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18/12/2013

Crisant et Daria

Hier après-midi sur Arte un reportage à propos de Crisant et Daria dont pour ma part je ne connaissais pas l’histoire. À une époque proche de l’antiquité, une vestale épouse un chrétien, ce qui serait, d’après certains historiens d’une invraisemblance propre à discréditer totalement la légende, ou l’histoire pour les chrétiens, du long martyr qui va s’ensuivre. Impossible pour les romains de l’époque de martyriser une vestale allèguent ces historiens, étant donné le caractère sacré qu’ils leur confèrent. Impossible de même qu’une vestale, vouée à la chasteté épousât un chrétien. Mais impossible n’est pas romain, comme humain, pour le meilleur comme pour le pire. Daria la vestale aime ostensiblement un chrétien, possible à mon avis que cet événement vécu comme une trahison ait pu déclencher l’hystérie de ses concitoyens. Le reportage montre des scientifiques qui étudient les reliques supposées des deux martyrs, il résulte qu’elles sont datées de l’époque où vécurent Daria et Crisant, et que, si torture il y a eu, le couple ferait partie du nombre de ces personnes, que des Romains d’alors choisissaient d’enterrer vivant dans des cryptes.

All the flowers of all  the tomorrows are in the seeds of today (Indian proberb). D'où l'importance de créer un cercle vertueux. 

 

En savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Crisant_et_Daria_(saints)

08:49 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)

15/12/2013

En attendant Godot

 Godot ou Godet ou Godin, de Samuel Beckett bien sûr, "Son roman Molloy paraît en 1951, et c'est l'année suivante qu'il publie En attendant Godot. Cette pièce créée en 1953 à Paris dans une mise en scène de Roger Blin, sera traduite et jouée ensuite dans le monde entier."

J'ai lu Molloy pour ma part il y a quelques années.  Impressionnant. C'est seulement hier soir que je ne me suis pas contentée de connaître En attendant Godot par ouï-dire, je l'ai lu avec beaucoup d'attention et la pièce est venue me hanter cette nuit. J'ai rêvé d'un homme que tout le monde traitait de monstre à cause des écailles noires visqueuses qui recouvraient sa peau, de son obésité et de sa tête de grenouille. L'aspect physique a décidément une importance certaine. Je racontai à cet individu les misères supposées par le rêve, que me causait mon entourage et il voulut me consoler tant et si bien qu'il fut au bord de devenir mon amant, les préliminaires avaient commencé et ont été arrêtées par l'arrivée ... stop! loin de moi l'envie de vous transformer en voyeurs et voyeuses. Tout cela pour dire la puissance du Verbe de Samuel Beckett, le rêve en question avait en effet quelque chose à voir avec sa pièce. À cause notamment des plaintes, en effet les personnages qui attendent Godot se plaignent beaucoup. Un extrait :

 

Vladimir. — Si on se repentait ?

 

Estragon. — De quoi ?

 

Vladimir. — Eh bien... (Il cherche.) On n'aurait pas besoin d'entrer dans les détails.

 

Estragon. — D'être né ?

 

Vladimir part d'un bon rire qu'il réprime aussitôt, en portant sa main au pubis, le visage crispé.


Vladimir. — On n'ose même plus rire.

 

Estragon. — Tu parles d'une privation.

 

Vladimir. — Seulement sourire. (Son visage se fend dans un sourire maximum qui se fige, dure un bon moment, puis subitement s'éteint.) Ce n'est pas la même chose. Enfin... (Un temps) Gogo...

 

Estragon (agacé). — Qu'est-ce qu'il y a ? 

 

Vladimir. — Tu as lu la Bible ?

 

Estragon. — La Bible... (Il réfléchit.) J'ai dû y jeter un coup d'œil

 

Vladimir (étonné). — A l'école sans Dieu ?

 

Estragon. — Sais pas si elle était sans ou avec.

 

Vladimir. — Tu dois confondre avec la Roquette.

 

Estragon. — Possible. Je me rappelle les cartes de la Terre sainte. En couleur. Très jolies. La mer Morte était bleu pâle. J'avais soif rien qu'en la regardant. Je me disais, c'est là que nous irons passer notre lune de miel. Nous nagerons. Nous serons heureux.

 

Vladimir. — Tu aurais dû être poète.

 

 

Estragon. — Je l'ai été. (Geste vers ses haillons.) ça ne se voit pas ?

 

Extrait de ce que Samuel Beckett dit de sa pièce dans sa lettre à Michel Polac, janvier 1952  (en quatrième de couverture) :

"Je n'y suis plus et n'y serai plus jamais. Estragon, Vladimir, Pozzo, Lucky, leur temps et leur espace, je n'ai pu les connaître un peu que très loin du besoin de comprendre. Ils vous doivent des comptes peut-être. Qu'ils se débrouillent. Sans moi. Eux et moi nous sommes quittes."

Il me semble avoir compris des choses quand même à la lecture de cette pièce en me souvenant du roman Molloy, mais surtout après un petit temps de décantation. Dans En attendant Godot la mémoire des personnages "secondaires" défaille sans cesse, Beckett prend du champ en effet, témoigne et se libère. À vous de  redécouvrir ou découvrir ces ouvrages.

 

 

 

 

  

09:03 Publié dans Lecture, Note | Lien permanent | Commentaires (0)

06/12/2013

Rupture de routine

Pat est en congé, chaque premier jour de congé de l'ami Pat, nous sommes pris tous les deux de farniente. Le matin je me traîne aux courses avec lui, lunettes de soleil sur le nez oblige puisqu'il a écrasé par mégarde celles à verres fumés que j'avais négligemment posées sur le siège passager lors d'un de ces moments de distraction typiques des lundis matin brumeux. Le temps de me frotter les yeux et le tour était joué, il s'était assis sur les lunettes perçues comme convenables par mes concitoyens parce qu'elles ne donnent pas un genre comme celles que je porte ce matin. Lunettes coûte que coûte à cause de mes yeux devenus hyper sensibles avec l'âge, qui pleurent à la lumière du jour, avec un débit plus fort à la lueur des néons,  et dont le blanc, horreur,  vire au rouge si je ne porte pas de verres protecteurs ; qui plus est, à nus, à peine  concentré-je mon regard  sur quelque chose ils se mettent à cligner de façon pathétique. Comme ceux de Léo Ferré, vedette clignotant de l'œil mais qui assumait la chose d'autant mieux que les siens ne pleuraient ni ne rougissaient. Me voilà au rayon choucroute, très glamour. La dame qui me sert me regarde avec insistance. Je lui explique sur le ton de la plaisanterie l'accident de lunettes pour me faire pardonner sans doute les écrans noirs entre elle et moi, elle répond "Mais madame a le droit de faire la star si elle veut après tout."  Voilà qui est envoyé. Libre à elle de mettre les pieds dans le plat, je ris de bon cœur. Sinon l'après-midi : farniente farniente, mais dès demain, hop là, je reprends le rythme salutaire.   

16:59 Publié dans Note | Lien permanent | Commentaires (0)