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25/11/2017

Lu à l'instant et film vu

 

"Elle avait cru d’abord, elle aurait voulu croire toujours, que l’espèce d’indifférence heureuse, ce sommeil heureux du désir, n’était rien d’autre que la miraculeuse insouciance des enfants, leur pureté… Bien avant qu’elle en eût fait confidence à personne, ou même qu’elle fût capable de la concevoir clairement, la pauvreté, une pauvreté surnaturelle, fondamentale, avait brillé sur son enfance, ainsi qu’un petit astre familier, une lueur égale et douce. Si loin qu’elle remontât vers le passé, un sens exquis de sa propre faiblesse l’avait merveilleusement réconfortée et consolée, car il semblait qu’il fût en elle comme le signe ineffable de la présence de Dieu, Dieu lui-même qui resplendissait dans son coeur. Elle croyait n’avoir jamais rien désiré au-delà de ce qu’elle était capable d’atteindre, et toujours cependant, l’heure venue, l’effort avait été moins grand qu’elle n’eût osé l’imaginer, comme si l’eût miraculeusement devancée la céleste compassion."

 

Georges Bernanos, trouvé dans le Jubilate ce jour

 

Je pense qu'il y a des êtres en connexion avec une force surnaturelle qui leur fait ressentir ce qu'ils n'auraient peut-être pas ressenti dans un autre état, physiquement parlant. Bernanos parle d'une personne faible sur le plan physique et forte  sur le plan spirituel.

 

Juste avant de lire ces quelques lignes de Bernanos, j'ai regardé le film s'intitulant Ceux qui restent. Il y a beaucoup d'honnêteté dans ce film. Dès le départ, Lorraine jouée par Emmanuelle Devos avoue et s'avoue à elle-même qu'elle n'est pas une sainte. Elle pensait que le cancer de son mari allait révéler chez elle des trésors insoupçonnés de générosité et de dévouement et il lui semble que c'est l'inverse qui est en train de se produire. La révolte contre le destin ? Se sent-elle abandonnée comme le titre du film l'indique par son compagnon qui est entré dans l'univers particulier de l'hôpital pour un bon bout de temps... alors qu'elle ne peut s'intégrer à ce monde, étant en pleine forme ? Cela pourrait poser aussi la question de l'accueil des aidants à l'hôpital. Mais ce n'est pas le thème du film. La question du film est qu'est-ce que l'on devient lorsque votre compagne ou votre compagnon est obligé de vous laisser continuer seul ou seule la vie ordinaire. Le malade étant absorbé dans l'autre univers où il est parti combattre la maladie. Solitude soudaine pour les compagnons qui sont dehors, "qui restent".  C'est ainsi que deux aidants, l'un a sa femme malade d'un cancer du sein en phase terminale, luttant depuis cinq ans à ses côtés, l'autre, Lorraine, vient d'emménager avec son compagnon quand il attrape un cancer des intestins, c'est ainsi disais-je que deux aidants vont faire connaissance et peu à peu s'aimer, se raccrochant l'un à l'autre dans un amour réciproque. Il est intéressant de voir la scène où Bertrand, joué par Vincent Lindon, embrasse d'un coup, "sans prévenir", Lorraine. Il s'embrase, ils font l'amour comme à la sauvette dans la voiture au sous-sol,  cela ressemblerait presque à un viol, sauf que c'est Bertrand qui culpabilise et non Lorraine, qui en outre ne se sent pas non plus victime d'un viol. Elle va lui dire quelque chose du genre "Tu ne vas pas me faire le coup de "maintenant que je t'ai baisée je ne te connais plus"... on va rester amis, non ? se comporter en personnes civilisées."  La différence avec ce qui se passe aujourd'hui  dans le contexte passionnel de la lutte légitime de femmes contre le harcèlement sexuel, c'est qu'ici, il y avait réciprocité des sentiments. Les deux aidants "dérapent" ensemble, seuls sur la même longueur d'onde et on n'a pas le droit de les juger. Juste de comprendre. Comprendre cette solitude soudaine, cette panique que l'on peut ressentir dans un univers hostile, car les hôpitaux restent jusqu'à ce jour des univers fermés et hostiles en quelque sorte à ceux qui "n'ont rien à y faire", n'étant pas employés là, et en pleine forme, ils n'y sont que des passagers relativement inintéressants pour la profession ... sans vouloir justifier  ou expliquer par cela uniquement le comportement des deux protagonistes. J'ai aimé la confiance que l'on accorde aux spectateurs pour oser montrer cela, la confiance en la compassion aussi que tout spectateur attentif devrait pouvoir éprouver pour ces deux êtres apparemment pas très réglos vis-à-vis de leurs compagnons respectifs.  J'ai donc aimé ce film qui s'appelle Ceux qui restent, de Anne Le Ny. 

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Les rêves ne manquent pas d'air

 Une petite voix qui ne manquait pas d'air m'a dit au cours d'un rêve de cette nuit  "êtes-vous au courant que "un tel" est .... de vous."

 

Je n'assume pas à cent pour cent de narrer complètement ce phénomène onirique donc je n'ai pas mis le mot gonflant. Gonflant par l'énormité de la chose dite. Et ce "un tel" était dans ce rêve une vieille vedette de la télé, toujours de ce monde. La télé prenant la tête  s'est permis de s'immiscer dans un rêve, d'en être le principal vecteur. Et cette affirmation de la petite voix (sans me prendre pour Jeanne d'Arc) ne reflète pas un désir inconscient de ma part, car la personne en question a quelque chose de mon paternel... que j'admirais comme un soleil enfant, dans un total platonisme. M'ouais, la télé...

 

En parlant de télé... une pub pleine de sympathie : la petite voix éraillée d'Élie Semoun qui déclare qu'on a inventé une machine à évaluer le désir de chocolat, en principe, de chocolat,  et voilà qu'une jolie jeune femme présente la friandise de la marque à valoriser à cette machine,  qui est un casque posé sur la tête d'un homme, et l'homme disjonctant de désir à la vue de cette barrette de chocolat (faite femme en quelque sorte ou de cette femme en barrette de chocolat), fait en même temps, (at the same time), disjoncter la machine... Élie Sémoun va doctement en conclure qu'il va falloir procéder à quelques réglages (de la machine en principe)  pour que de tels incidents ne se produisent plus. Régler le cerveau de l'homme sous-entendu nous l'avons tous compris.

 

Dans un contexte de femmes se rebiffant légitimement contre le harcèlement sexuel de certains hommes, je trouve que cette pub relaxe vraiment tout en posant le problème : comme si certains hommes prenaient la femme pour une barrette de chocolat !   Élie Sémoun fait rire de bon cœur et, bingo,  le tout fait réfléchir... j'appelle cela de l'humour bienvenu.

Bien sûr, monsieur Sémoun et toute son équipe, que des hommes du point de vue de leur mentalité rapport à la considération qu'ils ont de la femme, ont besoin de quelques réglages. Du coup, la marque de chocolat en question, je l'ai presque zappée, ne retenant surtout (je vous assure)  que le contenu philosophique. De l'abnégation dans la pub, c'est une première,  pour une cause noble cela en valait la peine. Les acteurs ont bien travaillé et mérité leur salaire cela dit.

 

Je ne dis pas que certaines femmes n'aient pas besoin elles aussi de quelques réglages, je pense par exemple aux nymphomanes... mais il y a beaucoup moins de femmes nymphos que d'hommes à mauvaise mentalité par rapport à la femme, qui eux sont légion.   

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23/11/2017

Tout en haut du terril d'Hallicourt ♣♣♣ la phrase ♣♣♣ Poussières d'étoiles

 

Hier à la faveur d'une visite de Véronique, personne qui habite depuis trente années dans le Var,  je suis allée monter en haut d'un terril. Le dernier escalier était monumental du point de vue des marches à gravir, j'ai pensé en découvrant ce dernier escalier que ce ne serait pas raisonnable de ma part d'aller jusqu'en haut et j'ai fait une pause.  "Je tambourine un peu,  disait mon cœur mais je me calme déjà... tu peux repartir, je vais tenir le coup."  Je respirais profondément.  J'ai touché avec la pulpe de mon pouce le point du cœur qui se trouve à trois travers de doigt à partir de la ligne du poignet, attendant un peu là. Un grand-père accompagné de son petit fils redescendait, arrivé à mon niveau l'homme m'a dit : "La personne en haut du terril vous conseille de ne pas monter les dernières marches...."  Mais il a ajouté que d'après lui, grâce à cette  pause récupération, je monterais ces dernières marches.  Le terril d'Haillicourt n'est pas le plus haut. De ce terril, une fois arrivée au belvédère, au sommet de mon Himalaya,  j'ai pu voir celui où a été planté de la vigne.

 

Des hommes en descendant très profond dans la terre pour recueillir du charbon ont fini par faire en même temps ces monts qui ressemblent à des  pyramides d'Égypte au loin, en plus haut ;  on voit que ces monts viennent des hommes et non pas d'un phénomène géologique naturel. La nature les a intégrés...  mais ils gardent encore une dégaine de monuments,   monuments par voie de conséquence d'une certaine activité, sans architecture réfléchie... ce sont d'humbles et grandioses  grands tas qui ont pris ces allures impressionnantes à force d'accumulation de déchets, et ces monts se sont mis à vivre leur vie dans la nature.... on dit que certains parmi  eux "sont méchants" parce qu'ils bougeraient si mes souvenirs sont bons ;  en tout cas  ils font partie intégrante de la planète et, en tant que tels, elle les accueille et toute cette matière-déchet à la base vit  un autre cycle. Pour la nature, c'est une matière potentiellement précieuse.

 

Se pose la question de l'éthique qui  dérange toujours quand on voudrait juste admirer des phénomènes dans un paysage ;  comme pour les pyramides en fait, qui furent construites par des esclaves quant à elles. Les terrils venant du travail des mines comme chacun sait, où des hommes, en grand nombre s'y sont abîmé les poumons et autres organes.

 

Pas loin dans cette région avec son dix-neuvième et vingtième siècle minier, une multitude de noms gravés sur des panneaux à Notre dame de Lorette, de personnes tombées à la guerre 14-18.  Ces victimes, quel qu'ait été leur choix (car il y a ceux qui y sont allés la fleur au fusil, du moins au début, et les autres) ,   n'ont pas attendu passivement que la mort vienne les faucher... les heures  étaient parfois passives (au lieu de paisibles comme on aurait aimé,  ou guerrières comme il le fallait par la force des choses) ...   et même dans la passivité  de ces heures-là,   d'attente dans les tranchées, ils avaient à regarder la mort en face... et la mort c'était cette conscience de la présence de l'ennemi avec sa volonté d'anéantir s'il ne voulait pas l'être lui-même...  les victimes en temps de guerre étant aussi de potentiels bourreaux. En face était l'ennemi et parfois aussi dans son propre camp puisque ceux qui faisaient  le choix de s'en aller ailleurs voir s'ils y étaient... subissaient un triste sort souvent.

 

La condition humaine...

humain sous condition

sous toutes conditions

ou

condition pour assurément être humain....  ?

 

La compassion est nécessaire pour améliorer la condition humaine, on s'en rend compte à lire  ces milliers de noms à Notre dame de Lorette,  à considérer l'ombre et la lumière des terrils. Et il y a bien d'autres exemples tout aussi poignants.

 

                                            ♣♣♣

 

Il s'étonnait de rencontrer ainsi de la sympathie là où il en eût le moins espéré.

 

 

 page 276 du livre Maigret entre en scène, dans la nouvelle intitulée La femme rousse

 

Comment : "rencontrer de la sympathie" est mieux à mon sens que de dire de quelqu'un qu'il est sympathique. Rencontrer de la sympathie suppose autre chose, un mouvement, une parole. Tandis "qu'être sympathique" ne veut pas dire grand-chose hormis que la tête de quelqu'un vous revient.  Simenon sent ce genre de chose. J'aime bien sa plume.

 

                                           ♣♣♣

 

La vie a commencé sur la Terre il y bien longtemps après que des micro-organismes se sont accrochés à la surface de roches spatiales et il y a une théorie selon laquelle la vie existe à travers le cosmos, dispatchée entre  planètes,  étoiles et même galaxies grâce à des astéroïdes, des comètes, des météores et des planétoïdes.

 

C'est ici, en anglais :

 

https://www.universetoday.com/137954/galactic-panspermia-...