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25/10/2013

Désarroi de gens de gauche à Grenoble

J’ai pu entendre tout à l’heure une émission (là-bas si j’y suis) pour laquelle j’ai été tout oreilles. On y parlait du Paris que j’ai connu, celui des années 90. Le jeune homme qui causait s’est présenté comme étant un Black Dragon, un gang doté d’une éthique chevaleresque qui luttait à l’époque contre les skin-heads du fait que ces derniers comme chacun sait sont racistes, et à l’époque très agressifs à l’encontre des noirs. Cette ambiance m’a également ramenée au film dans lequel jouait Béatrice Dalle, très madone elle aussi dans le genre fille mère qui élève seule son fils, et de par l’amour qu’elle lui voue. Le fils, en manque de père, dans une sorte de quête pour retrouver son géniteur devient punk au passage. Il va finir par connaître l’identité de celui-ci, le suivre à plusieurs reprises avant de se confronter à lui, à son indifférence absolue. Dans ce film-là nous voyons les skins-heads obsédés par les punks, les chercher, s’en prendre violemment à eux, par contre on n’y parle pas des rapports des black dragons avec les punks (qui devaient être bons) et ne voyons pas non plus de blacks dragons  contre les Skins. Le film témoigne néanmoins de l'ambiance violente de l'époque. Les skins souffraient, outre du racisme anti-noir, d’un racisme anti-blanc d’un certain genre, les punks. De ces terribles skins on sait simplement qu’ils sont fascistes à la manière de ceux que l’on voit en Grèce ces temps-ci. Le mal semble toujours arriver de dérives économiques et frapper ceux qui ont le plus peur de la précarité, cette peur à mon sens crée toute cette violence des skins. Mais on ne peut pas réduire ces événements à un jeu de dames. Le reportage fait à Grenoble diffusé sur la 2 il y a environ un mois, à montré les choses de façon plus complexe. Là, des gens de gauche ont créé un espace fait d’immeubles sophistiqués parmi de nombreux espaces verts il y a plus de trente ans de cela, ils désiraient la mixité des populations, aussi bien sur le plan racial que sur le plan social, c’est malheureusement un échec qu‘ils considèrent avec un certain désarroi, eux-mêmes se faisant agresser par des ados qui, eux, contrairement aux black dragons sont dépourvus de ce fameux code d’honneur chevaleresque. Ces jeunes-là sont pris dans la tourmente d’une violence qui les dépasse, ont l’air simplement perdus et vivent de différents traffics. On n’y voit pas ce racisme  blancs contre  blancs, skin-heads contre punks, comme à Paris, mais des gens de couleur contre d’autres gens de couleur. À Paris le pire serait passé comme en témoigne le jeune black dragon, à Grenoble on est en plein dedans. Quête de père ou de repère ? Sentiment de trahison de part et d’autres là-bas ? Le désarroi n'a rien de honteux.

 

 

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24/10/2013

Surveillance

Un film où, la surveillance mise en abyme, le spectateur à souvent l’occasion de voir des personnages jouant les agents de sécurité, en train de surveiller tout ce qui se passe au sein du microcosme d‘un hyper marché. Le zèle ne s’applique pas à la seule clientèle mais aussi au personnel, en raison de nombreux vols qui seraient commis en interne. Les surveillants, de leur « aquarium », zooment sur tel ou tel employé, jusque parfois dans les toilettes (partie lavabos pour les femmes) et les couloirs de bureau, surtout lorsqu’il s‘agit d’un certain syndicaliste que la direction honnit particulièrement. Ce dernier finit par être suivi physiquement, de façon de plus en plus rapprochée par un agent de sécurité instrumentalisé par ses « supérieurs » (dans la hiérarchie de ce petit univers très oppressant). Ce bourreau involontaire, personnage principal du film, est suffisamment borné ou zélé (au choix) pour ne pas se douter que le but réel de sa mission vise à l’élimination pur et simple du gêneur. Pourquoi tant de zèle ? En partie parce qu’il baigne dans la culture de superman que véhiculent les jeux vidéos auxquels il est très assidu.

Ce film fait part de la réalité oppressante d’aujourd’hui, il montre par exemple une caissière se soumettant aux volontés avilissantes perverses et, en ce qui la concerne, strictement sexuelles, du sous-directeur de l’hyper-marché, par peur du chômage. Car être au chômage de nos jours tient du martyr lorsqu’on voit que cela peut aller jusqu’au retrait de la garde d’un enfant. Ce dont témoigne par ailleurs le film par le biais de cet agent de sécurité qui en fait trop, et dont les agissements sont aussi à attribuer au fait qu’il veuille à tout prix se faire engager pour de bon afin d’obtenir la garde alternée de son fils. Cela renvoie, incidememnt ou non, à la politique des pouvoirs publics et/ou privés, de plus en plus intrusifs, prenant notamment, plus ou moins hypocritement ou non,  la protection de l’enfant comme raison essentielle de cette politique, ou alibi selon la sensibilité de chacun. Des modes de vie dont la valeur, à mon sens, est de plus en plus jugée arbitrairement à l'aune des valeurs établies, quand le chômage contraint à mener un style de vie qui n’a souvent que les apparences de l’oisiveté. Les journaux télévisés témoignent des drames sur lesquels ces préjugés peuvent parfois déboucher, avec notamment le cas tragique de Fiona qui fut enlevée à un père aimant, mais au chômage, pour être confiée à des personnes qui la maltraitaient. Pour en revenir à ce film, L’agent de sécurité en question et la caissière, couple charmant, ont pour rêve principal, pour ne pas dire seul rêve, de tenir un restaurant important. Ces jeunes en dépit de leur quotidien difficile n'ont pas envie de s'évader, même en rêve, de la sphère du consumérisme. Cela dit, les choix de tout un chacun ne sont-ils pas en train de se rétrécir comme peaux de chagrin ?

 

Outre ce film mais encore au sujet des choix  :

La banque, sans demander l'avis des clients munit, depuis peu en France, les cartes bancaires d'une puce "grâce" à laquelle les gens n'ont plus à taper leur code, il suffit de passer la carte sur quelque chose, et le paiement est enregistré. C'est un état de fait, j'en ai été avertie par la caissière qui m'a annoncé, après inspection de ma carte, qu'il me suffisait de la poser et le tour était joué. Vols de cartes démultipliés en perspective, non ? En tout cas  tentation décuplée pour les voleurs potentiels. 

Les jeunes du film Surveillance croient avoir un rêve de restaurant important mais vu le contexte, il est difficile de savoir si ce rêve leur appartient réellement. Un très bon téléfilm tant il donne à réfléchir, que j'ai pu  visionner à une heure où d'ordinaire je dors. Fraîche et dispo grâce à une judicieuse petite sieste faite auparavant dans l'après-midi.  Là encore, concernant les heures de sommeil, il s'agit moins d'un choix que des aléas de l'âge arrivant. Personne, j'espère, n'aura à redire sur ce "mode de vie". Je termine ma note avec un bravo pour les comédiens de Surveillance, tous très bons.

Un site : http://www.83-629.fr/article-un-film-ce-soir-sur-les-agents-de-securite-en-magasin-et-la-videoprotection-surveillance-france-2----120745888.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22/10/2013

La loi de la mer

Une loi aux antipodes de la loi du plus fort, la loi de la mer. Main spontanément tendue, tel un réflexe de sa propre survie, comme j'ai pu le constater en lisant quelques lignes sur Lampedusa.

"Extrait :

Les habitants de Lampedusa sont-ils des héros ?

 

A Lampedusa comme dans toutes les îles, les habitants vivent selon la loi de la mer : lorsqu'il y a un danger sur l'eau, on porte secours aux hommes menacés. [...] En refusant la loi italienne qui fait des clandestins des criminels (elle oblige chacun à dénoncer les clandestins avant d'offrir son aide), [...] oui les habitants de Lampedusa sont des héros." Extrait de la réponse d'Emmanuelle Crialese, dans Télérama.

 

Les marins côtoient la précarité chaque jour, de par leur métier. La solidarité est un réflexe de survie, chacun pour tous et non chacun pour soi, ils l'ont appris dès qu'ils ont éprouvé la première peur de la noyade, ou leurs aïeux leur ont transmis ce savoir qui s'est transformé en instinct. De grands hommes anonymes. 

 

 

 

 

 

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