a ses saints, ses martyrs, cobayes consentants ou pas, ses sauvés, et ses tués parce que, en ne suivant que ses objectifs, elle peut parfois écraser sur son passage ceux qui ne représentent rien pour elle, qu’elle ne voit pas. La science a ses élus et ses laissés pour compte en cela elle ne diffère pas tellement des religions du temps passé.  Et elle a aussi ses addictes évidemment…  dernièrement j’ai entendu parler des quelques politiques au Japon qui veulent réinstaller de nouveaux réacteurs sur des zones sismiques. Je crois d’ailleurs que c’est à la lecture de cette info que m’est venu le rêve de cette nuit : une animatrice télé très charismatique, en ce sens qu’elle a l’art de plaire à un large public, se transformait d’un coup en tueuse en série. Dans le rêve, non prémonitoire j’espère, les quelques rescapés se sont enfermés à double tour en attendant que lentement la démente arrive jusqu’à eux. D’un coup une dame charmante incarnait la monstruosité et ses victimes incarnaient eux, la peur. Ce sont toujours les victimes qui incarnent la peur, et c’est probablement pour lui échapper que d’aucuns choisissent le camp des bourreaux. My god ! donne-moi le caractère de l'abeille, le courage. Et à vous tous. 

08:55 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)