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24/04/2013

Pas très académiques

Je vous raconte à propos des deux dessins … en fait, après avoir feuilleté un livre de dessins à colorier destiné bien sûr aux enfants m’est venue l’idée de faire des gammes, c’est-à-dire de m’entraîner au dessin avec ce livre. C’est relaxant et amusant. Pas question de décalquer évidemment, je dessine "à main levée", la moindre des choses si on veut progresser. J’ai fait deux fois le cheval et j’ai obtenu des résultats assez différents, mes dessins ne sont pas du tout académiques et les mots qu’ils m’inspirent m’encouragent à continuer les gammes.

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11/04/2013

Le silence des églises

Le silence des Églises, j’ai vu ce film ce soir. Pas de scènes qui invitent au voyeurisme, mais au contraire à la réflexion. J’étais donc devant ma télé, simple spectatrice légitimement concernée en tant que citoyenne par des faits de société graves, la pédophilie étant le sujet de ce film. Ensuite il y a eu le débat, se sont exprimés des victimes directes et indirectes et un prêtre, qui a abordé le thème de la sexualité chez les ecclésiastiques, je me suis posé la question les concernant, sur leur perception de la femme du fait qu’elle reste pour la plupart d’entre eux intouchable sur le plan charnel, pourquoi s’imposer un tel défi en effet ? Et tout cela ne peut-il pas parfois mener à une sexualité de substitution qui se porte sur l’enfant. La question a été évoquée lors du débat, quelqu’un a témoigné du problème par ces mots : « pour certains curés c’est moins grave de tripoter un enfant que de toucher une femme. » Et puis autre chose me vient à l’esprit : il ne faudrait pas non plus éluder les autres pédophiles, qui sévissent ailleurs, je pense notamment au cas d'Émile Louis, qui abusa d’enfants handicapés mentaux, et les tua pour certains d’entre eux… Outre le problème de la pédophilie, l’abus sexuel en général est un fléau dans nos sociétés. Tous les individus vivant dans des milieux clos, des institutions où personne, autres que les pensionnaires et leur famille, ne se pointe, sont exposés aux dérapages graves des encadrants. Je pense aussi aux prostituées qu’on oblige aujourd'hui à s’éloigner de plus en plus des centres ville et autres lieux fréquentés et qui du coup se retrouvent dans une sorte de jungle où tout peut arriver. L’isolement expose à toutes sortes de prédateurs. Pour en revenir à la pédophilie, le crime ne peut se commettre évidemment que si l’enfant, à un moment donné se retrouve trop isolé pour pouvoir se défendre. Il faut combattre toute forme d’isolement.

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06/04/2013

Destruction d'un coeur - Stefan Zweig

Les textes ne sont pas écrits pour rester lettre morte, ici, avec cette nouvelle de Stefan Zweig, Destruction d‘un cœur, il s’agit véritablement d’une écriture de combat. L’auteur en se battant pour le vieil homme, personnage principal de sa nouvelle, accomplit une mise en garde mémorable. Dans ce récit le personnage principal de Stefan Zweig réagit contre celles qui lui sont devenues d’un coup, « à la faveur » d’une prise de conscience qui a l’effet d’un coup de marteau, complètement étrangères. Hébété, il se rend lui-même étranger dans sa propre maison et ne reconquiert sa dignité que dans un rejet définitif des deux femmes, un rejet qu’il paie de sa santé et qui le conduit à la mort. L’homme quitte la vie peu à peu mais sûrement à cause, notamment, du sentiment de perte, non d’argent mais de temps, que lui a causé l’indifférence ou le mépris à demi avoué de sa fille et de sa femme à son encontre. Faute de se sentir aimé il pense ainsi avoir perdu en quelque sorte sa vie même. Un extrait :

 

"Lorsque le vieillard se réveilla encore une fois après l’anesthésie, les médecins, voyant la gravité de la situation, firent venir sa femme et sa fille qui, entre-temps, avaient été mises au courant. Ses yeux soulevèrent avec peine les paupières cernées d’une ombre bleuâtre. « Où suis-je ? Semblait-il dire, en regardant fixement la blancheur inconnue d’un local qu’il n’avait jamais vu.

Alors sa fille se pencha pour passer une main caressante sur le pauvre visage délabré. Et soudain, la prunelle qui tâtonnait en aveugle eut un tressaillement, comme si elle reconnaissait la personne qu’il y avait là. Une lueur, une petite lueur surgit dans la pupille. C’était elle, son enfant, cette enfant infiniment aimée, c’était elle, Erna, sa tendre et belle enfant ! Lentement, très lentement, sa lèvre amère se desserra - un sourire, un tout petit sourire, dont cette bouche fermée n’avait plus depuis longtemps l’habitude, apparut timidement. Et, tout émue par cette joie douloureuse, Erna s’inclina davantage pour baiser la joue exsangue de son père.

Mais soudain - était-ce le parfum douceâtre qui le fit se souvenir, ou bien son cerveau à demi engourdi se rappela-t-il ce moment qu’il avait oublié ? -, soudain un changement terrible se fit sur les traits qui, un instant auparavant, paraissaient si heureux : les lèvres décolorées se resserrèrent brusquement avec une furieuse hostilité, la main sous la couverture s’efforça violemment de se soulever, comme pour chasser quelque chose d’importun, et le corps blessé trembla de colère. « Arrière !…Arrière !… » balbutièrent les lèvres pâles, comme en un son inarticulé et pourtant intelligible. Et la répulsion se manifestait si violemment dans les traits contractés du vieillard qui ne pouvait pas se défendre que le médecin, pris d’inquiétude, écarta le deux femmes. « Il délire, murmura-t-il, et maintenant il vaut mieux que vous le laissiez seul. »

À peine étaient-elles sorties que les traits convulsés se détendirent, inertes, dans une lassitude immense. La respiration marchait encore sourdement - toujours plus profond était le râle de la poitrine qui cherchait à aspirer l’air lourd de la vie. Mais bientôt elle se fatigua d’absorber cette amère nourriture des hommes. Et, lorsque le médecin écouta le cœur avec attention, il avait déjà cessé de faire souffrir le vieil homme."

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