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02/04/2013

Une mère avant l'heure

J’ai terminé ce matin la lecture des Prodiges de la vie de Stefan Zweig, où l’on voit là encore le lent processus qui conduit selon moi au fétichisme. Il opère pour Esther avec un tableau de madone tenant sur ses genoux un bébé. Orpheline que le peintre sort d’un long isolement, Esther a été le modèle pour sa représentation de Marie. Cette jeune fille juive de quinze ans a d’abord éprouvé un peu d’aversion pour le bébé nordique tout nu et très potelé qu’elle devait tenir sur ses genoux durant la pose, puis, démunie, elle succombe au charme de l’innocent poupin, finit par lui porter tout l'amour dont elle déborde ; n’ayant pas d’idée quant à la façon dont elle pourrait elle-même enfanter sa condition se confond peu à peu avec celle de Marie dont elle va presque rejoindre la destinée au regard de son attachement à l’enfant, source  d'une même intensité de souffrance pour les deux femmes, par ailleurs juives toutes les deux. 

13:48 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

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